Seule la nuit
sur ma pensée
à peine au ciel une étoile
ou dans la chair
une luciole.
*
Que saisir de ce jour,
de cette nuit ?
Un souffle doux, le bruissement
de feuilles,
la voix amie,
le rire d’un enfant
une attente …
Que saisir si ce n’est
l’écart ou l’écho
d’un rêve
le presque rien d’une musique
une larme en gros plan
des oiseaux qui s’en vont
des arbres qui se vident
le manque
de toi
dans l’air
indifférent …
Ou ce couple là-bas qui s’enlace,
lové dans son amour …
*
Ce jour changeant, ce jour
multiple
et disloqué
d’azur et d’anthracite
de pluie et de clarté
ce jour de
flânerie
sur les berges de Seine
au cœur même de l’or de l’automne
incertitude des pas et des désirs
en suspens dans le ciel
éclats d’oiseaux qui pérégrinent
ce jour
ô Baudelaire
à la fois triste et pur,
pointant tous les frissons
du temps
arrachant un rayon rose, un nuage
de baume et grâce
au désastre
écart ironique et sublime
du regard sur la vie
qui passe.
Poèmes inédits de Dominique Zinenberg
octobre 2017
|