Le Salon de lecture

 

Des textes des membres de l'équipe ou invités surgis aux hasard de nos rencontres...







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Poèmes de la Nouvelle- Calédonie

LUC ENOKA CAMOUI






WENDAKE ; MERE de l'AUTOCHTONITE. .


Territoire Indien
Des Premières Nations,
Des Hurons-Wendat,
Héritiers de sa Majesté
TSAWENHOHI;
Chef des Guerriers
De la Résistance Autochone.
WENDAKE
De ta Patronymie
KANATHA,
Dix mille ans
de présence Amérindienne,
Ton HISTOIRE,
Tes Fils la portent toujours
Au for de leurs entrailles.
Viscérales restent tes
VALEURS et VERTUS,
Immémoriales demeurent tes
CROYANCES et LEGENDES
Qui font de tes Enfants,
Les Fils des Clans
de la Genèse de ta Terre-Mére:
TORTUE,
BISON,
FAUCON,
AIGLE,
ECUREUIL,
CARIBOU,
SERPENT,
WAPITI, ...
Sous les auspices de tes
ANCÊTRES, leurs
ESPRITS vivifient ta
GRANDEUR d'ÂME,
Incarnent l'Intemporalité;
L'Immatérialité du
DON de SOI .

Ô WENDAKE,
                     Mère de la Terre,
                     Mère des Océans,
                     Mère des Glaciers,
                     Mère de l'Au-delà,
Tu demeureras à jamais

MERE-TERRE
Par ton Nombril
Où jaillit la
                      MERE-SOURCE de VIE.

Ô WENDAKE,
                      MERE Féconde de
                       l'AUTOCHTONITE.


( A ce Pays et à son peuple, je ne vous oublierai jamais, non jamais, ja


KABIR KOUBA ; Joyau Immortel !


Ô Kabir Kouba,
Chute d'eau limpide
D'une cascade
Aux sources lointaines,
Tu draines avec toi
Mythes, contes, légendes
Et récits d'histoires
D'un Peuple Autochtone
Ecorché de son sang,
Martyr des civilisations
Conquérantes d'antan.
Témoin oculaire
Des bains de sang
Immémoriaux
De tes pairs de la Résistance;
Tu baignes des générations
D'âges en feuilles d'or,
Sans faillir
A ta Grandeur d'Âme.
Cliché incommensurable
Des trésors intarissables,
Des souvenirs mémorables
Au Coeur des Hurons-Wendat;
Tu arroses,
Depuis ton lit serpentaire,
Le Parc de la Falaise
D'écumes boréales,
De fraîcheur immuable,
D'arôme d'érable insatiable
Traversant la nuit des temps

Cours d'eau singulière
Au débit incantatoire
De la Réthorique Indienne;
Issu des mouvements de lune,
Confluent aux confins
Des Divinités,
Chantre crépusculaire
Des Origines,
Bouillon viscéral
Des Premières Nations
De culture
Du Pays Wendake;
Tes berçeuses d'allégresse
De jour et de nuit,
Fidèles à ta Cosmogonie,
Voleront à jamais
Des moments magiques
Dans la Mémoire Vivante
Du visiteur avéré d'un instant,
Captivant son coeur avisé
Pour n'être seulement
Que Complice d'un Jour
De ton Eternelle Quiétude.
Ô KABIR KOUBA,
JOYAU IMMORTEL
De l'UNIVERSEL !


*
( Mardi 08/09/08 avant l'ouverture du CILAF
   à la CH 208 du Musée-Hôtel des Premières Nations chez mes Frères et Soeurs     Hurons-Wendat au Pays WENDAKE)











Ouessant, mon île !

Par les hublots du pont aérien
De la Finist’Air,
Esquisse volée
D’une pince de crabe
Des palétuviers des Tropiques,
Eprise d’un bleu turquoise
Dans la mer d’Iroise,
Emergent îlots et trois îles :
Sein, Molène et Ouessant.
Archipel escamoté par
Les déferlantes océaniques,
La rudesse d’un climat orphelin
Glace le sang du voyageur
En quête d’épisme ou d’essentialité.
Grandeur immatérielle,
Chaleur intemporelle,
Chaque jour décline comme rituel
Les quatre saisons continentales
Au gré des temps qui courent sans fin.
Pays de la Bretagne profonde,
Penn ar Bed,
Tête du Monde,
Penn Arland,
Ouessant loin de France,
Rempart civilisationnel
Entre exotisme ou insularité
Et patriotisme ou identité,
Mémoire vivante
De la Marine Marchande
Glorieuse, jadis.
Héritage d’un peuple souverain
Au passé douloureux
Habité d’histoires légendaires
Enfouies dans les abysses
De la Morbreiz et de l’Atlantel.
Crucifix centenaires,
Le vieux clocher de Lampaul


Et les phares :
Stiff, Créach, La Jument et Nividic,
Eclipse d’une mémoire
Proche ou lointaine,
Commémorent l’épopée, l’odyssée
D’une génération fière et héroïque
Des voyages au long cours
Au service de la nation.
Ouessant reste intacte
Et demeure insatiable
A l’ère du temps.
Et comme par désir
D’humanisme ou d’humanité
D’universalisme ou d’universalité,
La génération montante
Aux souvenirs désabusés
Quitte l’île
Pour goûter aux délices éphémères
De Brest, Quimper, Lorient ou Rennes,
Mais leurs cœurs restent à Ouessant.
Et Ouessant mon île,
Terre de la Bretagne de mon âme
Devient leur second souffle de vie.
Bel hommage forcé d’un héritage,
D’un patrimoine encore vivace,
Fraternité sans complaisance
Avec l’âme insulaire ouessantine,
Pour que nul à jamais
Ne l’oublie.
Ô Ouessant, mon île !

*
Mardi 19/08/08
A 5h en attendant l’ouverture de la 10ème Edition du Livre Insulaire à Ouessant

« A vous îliens d’ici ou d’ailleurs
partageons ensemble
la grandeur d’âme des îles »



Une Île , Un Livre .



La beauté de l'île
Fait la grandeur de son âme.
Sa singularité
Donne aux insulaires
La fièvre du soleil
qu'ils attendent toujours
De le voir briller
Sous le ciel
Bleu turquoise
De leurs yeux.
L'écriture y passe;
Les écrivains s'y abreuvent
D'encre et de mots.
Nul n'est épargné
De l'empathie
Des sages bénévoles.
Fraternité oblige
Dans l'esprit,
Ensemble construisons
Les pieds de lettres
D'une litterature libre
Pour que le verbe
Soit utile et essentiel
Pour une humanité
de cultures du monde,
empreintes d'Humanisme.

                                               ( Yhabe le 26/08/08 au retour de la 10e édition  du salon international du Livre insulaire de la Francophonie à Ouessant en Bretagne avec pour thème: La naissance des îles )








Inspiration Ïliènne/ Imaginaire Insulaire.


Chut ! L'île dort
Dans un livre d'or.
Léthargique dans mes
Rêves insulaires,
une moustique me pique
A l'oreille,
M'impose un réveil
en soubresaut.
Mes désirs d'éternité,
D'évasion s'estompent
A petit feu.
Impossible de fermer
Les yeux,
La feuille reste blanche.
Seul mon coeur reste
De marbre,
Bat en catimini,
Déleste ma charge
Emotionnelle.
Je l'entends encore
S'élever en moi
Au diapason
D'un fil harmonique
En communion
Avec l'au-delà...
L'inspiration s'éveille.
Soudain le murmure
De l'aurore
Inspira mes premiers
Jets d'écriture.
Je parcours de long
En large l'île
dans mon subconscient,
En s'évertuant
Avec ma plume
Aux lettres
De noblesse
Des récits de vie diffus
De mes premiers contacts..


L'encre noire danse
Sur la feuille,
Glisse sur la toile.
L'orateur de verve
N'a pas sa place.
Se laisser seulement
Pénétrer par l'âme
Iliènne,
N'est point gageure.
Sous les bruyères,
La brume a étalé
Son voile opaque
Sur le sol humide.
La trame se dénoue,
Le verbe se défile,
La feuille est vite consommée...
Le bruit de la mer
Se heurte au récif tombant
De la mer d'iroise;
Gage de lien
Avec le Monde.


( A l'atelier d'écriture de la 10éme édition du salon du livre insulaire à OUESSANT le 21/08/08) 



 


textes Luc Enoka Camoui
calligraphies Lahbib Fouad alias Yeschou


mars 2009

* Luc Camoui, né en Nouvelle-Calédonie et a déjà publié un recueil de poésie, "Phaanemi, le Ressouvenir" (L'Herbier de Feu) et a participé au recueil collectif "Mots de neige,de sable et d'océan" qui rassemble pour la première fois des écrivains autochtones du Québec, de l'Afrique du Nord, de la Polynésie française et de la Nouvelle Calédonie. Le lancement de ce recueil, l'automne dernier, s'est fait à Wendake au Québec en présence de des auteurs invités par le CILAF, par le biais de lectures et prestations littéraires, d’entrevues publiques et d’une exposition.

* Lahbib Fouad, surnom de yeschou ou Labib pour ces amis proches est l'un des activistes du Mouvement Culturel Amazigh au Maroc, en plus de la peinture et la calligraphie  il a un répertoire important en matière de recherche en grammaire orthographique Amazigh,s...



Créé le 1 mars 2002

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