| 1.  Au réveil, j'ai pris conscience
      que c'était la date d'anniversaire de ma mère : 11 août. Elle
      est décédée en 1982.  J'étais absente du pays, alors à
      L'École d'art et d'architecture de Marseille-Luminy. J'étais si attachée
      à elle que je croyais qu'elle ne mourrait jamais. Au retour, j'ai fort
      mal vécu son absence.   2. J'ai pensé au temps qui passe. Mais le temps était comme
      arrêté. Un coup d'œil à la pendule pour l'heure réelle : Elle avait
      cessé de marcher dans la nuit. Voir en attaché Pendule
      à l'arrêt - en mandala 11.08.18. 
   Cette pendule, je l'ai
      achetée à Melbourne. Elle est identique à celle qui ponctuait
      l'heure à la Gare de Vacoas, chaque jour, quand je prenais le
      train pour me rendre au Couvent de Lorette de Quatre-Bornes pour mes
      études secondaires. Un des rares souvenirs après le
      déménagement. Elle fonctionne toujours. Il fallait seulement
      remplacer la pile.    Le Temps est une thématique
      récurrente chez moi. Et le Mandala très présent.   3. M'est venu à l'esprit un de mes nombreux 'livres-objets' - rescapé, lui, de mon
      grand déménagement. Je l'ai sorti de la bibliothèque. Il faisait partie
      de mon "Exposition de Livres d'Art de 1994 - TRACE II -
      MÉMOIRES". Et se nomme Le Livre du Temps. Voir en
      attaché. Il tient debout, dans un support - comme une photographie. 
   Je cite seulement des
      faits : La montre à gauche - Je
      l'avais offerte à Roland, mon mari. Elle cessa de marcher peu
      après. Faute mécanique.  Il est décédé 2 ans après,
      en 1988. D'une brève maladie, à 50 ans +. L'assemblage de métal
      sur la droite - Aiguille et mécanique d'une pendule - indique l'entrée de
      l'Espace Jeanne Gerval ARouff. L'Espace - en tant qu'espace d'habitation-de création-d'expositions
      imbriquées - n'est plus depuis 2008.   4. J'ai pensé à une ancienne montre de Jean-Pierre,
      mon fils.
      Elle ne marche plus depuis très longtemps. Je l'avais conservée pour
      le bel objet. Toujours en mémoire d'en faire un jour un mandala. Et, ce jour, habitée par
      tout ce qui précède, je l'ai sortie. Et l'ai placée en mandala, comme la
      pendule. Mais, elle, ne sert plus.   5. J'ai relu le contenu du livre-objet miniature, Le
      Livre du Temps (1994), un des éléments du Livre-objet
      complet.    6. J'ai alors ressenti le besoin de créer Le Livre du Temps II - avec la montre et les textes du livre-objet
      miniature. Jean-Pierre vient d'avoir 50 ans. LE LIVRE DU TEMPS II 
   Sous le sceau du symbole je
      SIGNE dans le TEMPS la
      TRACE intemporelle du temps. 1982                                                                                     
       Sur le FLEUVE du TEMPS je
      lance ma senne pour
      repêcher de ses mailles l’âme
      de mon ÎLE dans
      sa course à CONTRETEMPS.         1986                                                      Sur les ailes du temps d’un
      atome  HORS DU TEMPS je
      rêve d’épouser l’ESPACE
      du NON-TEMPS.  1988   Soley brile
      soley plonge TIME the healer n’a
      pas konn kile Pa mem dilo ki pas anba pon tulezur Loraz
      parey.                 1978-93-94   J’irai par les chemins t’OFFRIR
      mon parchemin te
      dire la MÉMOIRE du
      TEMPS d’avant le dire.     1994    Désormais tu devras consulter POÈTES et ARTISTES Dans le TEMPS on
      les nommait FOUS Végétation perturbatrice de
      la société   Ceux-là savent allier science
      et art. 1978                                                   
       Jeanne
      Gerval ARouff 1994 -
      11 août 2018     7. Le petit assemblage de bois évoquant une pendule (extrait de : Le livre du Temps 1994) a été réalisé à Paris, en 1982. Je l'avais offert à une
      cousine, en la visitant. L’image qui en résulte évoque "l’attitude classique de la Vierge telle qu’on la
      voit dans les icônes." L'HEURE-VIERGE 
   J'aimerais nommer cette petite œuvre : L'heure-Vierge
      – Assemblage 1982 -15 août 2018. L'heure-vierge
      = l'heure pleine –
      vide de pensées…. – signifiant pour moi 'le moment présent'
      – la vraie vie.   8. Encore à mes réflexions sur "le temps".
      Mais - cette fois - comme à bien d'autres thématiques - ayant trait
      à mon île, en ce cinquantenaire... Et
      j'illustre mes thématiques diverses d'une de mes réalisations - que
      je date, quand possible. (Toute petite Re-Naissance !!!
      Tout cela - à l'état d'embryon - pourrait ne rien donner. Mais je ne voudrais pas ignorer
      ce moment.) Ainsi : Le Maître du Temps - Plus que jamais mon île
      "dans sa course à contre-temps".  LE MAÎTRE DU TEMPS Loin le  « Tat tat tat … tar tar tit tit… tar
      tar tar… » du code Morse de la 2nde guerre mondiale, ce conflit armé à
      l’échelle planétaire qui dura du 1er
      septembre 1939 au 2 septembre 1945.                                         
             À l’heure où, comme toute la Planète, l’île-point vit au
      rythme d’Internet, de Skype, et du Smartphone, le SMS court-circuitant,
      de son court message, l’usage du téléphone, le multimédia est au
      rendez-vous avec l’introduction de nouvelles techniques, telles la vidéo
      et l’utilisation du CD-Rom. Suivront
      les vidéos, caméra en continue…   L’ARRIVÉE DU MULTIMEDIA, UNE OUVERTURE
      ILLIMITÉE - en pleine mutation depuis trois décennies - et des
      défis découlant de la mondialisation – l’actualité de tous pays étant - à
      tous moments - malgré la distance, l’isolement de l’île-point, celle de
      l’îlien. Lui donnant l'illusion - en un atome
      - d'être le maitre du temps.    9. Pour les 50 ans d'Indépendance de l'île Maurice, Totem
      2018 : Par-delà la mort   PAR-DELÀ LA MORT ** 
 Je n'avais toujours
      pas une photo de l'œuvre en situation réelle – telle qu'elle se
      présente à l'expo même (photo que j'attends depuis sa mise en place,
      veille du vernissage : 19 juillet 2018). J'avais demandé à
      quelqu'une de me prendre une photo de ce travail : photo reçue hier
      soir. Le maillet est mal placé, mais le point de vue laisse saisir
      davantage la représentation de l'avion – sans l’eau, toutefois.  
   Autre photo : J'ai
      essayé de reconstituer une étape du travail, pour que tout cela soit un
      peu plus vivant.  
   Enfin : photo de
      l'œuvre à l'expo : reçue à l'instant. Le reflet de l'assemblage dans
      l'eau ne t’échappera pas.   
   Le Mauricien (dans son numéro du 28 juillet 2018) écrit - au sujet
      des travaux de l'expo - que la plupart des exposants présentent une
      'représentation' de l'événement de l'année qu'ils évoquent. Dans mon cas il s'agit
      d'une évocation, exprimée à ma manière - avec réflexion. Une
      création suscitée par deux événements marquants de 1987 (N.B.: les années ont été assignées par tirage au
      sort). Et - après recherches - me
      voyant devant deux événements ayant trait à la mort, je décide que 'mon'
      avion, lui, regardera le ciel - ce que tu auras certainement remarqué -
       et, poursuivant ma réflexion au sujet de la peine de mort..... sacrifiant mon
      'maillet des premières heures' ... pour finalement aboutir à "Par-delà
      la mort".   ©Jeanne Gerval
      ARouff 11-15 août 2018 (extrait
      d’un échange)     * L’œuvre de cette grande artiste et écrivaine mauricienne
      a fait l’objet de plusieurs articles dans la rubrique Créaphonie
      de notre revue de 2013 et 2014.   ** Le 12 mars 2018, l’île
      Maurice a célébré les 50 ans de son indépendance et le 26ème anniversaire
      de la République. L’école des Beaux-Arts du
      Mahatma Gandhi Institute (MGI) à Moka a accueilli une édition spéciale du
      Salon de Mai (exposition annuelle d’art contemporain), regroupant cinquante
      artistes, pour célébrer les cinquante ans de l’indépendance du pays, du
      21 au 28 juillet 2018. Totem 2018 :
      Par-delà la mort de Jeanne Gerval ARouff, évoquant l’année 1987, a été exposé à cette
      occasion (la photo représente la fiche de l’œuvre dans l’exposition). |