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Entrevue avec Didjeko
Un site au design simple et chaleureux. A travers
les pages il nous amène dans son univers, où les racines se
mêlent aux va-nu-pieds, les dragons au Ginkobiloba et les palabres au
pirate Rastapakoulos.
Mais notre pirate Didjeko, ne s’est pas arrêté
là ! Il s’est lancé dans l’aventure de l’édition à
titre personnel. Didjeko, j’ai lu l’ensemble de
tes poèmes, et j’y ai trouvé une certaine recherche et comme
je suis curieuse, j’ai une question qui me brûle les lèvres
: qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ?
Le besoin de m'exprimer ; l'envie de raconter des histoires
; mais il s'agit bien plus d'un besoin au départ, d'une nécessité
et de mots qui poussent et poussent d'autres mots, et aussi, bien sûr,
de la musique... Travailler sur la formulation de la pensée au moyen
de l'écrit, retrouver une communication / connivence intime avec l'autre,
entre l'écrit et la lecture... Et j'ai l'impression de passer vraiment
à côté de la question avec cette première réponse. Non pas du tout, et je crois même
que j’aimerai en savoir encore un peu plus. Je sens dans tes poèmes
une certaine force, un travail important, tant sur le fond que sur la forme,
une envie de surprendre et de faire plaisir aux lecteurs. Bref on sent dans
ton écriture une véritable démarche et une nouvelle
fois, je pousse la porte de la curiosité, peut être pourras-tu
me dévoiler cette démarche qui vibre en toi ? Oula... il faudrait des nuits
et des nuits et des nuits de discussion pour en parler !!! Je le savais bien que tu n’écrivais
pas au hasard et qui tu aimais l’effet de surprise chez tes lecteurs ! Et
bien il est tout réussi et tu as su me captiver aussi ! Par exemple,
j’ai écouter sans ciller les histoires du Ginkobilobas et bien sûr,
j’aimerai beaucoup en savoir plus sur ce sujet. Où l’as-tu découvert,
comment as-tu eu envie d’écrire à son propos ? J'ai découvert le ginko et son histoire à
la bambouseraie d'Anduze. Et cette histoire d'Hiroshima m'a fait énormément
réfléchir. A l'époque, je passais un temps très
long à écrire (au moins 4 heures par jour) en écoutant
en boucle l'album live de Jo Corbeau avec le dub olympique - spéciale
dédicace à Mister Jo, le griot arménien de Marseille,
et à Radio Invisible International, dans la foulée... et tout
ça s'est mélangé d'une manière extrêmement
étrange et, n'ayons pas peur des mots, mystique, mais ça, c'est
une autre histoire... Passionnant de connaître
le mythe du ginko ! J’ai dévoré ton recueil, Ferrailleurs du
Cosmos… Tu m’as dit que tu avais tout fait toi même ! ! ! Mais comment
t’es venue cette idée de t’auto-éditer ? Lorsque j'ai intégré
le fait que mes textes pouvaient intéresser des gens hors d'un cercle
privé (sélectif, rigoureux mais privé), mon envie première
a été de trouver des groupes de musique pour leur proposer
des textes. Je pensais en premier lieu à de groupes de reggae, ou
bien à des gens qui font du ragga. Mais je ne savais pas vraiment
comment les atteindre et je n'étais pas sûr que ce que j'écris
puisse les intéresser. J'étais déjà
devenu assez sûr de mes textes ; je pensais que certains pouvaient
intéresser un éditeur de poésie, mais certains seulement.
Et je produis très lentement. Alors je me suis dit : j'ai trop peu
de textes pour qu'un éditeur en fasse un recueil, le cas échéant.
Il y a de nombreuses revues, mais elles sont très ciblées.
Plutôt que d'aller dans cette direction, je vais éditer moi-même
un recueil, avec ce paquet de textes qui forme un tout, une première
unité disons cohérente. Comme ça, je n'aurai rien à
demander à personne, et personne ne me dira "non, désolé,
cela ne nous intéresse pas, vous devriez écrire comme ci ou
comme ça, changer ceci ou cela", et au moins, je pourrai essayer de
faire en sorte que mes écrits deviennent autre chose, en contrôlant
à ma manière. Sans compter que la mise en page, la mise en
forme de textes est une problématique redoutable sur le plan littéraire,
problématique que je ne peux envisager d'approfondir outre mesure
(je pense à des questions du genre : pourquoi ne pas mettre tous les
texte bout à bout et sans titre ni aucune ponctuation, pourquoi ne
pas faire un rouleau avec le texte en continu...). Je ne voulais pas non
plus ne pas avoir eu une démarche qui va jusqu'au bout. Et en plus, il est sympa ce petit
recueil, il tient dans la poche et dans la main ! Raconte moi pourquoi tu
as opté pour ce format? L'idée d'un tout petit format m'a séduit parce que ce n'est pas si courant que cela, parce que c'est une gageure de mettre en forme de "longs" textes sur de petites pages, parce que cela parcellise la lecture (l'idéal serait une page à la taille du texte de sorte qu'on puisse voir un texte en entier sur un seul recto, mais cela n'est pas très pratique !), parce que le livre produit est à l'échelle de la main ; mon modulor à moi en quelque sorte, tiens, voilà qui aurait pu faire un bon titre, modulor, la cité radieuse, la maison du fada... un petit format est aussi, pour moi, une référence à l'Asie et à la miniaturisation, ça a un côté pratique, on peut le mettre dans la poche et lire quelques pages à un moment perdu pour changer d'air quelques instants ; parvenir à cela est déjà beaucoup. Et l’idée du titre Ferrailleurs
du Cosmos ?Ca n’est pas vraiment évident de trouver un titre, et je
trouve que celui-ci sonne plutôt bien. J'avais un tout que je jugeais
cohérent, je l'ai finalisé avec ce recueil ; le choix du titre
a été très difficile ; j'attache pour l'instant beaucoup
d'importance aux titres, et il fallait que ça cartonne. En tous les cas, j’admire ta démarche
! Et je me demande bien tout le travail que tu as du accomplir pour t’auto-éditer…
Ca doit être énorme, non ? Dépôt légal,
choix du contenu, de la forme, de la couverture et puis sans compter que
tu as tout fait à la main ! Ben, il faut une quinzaine de
minutes pour savoir exactement comment s'y prendre pour publier un livre,
à partir de quelques mot clés tapés dans un moteur de
recherche ; c'est même désarmant ; l'internet est réellement
un progrès de ce côté là. Une fois que je suis parvenu
à finaliser les textes, les titres de chapitre et l'ordre de présentation,
j'ai travaillé avec deux amis que je connais de très longue
date (depuis plus de 20 ans) et que je ne remercierai jamais assez : André
et Gilles. En tous les cas, j’espère
que tu vas faire beaucoup d’heureux et je suis enchantée d’avoir pu
discuter avec toi de ta poésie et de ton livre… En attendant, je
vais recommander ton recueil à mes amis poètes ! ![]() En plus, très simple
pour le commander, sur ton site tout est indiqué. Merci Didjeko ! par Cécile Guivarch
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Créé le 1 mars 2002
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