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Coup de coeur : Archives 2010-2011

  Une escale à la rubrique "Coup de coeur"
poème qui nous a particulièrement touché par sa qualité, son originalité, sa valeur.



 
( un tableau de Bruno Aimetti)


À Francopolis,
la rubrique de vos textes personnels est une de nos fiertés.
Elle héberge un ensemble de très beaux textes, d'un niveau d'écriture souvent excellent, toujours intéressant et en mouvement.
Nous redonnons vie ici  à vos textes qui nous ont séduit que ce soit un texte en revue, en recueil ou sur le web.


Poème Coup de Coeur du Comité
NOVEMBRE 2012


              
choix de Gertrude Millaire
...     Ali Khadaoui
choix de Dana Shishmanian...  Rodica Draghincescu
choix d'Éliette Vialle...            Paul Nwesla Biyond
                






RODICA DRAGHINCESCU

M

Rodica Draghincescu,
une poète roumaine, choix Dana Shishmanian

Cire fondante

Ils ont jeté sur moi de la cire fondante.
Le chef criait :
« Écris sur elles ce que tu éprouves ! »
Le prophète
qui enseigne aux hommes le mensonge
hurlait :
« Écris, toi, l’infâme, comme Judas te pénètre
Et te baigne dans la boue divine ! »

En ce temps-là, vers le champ glacé,
une voix s’était mise à murmurer :
« Un enfant est né pour vous.
On vous a donné ce FILS
Et le pouvoir sera sur ses épaules ! »

Je glissais dans les vibrations de ma nuque,
dans les applaudissements
des bécasses bloquées par la neige.
Je faisais des rides en me dévoilant
dans les fontaines desséchées.
Les murs préparaient un moulage de la folie.
Des bulldozers fatigués
reculaient sous mes paupières.  

Maintenant,
très loin, très loin, je vois dégouliner ma tête.
Ici, dans une simple buanderie,
j’étends la nullité.
Je retrousse ma jupe jusqu’aux cuisses
et je sautille en chantant :
« Aujourd’hui c’était hier fondu ! »
Je regarde le passé.
J’avale tout le sang des morsures
pour aguerrir ma prière.
Je me vautre dans la cire brûlante
où le poème creuse son repaire.

Du recueil Fauve en liberté, Les écrits des Forges, 2003


Rodica
Draghincescu est notre Invité au Salon de lecture et nous présente des poèmes inédits.




PAUL NWESLA BIYONG


Paul Nwesla Biyond, poète camerounais et boxeur -comme quoi poésie et sport même ayant mauvaise réputation comme la boxe en raison de la violence ou des "match" truqués peuvent cohabiter, mais sa poésie est à sa mesure!
choix d'Éliette Vialle.

Fils de la lumière

Irions-nous jusqu’à crever pour notre cause
Cette quête aphone des jours de l’innocence
Course proprette des astres avant que ne fourche
La langue de la providence
Aussi vrai que le verbe origine la vie
Patients dans les trombes divines avons-nous été tous
Ovulés par le rayonnement de novae sexuées
Pour que la lumière dissipe les ténèbres terrestres

Oui nous sommes ce front altier de la vérité
Qui freine le règne de l’incompétence !

 Son site : Recueils Poétiques




ALI  KHADAOUI


Ali Khadaoui, poète marocain et sa poésie prend les couleurs de son pays, choix Gertrude Millaire


L’art marin


Sur le sable doré qui se rit des flots
     l’eau s’adonne à d’infinies combinaisons
                                 sans lassitude ni sanglots
             elle innove sans cesse les traditions…

La musique sourde des vagues au début
               devient soudain douce et apaisante
                         et se succèdent des Van Gogh
                            des Mozart et des Rimbaud…

L’océan joue à votre insu
                 au plaisir de la multitude marine…

Au loin
             des peuples vaquent au quotidien
          et dans les grattes ciel raides et froids
     vaquent les marchands à détruire le monde
              en fixant des prix à des choses sans prix…

Dans l’immense forêt des rêves
                         trône l’ingénieuse araignée
                            qui tisse les  fils du hasard
          pour attraper les hors-la loi des choses utiles
            ceux qui possèdent librement temps et espace
                      qui le dépensent au gré de leu fantaisie
                        sans autre gain que l’amour et la beauté …

Ces flâneurs de l’esprit aux lisières de la raison
                    sont le cœur des hommes et le sel de la vie…

Seuls avec les enfants
                       ils saisissent le langage qui s’installe
                                               entre le sable l’air et les flots…


Kénitra le20-09-2012

***
                         
 ABRA

Dans le ciel silencieux  insouciant
        les nuages s’amusent à tout moment
               à se faire et se défaire un tableau
                  jamais fini toujours en lambeaux…

Ainsi s’amuse le temps à rompre la monotonie…

Sur les plages les routes  les forêts du monde
              les enfants jouent à faire  à défaire la vie
                  que les adultes impuissants leur imposent
Fugues rires et fantaisies
Barques de fuyards vers l’ espace inconnu …

Sur cette bruyante de toutes les confusions
                             le refuge est là tout près en vous
                               plein de bleu  d’air pur de volupté
Le hasard vous dira où et quand vous irez…

Tout enfant
                  j’admirais le vieil Abra
                     berger bénévole qui n’a jamais touché d’argent
                           à passer des heures  assis face au troupeau
                                 chaque jour  à sculpter avec un couteau
                                   un quelconque objet qui ne servira à rien
Mais qui était toujours beau
Et qu’il offrait au premier passant…

                                           
                                         17-09-2012- Maroc


















Coup de coeur de 

  Éliette Vialle, Dana Shishmanian,
 Gertrude Millaire,  

  Novembre 2012

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