Hommage à cette grande poète de coeur, grande amoureuse de la poésie,
membre de l'équipe de Francopolis depuis sa création 2002.
Nos plus sincères condoléances à sa famille,
ses amis intimes et sa grande famille élargie du web.
Juliette Clochelune - Schweisguth (1973-2011)

(photo Laurence Henault)
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Toi mon cœur
je te perdrais un matin
si tes galops vont trop loin
(Clochelune)
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Qui es-tu chère Juliette ?
- "Je suis une étudiante longue durée aimant pratiquer
l'art de rêver. Je travaille actuellement autour d'une
étude sur "la poétique du glissement à travers
Sylvie et Bruno de Lewis Carroll". J'écris peu,
préférant lire la poésie des autres. J'ai
découvert le haïku dont l'écriture (dire en si peu de
mots, exprimer, suggérer, donner à rêver à
partir d'un instantané, à partir de l'âme de la
Nature) semble me convenir.
J'aime aussi à tenter des traductions personnelles de
poètes espagnols. Je n'ai pas publié, ou seulement dans
quelques revues confidentielles et quelques recueils collectifs. Je
fais partie, par plaisir, par passion, de l'équipe de Francopolis, un site de poésie et littérature
francophone. Clochelune est le nom que je choisis quand j'espère
partager un peu de rêve. " (site Agonia)
- "Née un 3 mai 1973, la tête dans les étoiles, les
mains dans les nuages et les yeux dans les herbes. En sixième
une professeur de français me lisait des poèmes en guise
de dictées, et m'a fait découvrir l'univers des livres,
m'a initiée à l'écriture du journal intime, et
toutes sortes d'écritures.
Mon père me lisait, enfant, "Le livre de la jungle", "Les
histoires comme ça" de Kipling et plein d'autres contes. Ma
grand-mère me fit découvrir la magie d'Alice au pays des
merveilles. Je garde donc pour les contes une affection profonde.
Je prépare actuellement un doctorat de littérature sur le
haïku et fais partie de l'équipe et du comité de
Francopolis, une revue de littérature et poésie
francophone mise en ligne mensuellement sur internet.
J'aime à découvrir les revues de poésie, les
nouveaux auteurs, les littératures de tous pays et parfois
écrire quand la plume est dans ses moments de sève. La
musique que j'aime est celle des rêves, l'écoute mon chat,
les silences du piano, le souffle des vagues. Je me prends à
devenir océan, goéland. Liette la clochelune est le nom
que je choisis quand j'espère offrir un peu de rêve, un
peu de mon jardin du dedans." (site Terre-à-Ciel)
- "Je suis Juliette, née un 3 mai 1973, une petite cardiaque
congénitale de plus sur cette terre. A cause de ma
difficulté à respirer et de mon teint bleu, ma
cardiopathie congénitale a été
décelée dès la naissance. J'ai été
tout de suite envoyée en hélicoptère sur Necker
où j'ai été suivie jusqu'à mes 15 ans.
Ma cardiopathie s'avère complexe car j'ai plusieurs malformations tant au niveau du coeur qu'au niveau des poumons.
J'ai ce qu'on appelle "le syndrôme d'Eisenmenger" (cardiopathie
congénitale associée à une hypertension
artérielle pulmonaire) On pensait que je ne vivrai pas
au-delà de 3 ans à l'époque, mais j'en ai 34
aujourd'hui! Les médecins avaient dit à ma Maman :
"Faites d'autres enfants car votre fille ne vivra pas"
J'ai une soeur et un frère qui vont bien, et je suis Tata d'une
petite Emilie que j'adore. Je ne peux mettre d'enfant au monde à
cause de mon manque d'oxygène et de ma grande fatigue.
J'ai eu une intervention vers mes 3 ans pour fermer ma fente palatine,
et une autre à 7 ans pour me créer une luette. Vers mes 4
ans, voyant que je résistais, on a tenté de me faire un
blalock (intervention palliative).
Mais sitôt ouverte, sitôt refermée! Il n'y avait
rien faire pour moi à cause des mes trop fortes pressions
pulmonaires. Ma mère se souviendra toujours de son angoisse et
de sa déception suite à cette attente!
Vers 11 ans, ma cyphoscoliose a commencé à se
développer. J'ai porté un corset orthopédique
jusqu'à mes 17 ans. On évoquait une intervention possible
aux Etats-Unis, mais ma cardiopathie trop complexe ne le permettait pas.
J'ai vécu car mon corps a su pallier à la malformation. A
4 ans, avec ma sour de 3 ans, j'ai commencé ma scolarité
à l'école "normale" en maternelle et primaire. J'avais
une poussette-canne souvent utilisée pour les sorties scolaires
où ma Maman était toujours de la partie.
Puis j'ai été dans des centres pour personnes
handicapées de la sixième à la première
année de DEUG, le collège et lycée m'auraient trop
fatiguée. Enfin, j'ai poursuivi mes études sur Paris dans
une Fac "normale". On avait juste vérifié qu'il y aie des
ascenseurs et j'avais droit à un taxi pris en charge
intégralement. C'est là que j'ai passé mes
meilleurs moments, ma cardiopathie étant à
l'époque stabilisée. Vivre une vie presque normale, sans
me différencier des autres malgré un rythme un peu plus
lent. Je me reposais d'avantage étant vite essoufflée,
mais je récupérais facilement. J'ai goûté
à une certaine liberté.
Aujourd'hui, mon monde se rétrécit aux murs de mon
appartement. Je ne peux plus sortir seule, dormir chez mon compagnon,
voir mes amis sur Paris... Marcher (même 100 mètres),
monter un étage, me deviennent de plus en plus pénible,
voir impossible. C'est ma Maman qui m'accompagne partout en voiture,
quand la santé me le permet.
Heureusement, j'ai ma thèse de littérature (à
domicile), mes livres et ma revue de poésie qui me permettent de
garder un souffle intérieur quand mon souffle souffre
cruellement...
La présence de mon compagnon qui vient me voir les week-ends, de
ma famille, quelques amis et mon chat. Les associations et forums, ma
revue de poésie me permettent de rester en contact avec le
dehors via Internet. Et les vacances en Bretagne, où enfin, je
prends un bon bol d'air marin! Je suis à présent sous
oxygénothérapie.
Depuis que ma cardiopathie s'est dégradée, je suis suivie
par une spécialiste des cardiopathies congénitales
vieillissantes. Elle est aux petits soins pour moi. C'est elle qui m'a
expliqué concrètement pourquoi la greffe s'avérait
impossible dans mon cas et cherche avec moi les traitements
thérapeutiques possibles pour me permettre de vivre encore un
peu.
Je vis en donnant une main à la vie, l'autre à la mort.
Je survis encore, pour combien de temps ? Je me prépare à
la mort, en espérant goûter au maximum et partager aux
autres chaque miette de cette vie passante. J'avais écrit ce
poème "A la vie, à la mort : pour dire oui aux dons
d'organes" comme on fait un voeu. Ce n'est que par la suite que j'ai su
l'impossibilité de cette greffe. Mais une autre amie a pu en
bénéficier, ce 26 novembre 2007. Le voeu s'est
réalisé, en prenant un autre chemin! Ce poème en
aura fait du chemin. Il est aujourd'hui dédié à
cette amie.
Il a pourtant été écrit en vue du 14
février 2003 pour que ce jour se Saint Valentin, jour de tous
les coeurs, devienne la journée mondiale des cardiopathies
congénitales, tout en sensibilisant au don d'organes. Cette
journée était illuminée par la présence de
ce cher Pr Cabrol qui avait écouté tous ces
poèmes. Une jeune femme avait organisé ce concours des
"schtroumpfs poètes". J'avais eu le troisième prix et un
grand stchroumpf offert à mon compagnon avec qui l'on s'est dit
"oui" ce jour-là. Un autre voeu se réalisait.
Mon compagnon a été opéré trois fois
à coeur ouvert, il est bibliothécaire. Je l'avais connu
deux mois avant lors d'un déjeuner avec l'ANCC Ile de France
grâce à l'invitation d'Annie.
La jeune femme qui avait organisé ce concours de poèmes
est malheureusement décédée un an après,
elle attendait une greffe cardio-pulmonaire qui n'est jamais venue
faute de don d'organes.
Le 14 février est devenu aujourd'hui, grâce à HeartandCoeur, l'ANCC et d'autres bénévoles, la journée mondiale des cardiopathies congénitales...
J'ai une pensée pour les familles de chaque donneur et toutes les étoiles petites ou grandes.
N'oubliez pas, prenez votre carte de donneur d'organes, parlez de ce choix autour de vous.
Merci! Que la vie vous soit douce. (Juliette Clochelune- blog: vivre avec un poil au coeur)
A la vie, à la mort !
(Pour dire oui au don d’organes) dédié à
Agnès, greffée du coeur.)
Toi mon cœur
je te perdrais un matin
si tes galops vont trop loin
Toi, mon cœur
ta cage va se briser
vers le bleu tu vas voler
Toi, mon cœur
je t’entends loin dans mes nuits
j’ai parfois peur de ton bruit
Toi, mon cœur
danse avec le pas des morts
au pays du temps qui dort ;
Lui, cet homme
son temps s’arrêta soudain
dans un accident de train
Lui, cet homme
son cœur qu’on m’a transplanté
continue de voyager
Lui, cet homme
m’a ouvert son infini
sa mort m’a donné la vie
Lui, cet homme
avec moi il marche encore
peut être aime-t-il encore.
Biblio
- Poèmes publiés dans l'Anthologie Poétique Francopolis 2008-2009, aux éditions Clàpas
- Poèmes publiés dans deux recueils collectifs
confidentiels « Visages » (écrits-vains et
librairie-galerie racine),
« Ombres et lumières » (écrits-vains et minuit.com)
- Quelques haïkus publiés dans un recueil collectif
confidentiel « Ombres et lumières » (bis mais il
s’agit là d’une édition bilingue et d’un
éditeur franco-bulgare)
- Poèmes publiés dans quelques revues confidentielles
comme « Les cahiers de l’alba », « Vivre en
poésie », «Dégaine ta
rime», « La page blanche », « Nouveaux
délits » et les haïkus dans « Gong »
-Recueils collectifs de haïku : "regards de femmes" et "ombres et lumières"
- Quelques traductions : Octavio Paz - Lewis Carroll -
Centres d'intérêt
Musique: the doors, pink foyd, schubert, chopin, debussy, mylène farmer, relaxation, jazz, années 80
Films, livres & télé: Le petit
prince, alice au pays des merveilles, bram stoker, toni morrison,
poésie, lovecraft, tintin, christian bobin, marguerite duras,
sylvie germain, les x. files, les desperate housewiives, E.T, le grand
bleu, les bronzés, le père-noël est une ordure, la
double vie de véronique, la lectrice, le journal d'anne frank
(clochelune)
**************
Juliette Clochelune
Ses blogs :
- Coeur Carabosse -
Croquer la vie, tous ses instants, partager les petits riens, le
quotidien, le jardin du dedans... Parler des cardiopathies
congénitales, de poésie, de chats, de Bretagne... Bref un
peu de tout... Si je peux!
- les miettes de Clochelune
Clochelune en ombres et reflets, miettes de miroir... bouts de vie,
d'errance.... un grenier... sur quelle branche se poser ? l'escargot
hésite d'une antenne puis de l'autre soulève la pluie la
queue du chat trempe dans mon bol de thé…
***
et vous la trouverez un peu partout sur le web
- Les moments de Liette
- photos-poèmes
- Poignée de haïkus... et plus
- Regard de traverse
- heure d'étoiles - les lutins de la mémoire
- bleu-efface coeur et plus
- quelques haïkus
et sur plus sur le site Francopolis - sa poésie, ses contes, ses haïkus et dans Libre Parole à Juliette Clochelune :
(" De la poésie, on peut dire qu’il y a ceux
qui ne la connaissent ni ne l’aiment vraiment; ceux qui l’ont
rencontrée jadis, à l’école et qui ont tout
oublié et puis ceux - et ceux-là nous
intéressent -, qui en écrivent et qui ne
peuvent pas envisager de vivre sans être accompagnés par
elle. Elle est dans leurs gènes, pourrait-on dire !
Juliette Clochelune est de ceux-là.
Elle nous livre, ici, une page émouvante de
sa personnalité, un hymne à la poésie, celle des
jours de sa vie, où chaque instant ne peut pas être
délié de la poésie, imbriqués qu’ils sont
comme deux atomes d’une même molécule.
Émotions assurées ! (Michel Ostertag) "
) - et ses articles : Place des francophones
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Juliette Clochelune recherche Gertrude Millaire Francopolis septembre 2011
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