UNE VIE, UN POÈTE

rencontre avec un poète du monde




ACCUEIL

Vie-Poète -  ARCHIVES
Abdelkébir Khatibi, Christina Castello - Jorge Luis Borges - André Laude... et plus

Hommage à cette grande poète de coeur, grande amoureuse de la poésie,
membre de l'équipe de Francopolis depuis sa création 2002.

Nos plus sincères condoléances à sa famille,
ses amis intimes et sa grande famille élargie du web.


 Juliette Clochelune - Schweisguth (1973-2011)



(photo Laurence Henault)



Toi mon cœur


      je te perdrais un matin

    si tes galops vont trop loin

(Clochelune)




Qui es-tu chère Juliette ?

- "Je suis une étudiante longue durée aimant pratiquer l'art de rêver. Je travaille actuellement autour d'une étude sur "la poétique du glissement à travers Sylvie et Bruno de Lewis Carroll". J'écris peu, préférant lire la poésie des autres. J'ai découvert le haïku dont l'écriture (dire en si peu de mots, exprimer, suggérer, donner à rêver à partir d'un instantané, à partir de l'âme de la Nature) semble me convenir.
J'aime aussi à tenter des traductions personnelles de poètes espagnols. Je n'ai pas publié, ou seulement dans quelques revues confidentielles et quelques recueils collectifs. Je fais partie, par plaisir, par passion, de l'équipe de Francopolis, un site de poésie et littérature francophone. Clochelune est le nom que je choisis quand j'espère partager un peu de rêve. " (site Agonia)

- "Née un 3 mai 1973, la tête dans les étoiles, les mains dans les nuages et les yeux dans les herbes. En sixième une professeur de français me lisait des poèmes en guise de dictées, et m'a fait découvrir l'univers des livres, m'a initiée à l'écriture du journal intime, et toutes sortes d'écritures.
Mon père me lisait, enfant, "Le livre de la jungle", "Les histoires comme ça" de Kipling et plein d'autres contes. Ma grand-mère me fit découvrir la magie d'Alice au pays des merveilles. Je garde donc pour les contes une affection profonde.
Je prépare actuellement un doctorat de littérature sur le haïku et fais partie de l'équipe et du comité de Francopolis, une revue de littérature et poésie francophone mise en ligne mensuellement sur internet.
J'aime à découvrir les revues de poésie, les nouveaux auteurs, les littératures de tous pays et parfois écrire quand la plume est dans ses moments de sève. La musique que j'aime est celle des rêves, l'écoute mon chat, les silences du piano, le souffle des vagues. Je me prends à devenir océan, goéland. Liette la clochelune est le nom que je choisis quand j'espère offrir un peu de rêve, un peu de mon jardin du dedans." (site Terre-à-Ciel)

- "Je suis Juliette, née un 3 mai 1973, une petite cardiaque congénitale de plus sur cette terre. A cause de ma difficulté à respirer et de mon teint bleu, ma cardiopathie congénitale a été décelée dès la naissance. J'ai été tout de suite envoyée en hélicoptère sur Necker où j'ai été suivie jusqu'à mes 15 ans.
Ma cardiopathie s'avère complexe car j'ai plusieurs malformations tant au niveau du coeur qu'au niveau des poumons.
J'ai ce qu'on appelle "le syndrôme d'Eisenmenger" (cardiopathie congénitale associée à une hypertension artérielle pulmonaire) On pensait que je ne vivrai pas au-delà de 3 ans à l'époque, mais j'en ai 34 aujourd'hui! Les médecins avaient dit à ma Maman : "Faites d'autres enfants car votre fille ne vivra pas"
J'ai une soeur et un frère qui vont bien, et je suis Tata d'une petite Emilie que j'adore. Je ne peux mettre d'enfant au monde à cause de mon manque d'oxygène et de ma grande fatigue.
J'ai eu une intervention vers mes 3 ans pour fermer ma fente palatine, et une autre à 7 ans pour me créer une luette. Vers mes 4 ans, voyant que je résistais, on a tenté de me faire un blalock (intervention palliative).
Mais sitôt ouverte, sitôt refermée! Il n'y avait rien faire pour moi à cause des mes trop fortes pressions pulmonaires. Ma mère se souviendra toujours de son angoisse et de sa déception suite à cette attente!
Vers 11 ans, ma cyphoscoliose a commencé à se développer. J'ai porté un corset orthopédique jusqu'à mes 17 ans. On évoquait une intervention possible aux Etats-Unis, mais ma cardiopathie trop complexe ne le permettait pas.
J'ai vécu car mon corps a su pallier à la malformation. A 4 ans, avec ma sour de 3 ans, j'ai commencé ma scolarité à l'école "normale" en maternelle et primaire. J'avais une poussette-canne souvent utilisée pour les sorties scolaires où ma Maman était toujours de la partie.
Puis j'ai été dans des centres pour personnes handicapées de la sixième à la première année de DEUG, le collège et lycée m'auraient trop fatiguée. Enfin, j'ai poursuivi mes études sur Paris dans une Fac "normale". On avait juste vérifié qu'il y aie des ascenseurs et j'avais droit à un taxi pris en charge intégralement. C'est là que j'ai passé mes meilleurs moments, ma cardiopathie étant à l'époque stabilisée. Vivre une vie presque normale, sans me différencier des autres malgré un rythme un peu plus lent. Je me reposais d'avantage étant vite essoufflée, mais je récupérais facilement. J'ai goûté à une certaine liberté.
Aujourd'hui, mon monde se rétrécit aux murs de mon appartement. Je ne peux plus sortir seule, dormir chez mon compagnon, voir mes amis sur Paris... Marcher (même 100 mètres), monter un étage, me deviennent de plus en plus pénible, voir impossible. C'est ma Maman qui m'accompagne partout en voiture, quand la santé me le permet.
Heureusement, j'ai ma thèse de littérature (à domicile), mes livres et ma revue de poésie qui me permettent de garder un souffle intérieur quand mon souffle souffre cruellement...
La présence de mon compagnon qui vient me voir les week-ends, de ma famille, quelques amis et mon chat. Les associations et forums, ma revue de poésie me permettent de rester en contact avec le dehors via Internet. Et les vacances en Bretagne, où enfin, je prends un bon bol d'air marin! Je suis à présent sous oxygénothérapie.
Depuis que ma cardiopathie s'est dégradée, je suis suivie par une spécialiste des cardiopathies congénitales vieillissantes. Elle est aux petits soins pour moi. C'est elle qui m'a expliqué concrètement pourquoi la greffe s'avérait impossible dans mon cas et cherche avec moi les traitements thérapeutiques possibles pour me permettre de vivre encore un peu.

Je vis en donnant une main à la vie, l'autre à la mort. Je survis encore, pour combien de temps ? Je me prépare à la mort, en espérant goûter au maximum et partager aux autres chaque miette de cette vie passante. J'avais écrit ce poème "A la vie, à la mort : pour dire oui aux dons d'organes" comme on fait un voeu. Ce n'est que par la suite que j'ai su l'impossibilité de cette greffe. Mais une autre amie a pu en bénéficier, ce 26 novembre 2007. Le voeu s'est réalisé, en prenant un autre chemin! Ce poème en aura fait du chemin. Il est aujourd'hui dédié à cette amie.
Il a pourtant été écrit en vue du 14 février 2003 pour que ce jour se Saint Valentin, jour de tous les coeurs, devienne la journée mondiale des cardiopathies congénitales, tout en sensibilisant au don d'organes. Cette journée était illuminée par la présence de ce cher Pr Cabrol qui avait écouté tous ces poèmes. Une jeune femme avait organisé ce concours des "schtroumpfs poètes". J'avais eu le troisième prix et un grand stchroumpf offert à mon compagnon avec qui l'on s'est dit "oui" ce jour-là. Un autre voeu se réalisait.
Mon compagnon a été opéré trois fois à coeur ouvert, il est bibliothécaire. Je l'avais connu deux mois avant lors d'un déjeuner avec l'ANCC Ile de France grâce à l'invitation d'Annie.
La jeune femme qui avait organisé ce concours de poèmes est malheureusement décédée un an après, elle attendait une greffe cardio-pulmonaire qui n'est jamais venue faute de don d'organes.
Le 14 février est devenu aujourd'hui, grâce à HeartandCoeur, l'ANCC et d'autres bénévoles, la journée mondiale des cardiopathies congénitales...

    J'ai une pensée pour les familles de chaque donneur et toutes les étoiles petites ou grandes.
    N'oubliez pas, prenez votre carte de donneur d'organes, parlez de ce choix autour de vous.
    Merci! Que la vie vous soit douce. (Juliette Clochelune- blog: vivre avec un poil au coeur)

                                    A la vie, à la mort !

                                    (Pour dire oui au don d’organes) dédié à Agnès, greffée du coeur.)


                                    Toi mon cœur

                                    je te perdrais un matin

                                    si tes galops vont trop loin

                                    

                                    Toi, mon cœur

                                    ta cage va se briser

                                    vers le bleu tu vas voler

                                    

                                    Toi, mon cœur

                                    je t’entends loin dans mes nuits

                                    j’ai parfois peur de ton bruit

                                    

                                    Toi, mon cœur

                                    danse avec le pas des morts

                                    au pays du temps qui dort ;

                                    

                                    Lui, cet homme

                                    son temps s’arrêta soudain

                                    dans un accident de train

                                    

                                    Lui, cet homme

                                    son cœur qu’on m’a transplanté

                                    continue de voyager

                                    

                                    Lui, cet homme

                                    m’a ouvert son infini

                                    sa mort m’a donné la vie

                                    

                                    Lui, cet homme

                                    avec moi il marche encore

                                    peut être aime-t-il encore.


    Biblio
- Poèmes publiés dans l'Anthologie Poétique Francopolis 2008-2009, aux éditions Clàpas
- Poèmes publiés dans deux recueils collectifs confidentiels « Visages » (écrits-vains et librairie-galerie racine),
    « Ombres et lumières » (écrits-vains et minuit.com)
- Quelques haïkus publiés dans un recueil collectif confidentiel « Ombres et lumières » (bis mais il s’agit là d’une   édition bilingue et d’un éditeur franco-bulgare)
- Poèmes publiés dans quelques revues confidentielles comme « Les cahiers de l’alba », « Vivre en poésie »,    «Dégaine ta rime», « La page blanche », « Nouveaux délits » et les haïkus dans « Gong »
 -Recueils collectifs de haïku : "regards de femmes" et "ombres et lumières"

- Quelques traductions : Octavio Paz - Lewis Carroll -

    Centres d'intérêt
Musique: the doors, pink foyd, schubert, chopin, debussy, mylène farmer, relaxation, jazz, années 80
Films, livres & télé: Le petit prince, alice au pays des merveilles, bram stoker, toni morrison, poésie, lovecraft, tintin, christian bobin, marguerite duras, sylvie germain, les x. files, les desperate housewiives, E.T, le grand bleu, les bronzés, le père-noël est une ordure, la double vie de véronique, la lectrice, le journal d'anne frank (clochelune)

  
**************

Juliette Clochelune    

Ses blogs :
- Coeur Carabosse -
Croquer la vie, tous ses instants, partager les petits riens, le quotidien, le jardin du dedans... Parler des cardiopathies congénitales, de poésie, de chats, de Bretagne... Bref un peu de tout... Si je peux!

- les miettes de Clochelune
Clochelune en ombres et reflets, miettes de miroir... bouts de vie, d'errance.... un grenier... sur quelle branche se poser ? l'escargot hésite d'une antenne puis de l'autre soulève la pluie la queue du chat trempe dans mon bol de thé…


                ***


et vous la trouverez un peu partout sur le web
- Les moments de Liette
- photos-poèmes
- Poignée de haïkus... et plus
- Regard de traverse
- heure d'étoiles - les lutins de la mémoire
- bleu-efface coeur et plus
- quelques haïkus

et sur plus sur le site Francopolis
- sa poésie, ses contes, ses haïkus et dans Libre Parole à Juliette Clochelune :
(" De la poésie, on peut dire qu’il y a ceux qui ne la connaissent ni ne l’aiment vraiment; ceux qui l’ont rencontrée  jadis, à l’école et qui ont tout oublié et puis ceux  - et ceux-là nous intéressent -,  qui en écrivent  et qui ne peuvent pas envisager de vivre sans être accompagnés par elle. Elle est dans leurs gènes, pourrait-on dire !
Juliette Clochelune est de ceux-là.
Elle nous livre, ici, une page émouvante de sa personnalité, un hymne à la poésie, celle des jours de sa vie, où chaque instant ne peut pas être délié de la poésie, imbriqués qu’ils sont comme deux atomes d’une même molécule.
Émotions assurées ! (Michel Ostertag) "
)
- et ses articles : Place des francophones
                                                            

                                      
Juliette Clochelune
recherche Gertrude Millaire

 
Francopolis septembre 2011
 

Créé le 1er mars 2002

visiteurs
depuis le 15 mars 2005

A visionner avec Internet Explorer