GUEULE DE MOTS -ARCHIVES 2010

  Hélène Soris - André Chenet - Serge Maisonnier

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GUEULE DE MOTS

Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage...
Cette rubrique reprend vie en 2010 pour laisser LIBRE  PAROLE À UN AUTEUR...
libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie,
de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle
à l'écriture. etc

Ce mois de mai 2011

  Libre parole à… Juliette Clochelune

De la poésie, on peut dire qu’il y a ceux qui ne la connaissent ni ne l’aiment vraiment; ceux qui l’ont rencontrée  jadis, à l’école et qui ont tout oublié et puis ceux  - et ceux-là nous intéressent-,  qui en écrivent  et qui ne peuvent pas envisager de vivre sans être accompagnés par elle. Elle est dans leurs gènes, pourrait-on dire !
Juliette Clochelune est de ceux-là.

Elle nous livre, ici, une page émouvante de sa personnalité, un hymne à la poésie, celle des jours de sa vie, où chaque instant ne peut pas être délié de la poésie, imbriqués qu’ils sont comme deux atomes d’une même molécule.

Émotions assurées !

(Michel Ostertag)


"le lecteur-né lit aussi inconsciemment qu'il respire ; et pour pousser l'analogie plus avant, lire n'est pas plus une vertu que respirer. Plus on confère à l'acte du mérite, plus il en devient stérile. Qu'est-ce que lire, en dernière instance, si ce n'est un échange de pensée entre écrivain et lecteur ?" (Edith  Wharton dans «Le  vice de la lecture» paru en 1903 dans une revue littéraire)

très longtemps je me suis détestée, j'ai détesté ce corps, je me détruisais, le détruisais. j’étais comme un miroir brisé en mille morceaux. Tous ces morceaux brisés en moi semblent se reconstruire en travers la poésie, les lectures et partages.

grâce à la lecture, la poésie, les rencontres, j'ai pu peu à peu me reconstruire, donner une possibilité à cet enfant malade, destiné à mourir à la naissance mais qui s'accrochait aux branches de la vie, aux bras de sa maman! 

grâce à la poésie, une sérénité arrive, une coquille que je peux enfin habiter. La poésie m’aide à avancer à travers les cicatrices, la blessure ne s'en ira pas mais des fleurs ont poussé dessus pour la rendre plus douce... pour tenter...

je me construis un corps à travers mes rencontres et échanges, un souffle avec la poésie...

la poésie est mon entrée en résilience.

écrire ce premier recueil de haïkus pour trouver ma coquille,  faire naître ce double, Clochelune, et bercer l’enfant qui crie en moi, cette Clochelune que j’aide à naître... être mère autrement, moi qui ne puis être une maman...

l'écriture est cette coquille que je crée, que je peux enfin habiter. La poésie est mêlée à ce souffle qui me manque et m’aide à mieux respirer, c’est un souffle plus grand que le mien, ce souffle-là ne s'en va pas...

oui, je construisais ma force avec le corps des gens que j'aime, mais aussi avec la poésie, quand j'avais besoin d'embrasser ces corps, c'est comme si j'embrassais aussi la poésie.

mes études à Paris 7 furent un grand bonheur. Je me suis sentie libre, vivante avec cette envie de vivre la poésie, de comprendre que oui, moi aussi je pouvais l'écrire. Des professeurs, des amis ont cru en moi, m’ont ouvert des portes, merci... ces échanges furent essentiels.

j'ai l'impression parfois d'être comme un vampire. Vous êtes mes anges et je vous abîme avec mon corps malade. Avec la poésie, l'envie d'écrire je me sens comme apaisée, plus forte.

la poésie est immortelle. Elle nous survivra. Elle est cette vieille amie qui jamais ne nous quittera, ce corps stable qui jamais ne pourrira.

 

Coquille vide

Sur le bord du chemin

Puis-je t’habiter ?

Clochelune

Pour continuer, «La Petite Fille et la Poésie», comme en écho... ce conte de jeunesse, mon tout premier,
écrit dans les années 1990

Juliette Clochelune

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Juliette Clochelune participe activement à la Revue Francopolis depuis le début (2002)

publiée dans : L'Anthologie Poétique - Francopolis 2008-2009

et dans
les recueils collectifs de haïku : "regards de femmes" et "ombres et lumières"


- Quelques textes sur Francopolis :

Salon de lecture :  
Haïkus et battements de saison
                      Hommage à Ludo

Conte et Chanson : petite promenade en morceaux de miroirs

                           le coeur sans bruit
                        
                           les regards de traverse

Sélection septembre 2007 : Dis papa...

Langue en web :
La langue du coeur et Traverciel  (S. Méliade et  J.Clochelune)

Franco-semailles  :
Les fleurs du silence (rencontre autour du haïku)
                          et quelques Traductions :  sonnet 4 de "cien sonetos de amor" de Pablo Neruda)
                                                              un texte d'Octavio Paz - "Pierre de Soleil"
                                                              Fantasmagories » de Lewis Carroll, traduit par Juliette Clochelune


Vie-Poète :
Soseki ou le coeur poétique

Livre franco : Thème naissance - Thème souffle - Thème rencontre

Livre du temps des Fêtes chez Francopolis

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- Chez âme de fond : les moments de Liette
- Chez Agonia : Poignée de haïkus

-Visiter ses blogs :
Coeur carabosse

Note : Julliette, notre chère Clochelune est décédée en juillet 2011
Elle laisse ses famille. ses amies et les membres de Francoplolis en deuil.
Que son âme repose en paix. Elle nous laisse ses miettes sur son blog: miettes de Liette

         pour Gueule de mots mai 2011
recherche Michel Ostertag


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