Tu te rappelleras la faille capricieuse
ses parfums paplpitants grimpèrent vers le ciel
de temps en temps volait l'oiseau vêtu de pluie
de lenteur et de pluie : oiseau vêtu d'hiver
Tu
te rappelleras les cadeaux de la terre
son habit crotté d'or, sa fragance irascible
ses folles racines, ses herbes buissonnières
tant de sortilèges d'épines ou d'épées
Tu
rappelleras, je t'offris ce bouquet
bouquet de silence tissé d'ombre et de larmes
bouquet comme une pierre tissée dans l'écume
Et
cette fois fut comme jamais et toujours
nous allons en ce lieu où l'on espère rien
et nous rencontrons tout ce qui est éspérant
Pablo
Neruda
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