Petits tours de champ
&
Vision annotée des airs
que se donne la Francophonie







 
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CONTE 



 
Le coeur sans bruit


- Pourquoi le temps se renverse-t-il ?


Jonathan, un petit bonhomme le corps à l'envers, suspendu à une balançoire, laissait tomber cette question à l'oreille du sol. Joanie était cette écoute, luisait de toutes les dents de ses sept ans dans
cette danse quand Jonathan jouait avec le temps, le coeur agrippé à son tee shirt.


- C'est la balançoire. Elle est magique. Quand elle s'envole, le temps
tourne à la renverse.


Le coeur au bout du tee shirt avait un secret, il était sans bruit, démonté. Jonathan s'envolait toujours plus bas pour remonter les
aiguilles de la vie.
Mécanique arrêtée, perdue dans une fissure à l'endroit où gèle la pluie.

- Dis, Joanie, plusieurs saisons se mêlent au mouvement de la balançoire. A l'an vert, une averse, et à l'an droit, un pan de soleil dans le bois oscillant.


Jonathan confondait souvent l'horizontal et le vertical. Il avait la
langue à gauche.


- Écoute l'ombre du bois grignoter le temps, graviter aux corps vieillis de deux enfant aux gestes gelés.


La balançoire valsait avec Jonathan penché, valsait à remonter les bretelles des ombres lâches.


-   Joanie, je  t'envoie mon tee shirt, garde le au  chaud dans ton
parterre d'étoiles. Toi, tu sais faire chanter le maintenant.


La petite fille comprenait ce tee shirt au coeur endormi. Jonathan, elle le savait, devait faire sourire les ombres d'enfants arrêtés.

- Jonathan, tisse bien les bouts de temps. Le jaune attend le réveil de la fissure.

Juliette Clochelune
              

Ici je défile –de haut en bas. de gauche à droite. Des collections d’images. Être au milieu. Ne plus savoir où. Petite, j’allais de bas en haut sur ma balançoire. Si seulement j’avais pu toucher le ciel.
Un pas au centre. Sauter. Un bonheur. L’attraper d’une main. L’oiseau s’envole. Courir derrière. Le rattraper peut-être. Revenir aux images. Quelque part dans le ciel. Petite, j’avais peur que le ciel ne s’écarte. Qu’aurait-il bien pu y avoir derrière?

Trembler dans le noir. Puis tendre la main. S’étourdir sur soi-même. Retourner parmi. Que d’étoiles. Toujours les mêmes. De loin en loin. Recommencer. Petite, j’avais peur dans le noir. Alors on me racontait des histoires pour que viennent les rêves.
Petite, quand il neigeait, je disais que c’était la lune qui tombait en miettes. Insouciance –Revivre des intensités. Passer à côté. Regarder les miettes.

Cécile  Guivarch



Duo
Juliette Clochelune, Cécile Guivarch

pour Francopolis mai 2008


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Créé le 1 mars 2002

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