Nouvelle Eliette Vialle - Le chant corse par Dom Corrieras - Lhasa
de Sela... et plus
Allain Leprest
Atteint d’un cancer, l’homme avait percé dans les années 1980. Parcours atypique.
Il avait son public et jouissait de l’admiration de ses pairs.
Le chanteur a bien mis fin à ses jours à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche.
Son producteur, Didier Pascalis a confirmé la nouvelle. Ce grand
de la chanson, trop peu connu, avait 57 ans. Atteint d’un cancer du
poumon, Allain Leprest connaissait une rémission. Il avait le
«projet d’enregistrer en septembre» ses «plus belles
chansons» pour un «album avec un orchestre
symphonique».
«J’ai toujours considéré qu’Allain était un
génie», a expliqué Didier Pascalis par
téléphone à l’Associated Press. «C’est une
grande perte pour le monde de l’art en général. En dehors
d’un immense artiste, il s’agissait d’un homme libre comme il n’y en a
plus. Il est allé au bout de sa démarche».
Longtemps inconnu du grand public, Allain Leprest avait
été récompensé par plusieurs prix. Il
possédait un vrai public. Depuis quelques années, reconnu
en outre par ses pairs, l’homme avait «pris conscience qu’il
était aimé.» «Il restait assez malheureux
dans la vie. C’est tout le paradoxe», a souligné Didier
Pascalis, qui entretenait avec lui une «grande complicité
professionnelle et des liens d’amitié farouche».
Né le 3 juin 1954 à Lestre, dans la Manche, le
poète avait un parcours atypique. Il n’avait percé qu’en
1982 dans les cabarets parisiens. Une ascension évoquant
plutôt les années 50 ou 60, avant que l’industrie du
disque vienne tout balayer. En 1985, le public, le grand public,
l’avait découvert au Printemps de Bourges. Leprest sort
«Mec», un premier album, en 1986. Il écrit aussi
pour d’autres.
Citons Isabelle Aubret, Romain Didier ou Juliette
Gréco. Il collabore ensuite avec Pierre Barouh, rencontre
l’accordéoniste Richard Galliano et reçoit le prix de
l’Académie Charles-Cros en 1992