Petits tours de champ
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CONTE  - Récit


Apologue : Mise en bouche
par
Serge Maisonnier




Petit Paul arpentait de bon matin
Les prés humides du bocage
Toujours à l’affût de quelques butins
Qui l’entraînaient jusqu’aux abords du marécage.
Ces jours-ci il se lamentait
Sur sa santé
Ni grive ni lapin pas même une reinette
A croquer sous la dent.
Il devenait urgent
De grailler une frichtouille sous la lavette.
Quand soudain près de l’étang retentit
Un cri à glacer un fantastique Torquemada.
Petit Paul un peu flagada
D’un jeûne notoire partit
Vers la clameur épouvantable.

C’était une fée minuscule et incroyable
Emprisonnée dans un collet
Laissé là par notre impénitent affamé.
Du peuple des dryades la pauvre étranglée
Perdait l’éclat de son teint abîmé
Par les monstrueuses tenailles.
Ecartant les broussailles
Petit Paul vit cette Eurydice toute nue
Et tel Orphée en tomba amoureux.
Délivrée la belle aima son beau ténébreux
Jusqu’au moment ou l’autre un peu trop dans les nues
La confondit avec un champignon
Et la croqua comme un brugnon.

Cette fable démontre encore une fois
Que la passion est toujours dévorante
Et de nos jours comme autrefois
La vie est bien dure pour les nymphes craquantes.




Serge Maisonnier
pour francopolis
novembre 2009


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Créé le 1 mars 2002

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