Il
était une fois un petit garçon qui avait mal au plus
profond de lui-même.
Les adultes
l’avaient transformé en une carapace de souffrance.
Il avait grandi
cahin-caha se réfugiant dans l’écriture
mais ses blessures n’étaient pas cicatrisées.
Il avait bien
essayé de les cautériser avec de l’encre et
de la poussière d’ange mais le répit était,
à chaque fois, de courte durée.
Au détour
d’un chemin, à un interligne, le léger
fil de soie sautait de son surfilage pour laisser apparaître une
plaie béante, purulente qu’il fallait à nouveau essayer
de raccommoder, après l’avoir un temps soit peu laissée
respirer.
De temps en temps,
il s’asseyait sur un banc espérant une
rencontre propice qui viendrait l’expurger de sa mélancolie.
Un jour, une
demoiselle aérienne vint à passer ; le
regardant bien étonnée.
Dans ses yeux, elle
vit des étoiles et, dans son âme, un
diamant à façonner.
Elle s’assit
à côté de lui en lui proposant de
l’apprivoiser.
Le jeune
garçon avait peur mais finit par lui tendre la main.
Au contact de
leurs paumes, surgirent des étincelles.
Leurs âmes
rebelles semblaient se reconnaître et ne
demandaient qu’à s’aimer mais, se reflétant l’une
à l’autre, finalement elles prirent peur pour s’évaporer.
Ne resta sur le banc
qu’un nuage de soie entrelacée de baisers.