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PEINTURE ET POÉSIE par Gilles Bizien
Avant-propos
Lorsque je porte un regard analytique, critique, ou simplement un regard d'observation sur mon travail plastique, sur mon travail d'écriture, je ressens souvent un sentiment de territoire a explorer, de lieux visités, d'endroits a visiter. Il me vient à l'idée qu'une partie de l'imaginaire, de la création, sans doute fantasmée, serait tangible, visitable en un lieu, un lieu qui se donnerait tout d'abord à l'esprit puis ensuite à la création. Tendances stylistiques, approche de l'œuvre picturale
Au sein de notre époque, penser l'expressionnisme, le fauvisme, le post-impressionnisme ou la figuration libre, en fouillant, en réinterprétant ces mouvements avec un souci intimiste, c'est examiner la validité des classifications, c'est trouver une place, sa place, dans la remise en cause des genres. Mais pas seulement, c'est aussi dégager des champs d'exploration et de création nouveaux.
Gilles Bizien
EVE
Séquençage, visions, tranche du visible, gras de l'air, ce que tu rêves t'échappe - jeu élément dépouillement éclat - prend la lumière, le fleuve anonyme, fulgurant.
Il manque une étoile au ciel. Pas d'étoile mystique mais une étoile de chair, à l'ossature d'os, vivante, humaine. [ de suite le monde, quand on rêvait ]
PORTRAIT D'UNE ÉTOILE
- pas même un regard - libre corps ailé qui habite le départ. Convoyer la nuit, la nuit sans matière, sans essaim, sans poids, la nuit lisière, fissurée, fjordaire. Rétablir le firmament clair derrière les yeux. Vêtement lancinant de la peau, drapeaux prières sous la protection du vent, au point de sentir les pierres d'eau couler, rogner les fleuves.
Tu es fais de dépeçage, du couple ciel et ruisseaux, de l'appendice polaire, de repeints, de nuages, de vernis brûlés. Parfois tu prends, parfois tu délaisses. On retrouve la mer, printemps équinoxiaux, dans les regards béants qui se détachent du visage. De l'abîme comme du sommet la peau prend un goût de vinaigre. Armée loquace de l'eau, pirogue de glace, accent, virgule flottante sur les incendies, fractures des lèvres éclatées. Royaume faucon, un aigle d'ombres est accroché sur ton habit désagrégé. Ulcères du frisson, sueur et sang comme des zones de pétales a clouer sur le cuir d'un mirage. Ouverture fissurée des bras, triomphe initial. Donner du sens, tourner les moulins, la roue volumineuse des cycles. Vers le fond des hauteurs, main, un oiseau de verre. Chirurgie dans le gras irisé de la boue. Je ne suis pas la mort ni le tombeau qui recueille les gouffres. Je ne suis pas l'aurore bruissante aux enjambées d'écume apaisables.
L'ÉTOILE SOLITUDE
vois dedans - le calme -
éclats neige regard tâtonnement tu marches
laisse aller
traîneau piste vent
paysages brillés
CHOUPINETTE LAPINUS
bleu cadavre
carapace de verre brisée
œil réversible
étoile atomique - technopétale -
scaphandre nocturne
tu ne fais plus
DANS LES BRAS
Gilles Bizien
http://gilles.bizien.over-blog.com http://www.amalthee.org/artiste-3-145.html http://www.misterexpo.com/FR/art.lasso?rec=ARTP11053
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Créé le 1 mars 2002
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