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Poesía y fotografias
Poèmes et photographies

de Michel Henric-Coll




SIN RIMA NI RIMEL

Version originale en espagnol

Llora, chiquilla, llora
Tus lágrimas son como el rocío
Que en la mañana realza
La belleza de las rosas.
Llora por todos los hombres
Que nunca sabrán llorar,
Por todos aquellos que prefieren
Derramar la sangre, la sangre de otros,
Antes que una sola lágrima propia.
Llora chiquilla,
Mientras aun tienes edad
De llorar sin son ni razón,
Que cuando secan nuestros llantos
En piedras nos convertimos.

Llora también, señorita,
Por tus dolores de adolescente,
Por creer que el universo muere,
Y que tu corazón maltrecho
Encierra el sufrimiento del mundo.
Llora por los que corazón no tienen,
Incapaces de conmoverse
Por cuatro versos, por la luna poeta
Por una sinfonía o por unos arpegios
Por el alba naranja, el ocaso morado,
Por una bella flor, por un rayo de sol,
Por esta caricia que alumbra la cara,
Y la sonrisa de un adulto
Tanto como la de un niño.

Llore Señora, también llore Usted.
Por todas las palabras
Que ha dicho Usted.
Llore aun más, si puede,
Por todas las que nunca llegó a decir,
Por estos amores que tanto le dolieron,
Y por tantos amantes que jamás han amado
Sino a ellos mismos en los ojos del otro.

Llora chiquita,
Tus lágrimas mantenlas vivas,
Pero llora de alegría
Y de cada una de ellas
Haz un diamante,
U una perla de esperanza.

 

Version française

SANS RIME NI RIMMEL

Pleure fillette, pleure,
tes larmes sont comme la rosée
qui exalte au matin la beauté fragile des roses.
Pleure, pour tous ces hommes
qui ne sauront jamais pleurer
pour tous ceux qui préfèrent
verser le sang, le sang des autres
plutôt qu'une seule de leurs larmes.
Pleure fillette
pendant que tu as l'âge
de pleurer sans raison,
lorsque s'assèchent nos pleurs
nous nous convertissons en pierres.

Pleurez aussi, mademoiselle,
pour ces douleurs d'adolescente
qui vous font croire que l'univers s'achève
que votre petit coeur maltraité
enserre toute la souffrance du monde.
Pleurez pour ceux qui n'ont pas de coeur
qui ne savent pas s'émouvoir
pour quelques vers, pour la lune poète
pour une symphonie ou pour quelques arpèges
une aube mauve, un crépuscule bleu,
la beauté d'une fleur, d'un rayon de soleil
pour cette caresse qui illumine
le sourire d'un adulte
autant que celui d'un enfant.

Pleurez madame, pleurez aussi,
pour tous ces mots,
ceux que vous avez dit,
pleurez surtout
pour tous ces mots
que vous n'avez pas su dire.
Pour tous ces amours qui vous ont fait souffrir
et pour tant d'amants qui ne savent jamais aimer
qu'eux mêmes, dans le regard des autres.

Pleure fillette
Maintient vives tes larmes
Mais pleure de bonheur
Pour convertir chacune d'elle
En un diamant, une perle d'espoir.


LES LUNETTES

Version française

Elle avait une bouche charnue, qui fondait comme une friandise, comme ces fraises de guimauve sucrée qu'on achète dans les kiosques.

Et des oreilles a mordiller, à gober comme les huîtres fines, d'ailleurs, elle recélaient chacune une perle.

Charmeur, son petit nez attirait les baisers, délicats, comme se pose un papillon sur la rose printanière.

Jamais je n'ai pu voir ses yeux, et je me suis souvent demandé de quelle âme ils étaient le miroir.

Belle et glacée comme ces filles qui vivent dans les magazines, ah, comme elle était désirable !

Pourtant, quand je me regardai dans ses verres cerclés de métal argenté, je compris que tout en elle n'était qu'un reflet.

J'y vis des ruines découpées sur un ciel délavé et me mis à courir quand je lus les augures d'une vie dans cette paire de lunettes.

 

Version espagnole

LAS GAFAS

Carnosa era su boca que se derretía como una golosina, como las dulces fresas de melcocha que venden los quiosqueros.

Y orejas para mordisquearlas, a engullir como ostras fresquitas, además, cada una lucía una perla.

Su nariz encantadora atraía los besos, suaves como caricias de mariposas en las rosas de primavera.

Jamás pude ver sus ojos, y a menudo me pregunté de qué alma eran el espejo.

Bella y fría como las chicas que moran en las revistas, ¡cuánto la deseaba!

Sin embargo, cuando miré los cristales cercadas de metal plateado, comprendí que todo en ella era un reflejo.

Sólo vi ruinas recortadas en un cielo deslavazado y eché a correr cuando supe leer el trémulo augurio de mi vida en el espejo sus gafas.


ALZHEIMER

Version française

L'obscurité descendit lentement, comme la brume qui, sur les ports de sa jeunesse, peignait à l'aquarelle des voiliers romantiques, dans l'onde qui tentait d'accrocher les derniers reflets de la lune orpheline.

Elle s'en enveloppa, comme d'une cape douillette, et put laisser enfin son esprit explorer toutes ces grandes pièces emboîtées, où elle jouait jadis, quand elle était enfant. Enfin tranquille.

Une poupée de son, aux grands yeux de gouache et aux cheveux bouclés, sautillait de bonheur sur les genoux de l'homme. N'était ce point son père ? Et ses frères, alentour ?

Une poupée de son, et cet air enfantin, qui revient si souvent dans ses rêves éteints. Pourquoi n'entend elle pas la musique ? Pourquoi n'entend elle plus rien ?

Sauf le rire joyeux de ce cheval de bois, qui doit manger un peu, une seule cuillerée, grand mère, mange, s'il te plait. Manger ? Elle ne se souvient plus ce que manger veux dire ; oh, le cheval a disparu, tu as du l'effrayer. Une larme s´écoule sur sa peau de pomme fripée, quelqu'un l'essuie. C'est toi papa ? Tu as vu mon cheval ?

Mais le cheval aussi s'est noyé dans la brume, pourtant, elle avait quelque chose d'important à lui dire. Oui, c'était important, je ne dois pas l'oublier. Oublier quoi, déjà.

Elle devrait demander à la musique, la musique la guide, par delà les couloirs, c'était, je me souviens une chanson enfantine, allemande je crois, que chantait le docteur. Quelle chanson était-ce ? Pourquoi tout est-il noir ?

Elle ne se souvient plus ce que vivre veut dire, et elle demeure là, morte, tout en vivant.

 

Version espagnole

La oscuridad bajó despacio, como la niebla que, en los puertos de su juventud, pintaba con acuarela románticos veleros, intentando atrapar en el agua los últimos reflejos de la luna huérfana.

Se envolvió en ella, como en una capa acogedora, y pudo por fin dejar que su mente explorara todas estas salas encajonadas, donde jugaba antaño, cuando era pequeña. Tranquila por fin.

Una muñeca de trapo, con ojos grandes y cabellos rizados, saltaba alegremente en la rodilla del hombre. ¿No era su padre? Con sus hermanos, alrededor.

Una muñeca de trapo y este arrullo que vuelve a menudo en sus sueños apagados. ¿Por qué no oye la música? ¿Por qué ya no consigue oír nada?

Nada, salvo la risa del caballo de madera… que debería comer un poco, anda, sólo una cucharada, por favor, abuela. ¿Comer? No me acuerdo lo que significa comer; oh, el caballo ha desaparecido, debiste asustarlo. Una lágrima se desliza sobre su piel de manzana arrugada, alguien la está secando. ¿Eres tú, mamá? ¿Has visto a mi caballo?

Pero el caballo también se hundió en la niebla, ¡qué pena! Tenía algo importante que contarle. Sí, era importante, no debo olvidarlo. ¿Olvidar qué?

Debería preguntarlo a la canción, que la guía a lo largo de tantos interminables pasillos, era una canción infantil ¿no? Puede que alemana, y la cantaba el médico. ¿Qué canción cantaba siempre? ¿Por qué se ha vuelto todo tan negro?

Ya no se acuerda de lo que vivir significa, y se queda así, muerta y viva a la vez.

 

Photos, textes, et traductions
Michel Henric-Coll





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Créé le 1 mars 2002


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