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Sabine Peglion -
Marie-Claude Rousseau - Sylvie
Grégoire... et plus
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les idéogrammes de l’attenteLe froid freine l’agilité du jour à offrir ses éclosions. Il enveloppe dans son filet gris les nuées blanches, les voiles rosés qui se dissimulent dans les entrelacs de la ramure nue. La patience s’étire dans le terne, attentive à la naissance du monde ; vert tendre, jaune vif, les idéogrammes de l’attente – cette virtuosité du possible. la pénétration partagée des chosesLa parole guide à la conscience chaque chose ainsi que sa résistance, l’engagement en un lien de subjectivité qui entrave son seul statut d’objet. C’est ainsi que ce qu’on nomme « réel », en dépit de sa parfaite indifférence, entre dans notre univers – et dès lors, nous pouvons agir. C’est ce lien qui devient l’action. La réalité, pour une part, s’imprègne de cette subjectivité partagée, et se présente à nous sur cette face-là, où nous avons prise. L’étonnement toujours se conjugue avec la pénétration partagée des choses, là où commence le possible. Un léger crachin humecte la grisaille ce matin. La fraîcheur resserre l’attente de sa joie recluse encore dans sa gangue de réticence. |
Nuages.
Pastel, 2015.
au secret des sourcesLe soleil et ses floraisons engagent une complicité d’ardeur et de lumière sous l’azur qui se mire sur le dos du fleuve très lisse. Le paysage se suspend dans l’immobilité d’une clarté légèrement voilée au secret des sources. Il s’étoffe de sa chair végétale tandis que s’ouvre le jour aux possibilités expansives de notre souffle. Le mystère des origines se reconnaît et s’éprouve dans la certitude de l’élan qui nous porte vers demain. Il devient le sens, l’axe et l’unique perspective sans que nous le connaissions, mais la sensation que nous avons de l’énergie des floraisons nous incite à étreindre ce surgissement réciproque qui unifie la demeure. |
Jacinthes
et anémones.
Gouache, 2016.
l’argile d’une vie Dans la variété des activités le temps acquiert sa pleine substance – c’est l’élan qui le modèle et pétrit dans le même mouvement l’argile d’une vie. Une semaine de vacances, toute d’efforts variés, longue et moelleuse, s’étire et s’installe dans l’esprit à la manière d’une certitude vivante. L’accomplissement est une tension musculaire vers la promesse de l’inachèvement – son surgissement. |
Mouvement.
Gouache sur papier,
2014.
un feu ouvertL’œuvre ne se justifie que par son au-delà,
cette capacité ce surgissement de l’inouï en dépit des adhérences de l’immédiat ainsi que du passé. Elle maintient un feu ouvert contre les variations de l’humeur ou du climat. Elle résiste aux ciels pluvieux de notre Nord maussade, à l’usure des fleurs que les gouttes intensément frappent, et qui se rouillent. L’œuvre est la volée des arcs-boutants de notre existence si fragile. En elle, nous convertissons notre terreur en tendresse pour la merveille – l’étincelle que cèle l’écorce rude. |
Née en 1955, Anne Mounic est maître de conférences à Paris 3 Sorbonne nouvelle et auteure de quelques dizaines de volumes : recueils de poèmes et nouvelles, romans, récits poétiques, essais critiques (dont sur E.A. Poe, E. Dickinson, D.H. Lawrence, R. Graves, E. Muir, Sylvia Plath, Katherine Mansfield, Catherine Pozzi, Claude Vigée), traductions de poètes anglo-saxons (Robert Graves, Stevie Smith, Vincent O’Sullivan). Voir sa bibliographie Elle est également peintre et graveur, et expose régulièrement depuis 1980, en groupe, individuellement ou avec son époux, Guy Braun : http://atelier.guyanne.free.fr Elle collabore à plusieurs revues, dont Europe, tout en étant elle-même corédactrice de Temporel, revue littéraire et artistique en ligne, ainsi que de Peut-être, revue poétique et philosophique de l’Association des Amis de l’Œuvre de Claude Vigée : Son site : http://annemounic.fr. |
Créé le 1 mars 2002
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