Des femmes installées dans leur chaleureuse féminité.
Des femmes vaquent dans la lumière tamisée du soir. La
ville s'éteint tout doucement plus paisible qu'un dos de fleuve.
Même s'il faut franchir quelques marches, le pas est
délié et le regard aussi. Les voiles enveloppent des
corps altiers couleur d'écorce. Les pas épousent les
pavés de la vieille ville apprivoisés par la multitude
chantante. Le vent s'engouffre dans les ruelles et les voiles
dissimulant les courbes généreuses.
Ailleurs dans le marché, des voiles flottent au-dessus des
têtes dans une odeur de poussière et d'encens. Le soleil
se pose sur les vêtements comme de l'or et ravive les plis et les
replis. Marché ouvert sur les sables, marché ouvert sur
l'exil... L'été de gypse aiguise ses dards dans le recoin
des choses. Ici il n'y a pas de saisons, juste ce soleil qui tombe
à pic et soulève la terre à hauteur de têtes.
Plus loin sous les arcades, on aperçoit des silhouettes qui se
confondent les unes avec les autres. Ballet des femmes qui foisonnent
dans les ruelles, femmes qui battent le pavé pour se saisir de
la bonne affaire. Les souks ne sont pas loin, élection d'un lieu
flagrant toutefois abrité derrière des arcades muettes,
des façades prolixes...
Dans ce jardin dédié aux femmes aux allures de
cloître se dégage une fraîcheur
inaltérée. C'est qu'un soir au bord du monde, le vent
conte ses histoires de vent, ses bienfaits et ses méprises.
Là dans ce jardin où les femmes s'affairent à
quelqu'activité futile, les costumes envahissent le paysage au
point d'y discerner des vols de papillons... " Un balancement calme et voluptueux comme les hanches des femmes qui marchent! "
Elle expose le 20 février chez Barbara au 38 rue du Docteur Blanche Paris 75016.
Toiles lumineuses, aux couleurs délicates, les voiles des femmes comme des
papillons, sa peinture lui ressemble : elle irradie !