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DÉCEMBRE
2017 Mireille Diaz-Florian Isadora
Duncan : le mouvement de la vie Ce sera pour l’évoquer, une silhouette qui
appartient définitivement à notre imaginaire. En apparence, les pieds nus
touchent à peine le sol. Les gestes tracent un envol que les voiles de la
tunique accentuent. Nous sommes précisément au cœur de l’illusion artistique
qu’imprime la danse d’Isadora Duncan. Il nous a paru approprié
de donner à voir ici un des monotypes d’Alena Meas,
qu’on pourrait intituler
« La danse cosmique » (2015). En réalité, le moindre mouvement met en
jeu toutes les forces vives puisées dans ses ressources de terrienne. Elle
écoute les pulsations du corps, restitue les émotions de la musique,
s’approprie les éléments. Les montagnes suscitent l’idée du franchissement,
du bond. La mer est l’élément primitif du mouvement « Je suis née au bord de la mer (…) Ma première idée du
mouvement de la danse m’est certainement venue du rythme des vagues. »
Son appartenance à l’Amérique des pionniers l’inscrit dans l’immensité des
terres neuves. Là, se fonde le désir d’absolue liberté qui caractérise et sa
vie personnelle et ses choix esthétiques. Elle imprime à sa vie, l’élan qui lui
permet d’assumer les moments les plus exaltants comme les plus tragiques. La
pauvreté comme le luxe, les échecs comme les succès, ne la laissent jamais
démunie. L’obstacle confirme ses capacités à inventer un art de vivre qui
fondamentalement reste l’art de créer. Qu’elle tente de bâtir avec la
complicité de sa famille, un temple primitif dédié à la danse, sur le Kopamos en Grèce, qu’elle lutte pour faire vivre son école de danse créée à
Berlin en 1905, qu’elle engage des tournées désastreuses en Amérique,
traverse la Russie tsariste et communiste, elle relève un permanent défi.
Elle incarne ainsi au début du XXe siècle, une femme libre dont les aventures
et les propos choqueront les consciences puritaines et séduiront les élites. [Études d'Isadora Duncan, dessin Jules Chadel (reproduit de : https://www.pinterest.fr/dianemilhan/bourdelle-duncan/) Son art ne peut se comprendre qu’à la
lumière de cette vitalité, source d’une inébranlable conviction. Sa
dénonciation du ballet classique qu’elle « considère
comme un genre faux et absurde »
signe une révolution qui engage toute la danse moderne. Elle revendique en
dansant pieds nus, drapée dans sa tunique blanche, la tentative d’accéder à « une danse qui fût par les
mouvements du corps, l’expression divine de l’esprit humain ». Sa
passion de la Grèce antique obéit à la fascination pour un lieu, où l’art,
issu du paganisme le plus archaïque, est marqué par la dimension dionysiaque.
Sa recherche du mouvement s’appuie sur la quête d’une harmonie du corps, de
l’âme et de l’esprit pour révéler « cette
continuité divine qui donne à la nature entière sa beauté et sa vie.» Son
espoir de fonder « une école d’une
expression plus large, plus librement humaine » repose sur la
certitude de renouveler l’art de la danse. Célébrée ou récusée, elle ouvre
pour des générations de danseurs, la voie d’une nouvelle aventure
chorégraphique. ©Mireille
Diaz-Florian décembre
2017 |
Créaphonie
Francopolis, décembre 2017
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