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LES ONDES
Il y a une humanité véritable en cours d’apparition, dotée des organes
psychiques qu’il faut pour revenir à l’univers des astres.
François Augiéras. Lettre de 1969.


Le colonel Marcel Augiéras (a) (1882-1958), que certains de ses congénères tenaient pour fou, était féru d’astronomie. Retiré au Sahara, près de l’oasis d’El Goléa, ce héros à la Jules Verne était un ami du général de Gaulle. Il vivait seul avec ses domestiques. La première traversée du Sahara, d’Alger à Dakar, avec Théodore Monod, en 1928, l’avait rendu célèbre.1

Entre ses palmeraies, ses plantations et ses musées, le savant étudiait en secret, la nuit. Ses expériences portaient sur les phénomènes électromagnétiques et les lois secrètes du cosmos2.

En mai 1995, comme pour couronner un nouveau pèlerinage, j’obtins à la Bibliothèque municipale de Périgueux la photocopie de pages manuscrites du métaphysicien, datant de 1950. Elles n’avaient probablement jamais été feuilletées depuis leur transport à Lyon, puis en Dordogne. Il s’agit de L’éternité et le cosmos2 .
 
Devant le manuscrit, Paul Placet, biographe de François Augiéras (b) (1925-1971), frissonna. Aussi ému que devant la tombe de François, à Domme, il m’écrivit : « Sais-tu que tu es vie transparente? »

Le début du sommaire précise : « Pas de commencement. L’éternité ou État transcendantal de l’énergie sans dimension et durée, image de la Divinité ? »

En 1995, je correspondis avec le scientifique Henri-Jean Hugot (1916-2014), auteur, entre autres, de Tibesti et Le Sahara avant le désert. D’après cet ancien Saharien, résidant alors à Auxerre, des milliers de pages furent détruites. Liquidateur, à l’université d’Alger, il avait été chargé de trier le fonds Marcel Augiéras, vers 1962. Les documents concernant le neveu furent éliminés à dessein,
«pour ne point ternir la mémoire de cette grande figure scientifique.»


On sait que François Augiéras cherchait éperdument un père. Le sien, pianiste de renomme internationale, donnait des concerts avec Jan Kubelik. Il fut fauché par une appendicite purulente, dans le même hôpital que celui où son fils attendait de naître, par césarienne, le 18 juillet 1925.

Dans Le Vieillard et l’Enfant, le colonel Augiéras donne à François, à peine arrivé, une plume et de l’encre violette. Plus tard, il lui dictera des pages d’un manuscrit nullement imaginaire. Elles auront une influence considérable sur le jeune homme assoiffé de Connaissance. Depuis son âge tendre, il interrogeait à propos de l’énergie, sans laquelle nous ne sommes rien. Le militaire répond avec L’éternité et le cosmos : « Cette énergie universelle est indestructible, immatérielle, sans dimension ni durée, infinie, toute puissante, et elle est en outre consciente de son existence. Elle a tous les attributs qu’on donne à la divinité.»




L’inspiration du colonel, à de hauts niveaux de conscience, laissa François pantois. Ils partagent la même religion des astres, la même vénération de l’avenir, réservé à une élite. 
De 1940 à 1950, date de son achèvement, le Grand Œuvre fut la raison de vivre du militaire. C’est vers la fin de cette période qu’il transgresse l’interdit, en réalisant le fantasme du père de Peau d’Âne. En 1947, il a soixante-cinq ans.

Il a fait installer son lit de fer sur un toit. Entre deux parties d’échecs sur un matelas, au bord du vide, le maître et son disciple évoquent l’énergie à l’état brut, la solitude et l’éternité de l’esprit.
Le colonel est fasciné par la force extrême des bombardements de rayons cosmiques, facteurs de mutations, qui nous traversent à chaque instant. Il explique qu’en fait, il s’agit de flots de particules à haute énergie provenant du vide interstellaire, à une vitesse proche de celle de la lumière. Après avoir frappé l’atmosphère, ils ionisent les eaux, sur lesquelles apparaissent parfois des lueurs bleues.

Le disciple boit avidement ces paroles : effectivement, il lui arrive de percevoir ces petits éclats de l’azur dans le lac tout proche.

Il est obsédé, lui aussi, par les ondes électromagnétiques qui ne tarderont pas, selon lui, à bouleverser la planète, avec les progrès de la Science. Ces ondes multiples, qui se propagent dans le vide, sont également émises par certains objets célestes. Pour les capter, le colonel projette d’installer un nouveau radiotélescope. Il rêve d’observer les débuts du cosmos, grâce à leurs ondes radio et à leur rayonnement fossile. Il dit : « L’espace est à trois, quatre ou sept dimensions. »   

Le colonel pense que l’esprit est anéanti, entre deux cycles cosmiques. François s’insurge avec férocité, le traitant de mécréant, car pour lui, l’esprit est immortel. La fournaise, sous la Croix du Sud, intensifie l’exaltation du savant et de son disciple assis à ses pieds, sur le toit.

Dans ses Mémoires, écrit François Augiéras, c’est à ce moment-là que débuta sa guérilla, pour des raisons essentiellement religieuses.

« Nous nous sommes querellés par ce que je crois en Dieu,
et il n’admet pas que j’aime Dieu chez lui.
»   

Mais, en apparence, il est soumis. Le chant d’une douceur terrible d’une tourterelle, échappée de la volière, sèche ses larmes de douleur, d’humiliation, de gratitude - il ne sait plus. Pour le jeune poète, déjà chamane, il ne s’agit pas de jouissance, mais de révolte métaphysique. Subjugués l’un par l’autre, à tour de rôle victime et bourreau, les deux amants ne forment plus qu’un. L’identification de ces deux êtres fit dire au colonel que François était « le seul être qu’il avait véritablement séduit. » 

« Seul ou avec lui, c’est la même chose. » 3

Après les coups, le militaire se fait tendre, parfois. Il a besoin de son neveu pour lui dicter ses œuvres et pour rédiger son testament ; la machine à écrire est inconnue, ici. Le devenir de ses quatre musées le préoccupe. Il prend amoureusement soin des salles consacrées à ses carrières militaire, de scientifique et d’explorateur.


François Augiéras, Balises pour centre d’écoute (Vers 1957. Musée du Périgord)

***
Le péril nucléaire tourmente aussi le colonel. L’explosion d’Hiroshima, le 6 août 1945, le laissa hébété. Pour lui, la fission de l’atome ne peut qu’annoncer la mort de la planète. Il figure la déflagration d’une nova : une fois déclenché le processus, rien ne pourra plus l’arrêter. Et si un essai nucléaire français au Sahara se tramait ? Non, ses contemporains ne seront jamais assez fous pour cela ! Mais le colonel plaint déjà les futures victimes de la radioactivité. Son neveu, lui, pense que seule une mutation pourra sauver l’humanité, loin des métropoles, si elle sait davantage se relier au sens religieux de la voûte étoilée.
  
« Je vis ici comme on vivra dans mille ans, quand la planète ne sera plus qu’un vaste désert hanté par toutes les voix de l’espace….Toujours en revenir aux choses simples…C’est l’agriculture des champs qui me plait. Ouvrir les épis de maïs dans la splendeur dorée de la nuit. »

Surveillées par le colonel, des expériences ont lieu, pour obtenir une mutation des précieuses céréales. De même, pour survivre, les humains devraient tendre à une métamorphose totale de leur âme.

François appelle déjà ardemment l’Homme Nouveau qu’il tentera d’incarner à la fin de sa vie, à Domme, grâce à la « Voie de la grotte » : un homme à l’âme très pure, communiant avec la nature, les constellations et des intelligences éparses dans le cosmos.

Il ignore qu’il a un frère en subversion, Giordano Bruno. Un homme de feu qui voit ce que les autres n’ont jamais vu. Bien avant Galilée, l’auteur des Fureurs héroïques est le savant le plus seul de son siècle. Il aspirait déjà à un univers débordant « d’êtres intelligibles, c’est-à-dire analogues à la divinité de cet espace, de sorte que le monde sensible soit empli d’êtres vivants. » La modernité de ses poèmes relatant son « ascension vers l’éther » est saisissante. Ce révolté refusa obstinément de renier l’existence d’un métabolisme cosmique recélant des mondes habités, dans l’univers infini. Cela lui valut le bûcher à Rome, en 1600. Ce fut après huit ans de croupissement, sans plume ni papier, dans les geôles papales. Pour l’auteur d’une centaine de livres, dont beaucoup furent perdus ou détruits, ce châtiment fut plus terrible que les flammes qu’il aurait pu éviter, en supprimant simplement quelques lignes de ses œuvres sur la pluralité des mondes.

Édifices chauffés à blanc. Vie en feu, entre les pièges du désert et le temple hanté de centaines de fétiches bariolés.

« Ébahi devant la splendeur terrible du monde. »
Le colonel ne cesse de travailler sur l’énergie cosmique et les champs de gravitation.
Méprisant la plèbe, il correspond avec une lointaine élite. Il dit à son neveu :
« La pourriture de l’Occident ? Peut-être. Mais une lumière crue est nécessaire enfin sur l’avenir d’un petit nombre d’hommes, ravagés par une conscience aiguë de l’univers. » 

François, lui aussi, préfère ignorer la plupart de ses semblables.  
« Mes goûts, mes buts irréductibles aux opinions des masses, me séparaient de la plupart de mes contemporains… j’avais les goûts d’une caste inconnue. » 4

« Aucune civilisation n’a réussi à modifier le peuple, qui n’est bon qu’à détruire, à piller, qui ne vit qu’au jour le jour. J’ai trop souffert de l’irrémédiable lâcheté des plébéiens pour les aimer beaucoup: trahisons, veulerie, platitude, y compris chez les intellectuels mal sortis du troupeau. En présence de l’homme de la rue, il n’y a rien à espérer ; pourquoi perdre son temps ? Aucun régime ne lui convient, ni la démocratie, qu’il détruit à la première occasion, ni les Soviets eux-mêmes, qui seront balayés par quelque émeute. » 5

Les Parisiens n’ont pas encore été touchés ou si peu, par la grâce des Arts premiers, qui le bouleversent et embuent ses yeux. Encore moins par le rêve d’une nouvelle civilisation angélique, androgyne. Que de fois a-t-il exprimé son mépris pour ces béotiens dont la culture est cloisonnée.

« Je jouirais pleinement d’un succès bien mérité si les gens de lettres de Paris ne me dégoûtaient pas. Je les ai en horreur. Ils sont en effet des pourris et des malades, et ils admirent en moi précisément la santé qu’ils n’ont pas. » 6

Il déplore que la désertification des rives du Grand Lac d’antan, couvertes de forêts, aient «modifié le climat, le régime des pluies, les conditions de vie, frappant les êtres comme les sites d’un rachitisme chronique. Que peut-on espérer des différents peuples rassemblés sur le pourtour de l’antique Mare nostrum… Cimetière marin, si j’ose dire, aussi desséché qu’un ossuaire. Une impression d’irrémédiable défaite et de sénilité… » 7

« Nous savons que le Miracle Grec, que les admirables civilisations apparues dans cette région du Monde doivent presque tout aux invasions nordiques : Achéens, en Grèce archaïque ; indéterminées, mais certaines en Italie primitive ; Celtes et Germaniques en Gaule ; Vandales en Espagne ; Normandes, en Sicile : apport de sang frais. Miracle dont on ne peut espérer le retour qu’à l’occasion de nouvelles invasions… Vive la Méditerranée de l’An 2000, peuplée d’Ukrainiens, de Polonais, de Mongols. » 8

François Augiéras a une prédilection pour le Japon, son idéal souvent évoqué. Il croit le retrouver dans maints paysages de son « triangle d’or » : Afrique du Nord, Grèce, Périgord.
 
« Je juge un homme, ou un peuple, d’après la somme d’instincts redoutables qu’il peut déchaîner en lui SANS EN PERIR, en l’utilisant au contraire à son profit. Cela n’est pas Chinois… mais peut-être Japonais ! »9 

Avec le colonel, le scribe hanté a rencontré son maître, bâtisseur plus sobre que ses chameaux. Le démiurge lui dit : « Je t'ai voulu tel que tu es dans ce jardin. »
« À l'écart des autres hommes, une pensée dont je comprenais enfin la valeur inestimable, la solitude... Je l'aimais, sa voix qui appelait l'avenir venait du plus lointain pas¬sé... Il était vieux comme le monde, et c'était mon parent. »

II est fier d'être aimé, désiré.
« J'étais dans son thème, qu'il avait passionnément préféré à tout. »

Il se targue d’être la chance de survie de cet homme, auquel il doit ses plus fulgurantes prises de conscience devant l'univers des astres. Tous deux sont seuls au monde avec les étoiles et avec leurs rituels tendres ou cruels, comme dans un très antique sanctuaire. L'autel en est le pathétique grand lit de fer, installé dès le mois de mai sur un toit.

Le militaire pense, comme François, que le plus beau cadeau du ciel est la réceptivité au rayonnement cosmique. Il communique en secret avec de rares scientifiques, très loin, ce qui intrigue son neveu. Dans Le voyage des Morts, son neveu dévoilera la pensée du colonel.

« L’intuition du rayonnement cosmique, au niveau des connaissances actuelles, est la plus souhaitable des vertus. Elle détermine la valeur réelle d’un être, et son avenir mental et biologique. »

Avec quelle impatience le savant attend-il les revues scientifiques de pointe que lui envoie un libraire d’Alger… Il est persuadé que si une sélection était effectuée dans l’espèce humaine, la société ne serait plus au service des imbéciles. Ce serait l’unique moyen de dégager une véritable élite. Son apparition marquerait « la fin même des religions.»

Seul un petit nombre d’hommes est capable de contempler en face le mystère sacré de l’univers. Une poignée d’êtres capables, comme lui, pendant quarante ans, de s’abstraire de l’accessoire pour se consacrer à des questions supérieures et désintéressées.


***

Le colonel communique avec Nikola Tesla, un inventeur qui tente de fournir l’énergie électrique gratuite au monde entier. Il a tant travaillé sur la foudre qu’on le surnomme Le génie de l’éclair. Ce précurseur, qui était aussi poète, avait vu le jour en 1856 dans un village de Croatie appartenant alors à l’Empire Austro-hongrois.

Après l’Autriche, Nikola Tesla séjourna dans la capitale, de 1882 à 1884. Il la quitta pour les États-Unis avec ses derniers poèmes.

« Grâce à mon téléphone cosmique,
J’ai capté des mots de l’Olympe
. »

Un mécène lui permit de construire un grand laboratoire, vers Colorado Springs. Il s’y fixa pour se consacrer à ses expériences. Étant le véritable inventeur de la télégraphie sans fil, il mit au point les premiers réseaux électriques de distribution en courant alternatif. Edison, dont il fut l’assistant, puis Einstein jalousèrent son intuition. De plus, il est grand, beau, élégant, et d’une désarmante éloquence. Il parle plus de dix langues, nage comme un dieu et ne dort que deux heures par nuit. Médusés, les médias qui encensent ses prouesses techniques le comparent à un magicien ou à une star d’Hollywood.

Tesla découvrit le principe du radar en 1900.
Il affirme que des ondes électromagnétiques, comme celles du télégraphe sans fil, parviennent constamment d’une source inconnue, dans l’espace, jusqu’à la terre. Celle-ci se conduit comme un énorme circuit électrique. Pour lui, le cerveau fonctionne avec le même taux vibratoire que la Terre et les objets célestes ; la base de la fréquence du sous-sol terrestre est le battement de cœur de la Terre. (Résonance Schumann, du nom du physicien allemand qui les analysa, au milieu du siècle dernier.)

En 1901, Tesla fit paraître un article dans Collier’s Weekly, en 1901, Parler avec les planètes. Évoquant les signaux reçus de la planète Mars, il amoindrit sa réputation, au sein de la communauté scientifique. Il s’en démarquait déjà par son caractère indépendant, et aussi en poussant ses recherches trop loin, sur le terrain, mettant sa vie en danger, autant que celle d’autrui.
  
Pauvre, quasi oublié, Nikola Tesla mourut en 1943, officiellement d’un arrêt du cœur, dans sa petite chambre d’hôtel, à New York. Il possède à présent son musée, à Belgrade. Après sa disparition, l’unité d’induction magnétique portera son nom.

Il s’apprêtait à réaliser son rêve d’étudiant : un aéronef sans ailerons, ailes, hélice ou autre équipement extérieur. Il devait atteindre des vitesses démesurées, grâce aux ondes électromagnétiques.

Ce pionnier de la physique quantique et de l’énergie du vide rencontra Swami Vivekananda en 1890. Ayant étudié les Veda et le sanscrit, il en adopta la terminologie, pour ses travaux.  

Terrifié par les usages que des états feraient de sa découverte du « rayon de la mort », destiné à éviter toute guerre par dissuasion, Nikola en détruisit les plans.

Lui aussi appelait avec ferveur l’homme futur. Mais au sens où l’entend un philosophe contemporain : « Avant de devenir un HOMME, les changements possibles de l'être sont à opérer au singulier et sur son esprit, UN-situé et UN-situable. Ce ne sont certes pas la variation des ondes de Schumann ou autres, qui vont le « réveiller » de l’abominable sommeil dans lequel il hallucine, sur ce qu’est son propre réel et le monde. Le singulier-pluriel à ma connaissance, ne se conjugue pas, ou pas encore, sinon chez les psychiatres et sur le divan des psychanalystes. »

 Dans Un voyage au mont Athos, de 1970, très inspiré par Le Livre des Morts tibétain, François Augiéras fait écho à ces paroles.

« L’homme adulte est toujours un homme seul, marchant sur le très secret chemin par où tout revient à l’existence incréée. »

Les relations qu'entretient le colonel avec les rayons cosmiques à puissance illimitée, et avec l'énergie à 1'état pur, hypnotisent littéralement François. Cela renforce sa conviction qu'un nouveau type d'humanité est sur le point de naître. Son haut niveau de conscience sonne le glas des religions abrahamiques ; la mutation de l'ère a commencé.

Les deux hommes lancent des appels vers le ciel tellement criblé de constellations qu’il est blanc, par endroits.

La folie atteignait d'emblée un style et une musique capables de tenir tête à tout un siècle.
Les dictées s'éternisent, dans la volupté des marges de l'aventure scientifique. C'est un terrible Hymne à la joie.
  
Les deux éclaireurs lancent, de toutes leurs forces, un appel à l'homme de demain. Ils y croient plus qu'en leur propre vie. L’Homme vrai, l’Homme des astres, géant, non par le corps, mais par l’âme à la mémoire de constellation.

Confiant, le colonel finit par répondre aux questions de François qui a deviné son activité occulte. Oui, il a établi de passerelles avec des chercheurs de haut vol, des réseaux d’initiés clandestins comme lui. D'où une insolite conversation dans la nuit.

« - Ces lettres que tu reçois du Congo, d'Amérique, du Japon…S'agit-il d'un réseau, et au profit de qui ? Mettons que ces secrets sont connus de gens bien décidés à les garder pour eux. Il n'y a pas de raisonnement possible avec le Peuple ; il faut être plus fort que lui, un point, c'est tout. Et ce pouvoir, nous l'avons. Aucun rapport avec Colomb-Béchar ?

- Aucun, ils ne savent rien.

- Une question encore : il s'agit de l'énergie cosmique et des champs de gravitation ?

- Oui. » (10)  

 François avait oublié que son « père » et lui avaient les mêmes racines. Il descendait, lui aussi, des premiers hommes d’avant l’Histoire, dans les falaises du Sarladais.

La splendeur du désert flamboie, explose sans fin, venue du plus lointain passé, du futur. C’est le règne de l’illimité fastueux, d’une densité qui abolit toute frontière entre le moi, le soi, l’Autre et le monde. (11)
 Yvan Diagérine

  1.D'Algérie au Sénégal. Mission Augiéras-Draper 1927-1928. Editions Tessier. 1931.
  2.L’éternité et le cosmos. Essai de Philosophie scientifique. Inédit. 1950. 196 feuillets,
     côte M.S. 313. Voir F.Y. Caroutch, L’oasis du colonel, dans Europe, 931-932, Novembre 2006.
  3.Le voyage des morts. Éditions La Nef de Paris, 1959. 
  4.Les Barbares d’Occident. Éditions de la Différence, 2002.
  5.Lettre de 1968. Collection privée.
  6.Lettre à Paul Placet. 29 avril 1960. (Théâtre des esprits, L’Ile Verte. 1988).
  7.Lettre, 1968. Collection privée.
  8.Lettre à l’auteur, 1968. Révolution intérieure de Daniel Giraud. Toulouse.
   N° 2. 1er trimestre 1978. Publication poétique et métaphysique sous forme de journal,
   sous  forme de journal, qui eut cinq numéros.
  9.Lettre, 1968. Collection privée.
  10,Le voyage des Morts. Ed. La Nef de Paris, 1959.
  11. F.Y Caroutch, L’illimité fastueux, dans Venises. L’Arbre à paroles, Mars 1999.

a) Lien biographie Marcel
b) Lien biographie François

recherche Dana Shishmanian.
Francopolis février 2015

Créé le 1 mars 2002

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