Les haïkus du forum

 



(photographie Jean Pierre Clémençon)

 

 

aiguisez vos plumes !
c'est bientôt le temps venu
des vols de printemps...

 

Sur la Place des Francophones, les haïkus vont bon train, presque sans être vus, si discrets ! De chaque rive de la francophonie, tous les mois, fleurissent ces regards microcosmes, réguliers, fantaisistes, classiques ou originaux, reflets d'une faille, d'un éclair ou d'une réflexion plus lente, qui le sait..

 

Nature aimée, observée, suppliée d'être par le regard de l'homme, lacs et forêts...

sous son châle blanc
le lac bien allongé
frissonne à peine

(Gert)

assis près du lac
mes chaussettes sont trempées
je m'enfonce un peu
(steph)


 

fond de palais bleu
presque embarqué vers le ciel
ce toit retourné

(Leezie)

Femme filante
Plante verte au bord l’eau.
Hamac repos. oh !

(philippe)

Enfin du printemps
myosotis et paquerettes
comme un ciel dans l'herbe.

Bleuie par la brume
la montagne se confond
avec le ciel clair

(Hélène)

Pommes, pommes mûres!
Il est temps de vous cueillir,
déjà le vent tombe.
(Thierry)

La télé dit "beau"
Mais mon manteau sent la pluie
Météo de mars
(Patrick)

Salée de ces embruns,
douce comme la chaleur du feu
bretagne, un caramel...
 (Marc)

 

                                                                                                     

étape à mi-pente
vous pouvez manger des fleurs
indique un panneau

(steph)

 

 

 

Mais il y a aussi des villes tristes, et des humains pensifs...

nu devant la glace
impossible de me voir
tout est nettoyé

(Steph)

 

Notre Dame close
rats et fidèles dansent
sur le parvis

(Florence)

un banc, un clochard
deux piécettes et un litron
voyage sans lumière

Deux choucas s'épouillent
sur le faîte ensoleillé
d'un toit, tout bronzés

sous un ciel terne
rats et pigeons discutent
maigre pitance 

(Jean Pierre)

Halogène braqué
sur les lèvres craquelées
un soupir hélas !

(Jean Marc)

 

 

Et aussi des haïkus pour tous les aimés du monde...

 


Un cheveu blanc vole
Souvenir de mon grand-père
En paix sous cet arbre.

(angélique)

De la Terre au Ciel
Petites filles à la marelle
Hop!Hop! sur un pied

(Aglaé)

aube de décembre
une eau pleine se soulève
sommets sur la mer 

blanche peau de lait
tes cheveux une flamme
cuivrée qui déteint

(Leezie)

 

 

 

tes beaux yeux sont blonds

ainsi que tu le dirais

petits cheveux bleus

(karl)

 

 

froid devenu chaud
ton stéthoscope un oiseau
posé sur mon coeur 

(steph)

 

 

 

 

 

Vous voulez faire des haïkus vous aussi ? venez sur la place des Francophones à la rubrique Haïkus Tenka Renga !

Mais avant, lisez les conseils de notre passionnée, Hélène Soris :

"Il se dit beaucoup de choses à propos du haïku. je vais tenter de donner ce que j'en retiens , (avec péchés de temps en temps , pour moi )

Poème court en 17 syllabes partagées en 5/7/5 lignes avec un joker d'une syllabe en plus ou en moins soit 16 ou 18  joker plus large encore je ne l'emploie presque jamais , en pratiquant le " court long court ." la ligne du centre ( L2) étant la plus longue.

L'esprit !! c'est le plus difficile . Pas de métaphores comme en poésie francophone. mais si on arrive à suggérer une double idée photo et émotion ( très difficile , très rare ) le haïku prend de la force.

éviter de parler à la première personne , interdit de philosopher, de moraliser. Les haïku qui donnent le plus de plaisir sont ceux à propos de la nature.

Le haïku est un instant, une photo donc parler au présent de préférence ou simplement sans verbe .

Les classiques exigent un " kigo " c'est à dire un mot qui suggère clairement la saison où le haïku a été écrit. même le nom de cette saison . Perce-neige, par exemple, suggère bien le début du printemps , fruits mûrs l'été, feuilles mortes l'automne, neige l'hiver , par exemple .

Je crois que mon résumé est à peu près complet .

Il existe des groupes de haïkistes qui ne cherchent pas à respecter les règles de rythme .

Certains confondent haïku et ce que j'appelle "écorces" ainsi que le fait Claude Esteban et écrivent un peu comme en poésie; Ce n'est pas mon choix. Ou si je choisis cette forme je la considère en tant que texte court. Je trouve que si j'écris un haïku je suis dans un état d'âme différent de celui qui m'inspire un texte poétique.

Je fais appel à tous ceux qui voudront compléter ou démentir cet essai d'explication. donnée en toute modestie."

 

écrivez-nous pour donner votre avis sur ces conseils à sitefrancopcom@yahoo.fr ou directement sur le forum

 

Lisez aussi :

 

Fleurs du silence, un entretien avec Thierry Cazals par Juliette Schweisguth, auteur participant à l'anthologie franco-bulgare de haïkus "Ombres et lumières" (pour en savoir plus)

 

 

 

Isabelle Servant, le 16 avril 2004

 

Merci à Gertrude Millaire et Hélène Soris de m'avoir aidée à sélectionner ces haïkus parmi ceux, très nombreux, de notre forum

 

Les auteurs des haïkus de cette page :

Angélique

Jean Marc Baholet

Philippe Bray

Jean pierre Clémençon

Karl Létourneau

Marc

Stéphane Méliade

Gertrude Millaire

Florence Noël

Patrick Packwood

Thierry Roquet

Isabelle Servant

Hélène Soris

Aglaé Vadet