La langue de Travers(E) -
Limerick
Notre expérience s’agrandit à s’exercer,
c’est une part de l’écriture, la part d’un jeu pour rire, d’un jeu
où souffle la découverte de possibles étonnants que
nous ne connaissions pas .
Le limerick porte plusieurs contraintes qui s’entrecroisent ‘légèrement’
pour porter une écriture, ces contrainte réunies lui confère
ses difficultés( nombre de lignes, sonantes de fin, thème,
l’histoire …). mais aussi ses facilités, car se placer dans le jeu
de faire et de s’arranger avec, c’est jouer avec nos malléabilités,
notre souplesse dans les diverses dimensions de notre écriture.
Trouvez dans les lignes qui suivent, nos exercices de limerick ou chacun
c’est emparé des consignes pour travailler les mots du présent,
et offrir au lecteur le message qu’il est possible de trouver plaisir à
l’exercice.
Philippe
Une carotte de Colmar, malingre et insolente
prit à partie ses congénères, elle se voulait importante.
Elle refuserait de pousser tant qu'on n'aurait pas désherbé!
Le jardinier dut lui céder, car elle était très entêtée,
L'obstinée carotte de Colmar, malingre et insolente.
C'était une araignée, bien pattue, bien velue,
Souffrant de solitude elle aima une mouche
Elle l'attendit dedans sa couche
Bien cachée sous sa moustiquaire
Pour gentiment parler affaires
L'amoureuse araignée, bien pattue, bien velue.
Il était musicien, amoureux d'une étoile
et composa pour elle une symphonie astrale.
Toujours plus haut elle montait en gammes ensorcelantes
Mais la belle échappa, car elle était filante
Au musicien rêveur, amoureux d'une étoile...
Françoise
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C’était un bar au comptoir de verre
plus qu’à son tour il était ouvert
sous chaque main la trace raconte
à qui vient tenir droit sans honte
c’était l’interminable bar au comptoir de verre.
Le verre était capricieux
toujours il se vidait irrévérencieux
une main une fois ne le renversa pas
pas de langue plus de repas
le verre en mille éclat dans les yeux.
Philippe
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Eclats de vie
Sur le comptoir racontés
Langue désordre
Pose les traces
Et le chat de lisser
Ses poils sans sourciller
Indifférent au miroir brisé.
Alice
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Ici le mot d’une ligne trottine
cherche une main fébrile et cabotine
elle court d’une poche à l’autre
ne sait guère survivre sans l’autre
malicieusement le mot d’une ligne trottine.
Sur ma peau je sais le vent
mon regard avance lentement
ton œil et moi sur l’horizon
vient s’ouvrir au jour sans raison
délicieusement ma peau sait le vent.
Philippe
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La barque posée sur le sable, témoigne de ses blessures.
Elle décide un jour d’oublier ses fissures .
Quand elle eut quitté le doux rivage,
sur les flots délivre un gai babillage.
La trace profonde sur le sable, témoigne de ses blessures.
Alice
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Je le caresse il répond à son nom
je l’appelle il ne dis pas non
il sort dans le jardin chaque matin
fait le tour minutieusement va bon train
tranquillement son regard répond à son nom.
A Mélusine en miroir sur la terrasse
j’ai pris le temps de savourer la trace
tu t’es levé sans prendre la précaution
d’éteindre les rêves d’une dissolution
chiffonnade matinale sur la terrasse.
J’ai goûter sans savoir sur la main
les caresses perdues d’un été demain
faut-il compter les saisons en chemin
où bien chanter sans se préoccuper du satin
j’ai goûter la vacillation sur la main.
Philippe
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Poème assis sur un trottoir
chant au grenier sang dans l'évier
barque à songe et encre, saignez
feu vert, ouvrez vos sens, poèmes
moudre le grain les fleuves sèmes
feu rouge et sang dans l'encrier
pluie blanche et songe dans l'évier
parapluies et plumiers, ouvrez
rêves en fleurs, vite, courez
ouvroirs magnétiques, trottoirs
galop de femmes, vol d'un Renoir
traces de pas couleurs traquées
portes fermées secrets truqués
Clochelune
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Dans un château de vent Lilas
Dans un château de vent vivait un homme sage,
Souffleté d'océan, rieur d'écume sauvage.
Mais quelle est cette rose à la terre attachée ?
...Il se fit aussitôt de nuage isoler,
Cet homme aux vents voué qui se voulait un sage ...
Lilas
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vieux fantôme de Lady Dee
sous le pont vint faire ses nuits
déteint sur les voitures
voit plus rien en peinture
triste sort de Lady Dee
Liette
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un petit d'Ewdard Lear
il était un vieux monsieur de berlin
au corps étrangement fin
si fin qu'un jour par erreur
on l'étala dans de la pâte au beurre
et il dora fort bien le vieux monsieur de berlin
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Proposition d'écriture de Philippe Vallet
avril 2007
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