La langue de Travers(E) - Proposition
6
Participation de Alice, Catrin,
Lilas, Marie-Pierre, Philippe et Véronique
Bonjour
Ecrire, est-ce un exercice de solitude où chacun
travail ses limites, et pose régulièrement
ces enjeux ? J’écris un roman, une nouvelle,
une lettre, un poème. Où se situe la nécessité
de ce travail des mots qui taraude, scrute et retourne le
présent ? Ecrire sur commande, sur quelque chose
qui ne vient pas de moi, est-ce possible ce travail, ces
jeux d’écriture ? A quoi cela sert-il ?
Depuis quelque mois « La Langue de Travers »
propose des pistes d’un travail d’écriture.
Il n’est pas simple de se dire régulièrement
que cela est possible. N’a-t-on pas l’idée
que l’écriture serait inspirée ? Est-on
toujours inspiré ? L’exercice n’est-il
qu’un jeu où l’inspiration serait provoquée
et donc absente ? Les mots n’étant que des
mots sans idées ? Ne dit-on pas qu’on écrit
avec des mots, pas avec des idées ? La confrontation
à la contrainte ouvre-t-elle des limites où
l’exercice se dépasse ?
Un exercice d’écriture débute par des
consignes, voici celles données pour la proposition
6
Relire peut-être,
Peut-on ne pas
peut-on faire avec les titres des Illuminations constituer
un réservoir de mots avec lequel nous écrirons.
après le déluge/enfance/conte/parade/antique/being
beautous/vies/départ/royauté/à une
raison/matinée d’ivresse/veillées/mystique/aube/fleurs/nocturne
vulgaire/marine/fête d’hiver/angoisse/métropolitain/barbare/solde//fairy/guerre/jeunesse/promontoire/scène>/soir
historique/bottom/H/mouvement/dévotion/démocratie
/génie.
Reprendre cette liste sur une feuille puis travailler des
éclats de textes, des début, des élans
de sens où viennent s’articuler nos mots, on
peut ajouter, détourner, dériver, opposer,
l’objectif est de s’exercer à utiliser
des mots éloignés de nos habitudes.
Philippe
Voici les texte produits et offerts par les participants
à cet atelier
Bien après le déluge
Une fois revenus à l’enfance où
paradent des contes antiques
Aux aubes-fleurs
Aux matinées d’ivresse
Aux fêtes marines
Aux veillées mystiques
Peut-être oublierons-nous
L’angoisse métropolitaine
Le bottom du vulgaire
L’hiver de la démocratie
Les mouvements les scènes les départs
les vies
Barbares
Le solde Historique d’une fairy-guerre
Et ses dévotions d’un Soir
Qui ne fut Grand pour aucune jeunesse
Peut- être
Trouverons-nous
Le promontoire de raison
Le génie de vivre
La royauté
Du being beauteous
Lilas
|
Nos guerres sont les promontoires de nos angoisses,
la scène des soirs d’hiver, les départs
de nos raisons. L’enfance ne sait rien de ces
veillées mystiques d’avant le combat
où les barbares soldent leurs comptes avec
le sang versé, avec l’ordre de tuer.
La vie contre toute raison donnée devient le
permis d’abattre en une matinée d’ivresse
celui qui en face jouit de la même dévotion
au dieu guerrier. Souhaitent-ils mourir ou désirent-ils
l’idée de survivre au déluge de
feu et de sang où se noient leurs enfants ?
La démocratie a le génie de chanter
pour exister et le chant fait marcher au pas les soldats
qui partent au combat. La liberté n’a
pas de prix, l’aube et la fleur méritent
bien de notre génie. La douleur est le soir
de l’heure où passent ceux qui portent
les armes. La dernière viendra construire son
nid d’amour entre un obus et une mine antipersonnel.
Vous avez notre consentement, nous prendrons le métropolitain
et nous ferons la fête à votre retour
et même si vous ne revenez pas, nous aurons
le génie d’oublier et de construire l’avenir
sur les cendres du passé.
Philippe
|
Aux couleurs de la marine tourmentée
Peut-être un départ des navires de la
Royauté
La jeunesse sur le pont oublie l'enfance
Des contes antiques lors des veillées mystiques
Des matinées d’ivresse au milieu des
fleurs en parade après le déluge des
pluies
Angoisse des scènes à venir
Sur le promontoire de leurs vies
Dévotion pour un fairy-nocturne
Le being beautous devant le vulgaire de la guerre
Au soir barbare
Le génie de la démocratie s’efface
à raison
Mouvement historique
A l’heure H, au jour de la fête d’hiver,
loin des métropolitains,
L’aube solde le bottom des espoirs.
Alice
|
Sans la dévotion au génie d’une
jeunesse qui parade sur les mouvements de l’enfance,
où cherchons-nous les fleurs nocturnes de nos
raisons ? Sur le promontoire des vérités
l’angoisse toise l’antique démocratie
de la divinité historique où l’aube
mystique vient se nourrir. Qui suis-je dans cette
déraisonnable survie ? Je pose sur la scène
le divorce du souffle et du sang, ils se séparent,
se perdent en ces temps d’incertitude. Je ne
crois plus aux vulgaires fêtes de nos départs.
Après le déluge la vie est sans ivresse.
Philippe
|
sans les aubes-fleurs, les fleurs nocturnes, où
seraient les matinées d’ivresse
sur le promontoire de la jeunesse ? Qu’apporterait
le mouvement de la vie
avec sa raison, ses déraisons ? Je crois au
génie des contes, des veillées,
où se perdent les angoisses des jours barbares.
Je crois aux soirs étoilés des nuits
marine
où parade la dévotion au souffle de
l’esprit.
Alice
|
Au chevet d'une fausse démocratie
se disent des contes
des contes d'aubes en fleurs, de matinées d'ivresse
pour une enfance qui n'y croit plus.
Fausse dévotion, faux départs, faux
espoirs
Les mouvements barbares qui déjà préparent
la parade pour une fête vulgaire
Nos espoirs en solde tremblent devant la scène
où ils s'arment , impatients de commencer la
guerre
la guerre à la jeunesse, au génie, à
la vie...
Soir d'angoisse,
soir historique,
soir espoir?
Après le déluge, qu'en sera-t-il de
nous ?
Marie Pierre
|
le tableau rouge
tu vois les taches
et des tâches te répercutent
tu cries
tu ne sais pas et ni mais tu
rouge et ce chair de gris
et tout là-haut ton réflexe
tu contractes
tu sens
avant tout avant eux l'horreur
c'est un trou dans la conscience
une toile déchirée un trou
dans la face
un masque tombe
tes yeux coulent la couleur de
c'est chagrin qu'emporté les enfances défigurent
c'est nous sans nous
plus jamais
c.g.
|
Au départ une vie en mouvement, comme une
dévotion pour l’étoile d’un
soir qui pointe de nuit, au départ des histoires
nocturnes, des veillées sous la braise, des
contes, des parades pour faire avec, des hivers engloutis,
des angoisses à attendre le printemps, et pour
solde de tout compte l’arrivée des barbares,
des vulgaires fleurs aux matinées d’ivresse
et au promontoire des guerres de toute sorte et s’ennoie
sur la scène de nos ablutions les pressentiments
des matins froids, notre vie d’envies comme
une chronique que la main dessinerait sur la buée
du miroir, ça s’efface et rien ne tient
aux marées du quotidien, arrachons les racines,
nos vertiges se grisent d’un souffle trop vite
pris, trop vite fait sans réfléchir,
le thé refroidit dans le bol ébréché,
après le déluge nous finirons.
Philippe VALLET
|
Les histoires des étoiles
racontent aux pointes de la nuit
les printemps perdus , éperdus de vie
les dévotions vieillottes ont un charme violet
et les matins braise ravivent la sève
fleurs de guerre ou guerre des fleurs
cachons nous derrière nos bouquets
s'ennoie le poème
aux marées entrouvertes
petite caresse , petite.
Véronique
|
La
Langue de Travers(E) : qu'est-ce que c'est
?
|