La langue de Travers(E) - Proposition
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Participation de Liette, Alice, Philippe et Véronique
Bonjour
Octobre en écriture, voici les traces de la proposition huit de l'atelier « la langue de travers(e) ». Jeux d'écriture partagés, osés sur la contrainte faire avec ce que j'ai, travail de la souplesse entre les mots et s'ouvrent les interstices où peuvent se glisser d'autres mots d'autres liens, d'autres lignes. Il y a de cela dans l'écriture un travail d'ouverture pour ne pas être coincé dans ses mots au quotidien.
Voici rappelées, les consignes d'écriture, puis les textes accumulés, se répondant parfois, se retrouvant au travers des mots et l'oser faire. Car l'envie de se suffit pas à elle même pour écrire, encore faut-il le faire, l'oser faire
Bonne lecture
Philippe
La proposition huit
La proposition d'écriture d'avant les vacances traverse les Océans, comme les mots percent les mémoires, les souvenirs ou l'histoire.
Ce sont les mots d'une rencontre entre deux sources, entre des lignes partagées entre deux continents et quelques aventures.
« les mots de la rencontre »
À l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec qui célébrera « la rencontre », les dix mots ont été retenus d'un commun accord entre la France et le Québec, avec l'appui de l'Organisation internationale de la Francophonie afin de mobiliser l'ensemble des pays francophones.
http://www.legoutdesmots.injep.fr/article.php3?id_article=386
http://www.caravanedesdixmots.com/les_dix_mots
www.culture.gouv.fr/culture/dglf/
apprivoiser, boussole, jubilatoire, palabre, passerelle, rhizome, s'attabler, tact, toi, visage
Avec ces mots au choix de vos envies d'écrire
1 prendre un mot écrire tous les mots que je peux avec les lettres qui composent ce mot, avec cette liste écrire un texte ( on peut le faire avec deux mots…)( vous pouvez joindre au texte le réservoir constituer par le travail préalable sur les lettres du/des mots)
2 écrire avec les mots, du premier au dernier ou l'inverse, en picorant, en laissant le hasard des surprises tracer le chemin du regard et de la main
3 utiliser le dictionnaire, un thésaurus, et construire une trame en mots ou expressions, écrire un texte avec ce matériel
4 ouvrir un livre de poésie ( avec le journal c'est moins facile mais c'est possible)… au hasard noter les expressions qui me plaisent choisir un mot de la liste comme titre et écrire avec ces expressions ( expression : deux ou trois mots maximum)
5 vous inventez une consigne, vous l'expérimentez et vous partagez votre découverte
Les textes de l'atelier
jeu avec les lettres de JUBILATOIRE :
Le jour ourle la terre ailes
la route déroule
ruban de boue elle
les baies balbutient bleu
un loriot babille
les orties .....se tortillent ballet
raies rousses sous l'araire
les brebis broutent au bord de l'horaire
roule le jour sa boule libellule
sous l'orbe aléatoire
boire la joie de l'air ?
boire une bière ? outre
la toile des toits, des bois autour
traire les nuages ou mordre dedans ?
se taire ou braire ?
le billet lu et relu bulle
"roitelet de laboratoire
cherche loutre joyeuse
pour amours jubilatoires" joute
arrêt irréel du jour œillet
bout de route
joues rouges jarre
boule dans la gorge aorte
la barrière s'ouvre
Véronique
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visage
marque flaque de vie marc d'encre
ancre ton sang ton ange
le diable rit jaune en rit encore
rire et vivre rire ou vivre visage du fou
le visage jouit, son vit s'agrandit érectile toucher plaisir de la peau
la peau de l'ange, du diable engrange le grain
l'enfant du ciel veut vivre
visage
vise les nuages défais toi détourne toi
le sel s'en va l'eau s'en prend plein la mare plein la face
gueule d'oiseau gueule du pire
prie, gueule, éjecte les miasmes l'envie les ordures de ton coeur
crie écris, ancre ta vie
le visage
s'oublie, se fâne fleur ou pie plume ou aile
plus de vol d'envol l'ange broyé, le diable a pris son coeur, le cri
crisse l'aile
tout se tord
visage tordu repu rompu démuni
écoute les ces visages, regarde les rire pleurer crier
vis, vis enfin
écris le visage ne le fâne pas, vis le vois le
la voix s'enroule enveloppe la peau les cheveux les brins de terre
les yeux la voix emporte joue
essence, feu, flamme le visage enivré joue du piano debout
visage penché perché sur une huître, une vague, une lune
tout s'assombrit, le rêve s'enterre le rêve saigne et le cauchemar se
repaît de toi
visage sans toiture, en herbes folles, coquelicot cueilli, fâné, éperdu
viens sur ma main, viens te chauffer, laisse moi te caresser, ne
t'encrasse pas visage ne t'encage pas ton coeur pleure sous tes
joues, ton cri chemine culbute les oiseaux les diables et l'aile naît
de tes joues visage envolé dérobé vole ne m'attend pas pars avec
l'ange laisse moi mon diable mon sang mon vampire vent sans prix
éprends toi de ciel de bleu de mer pas de moi pas du coeur en sang
pas de la vie salie en culbute en chute
fleurit rougit orne la vie mais ne t'accroche pas à moi, tu serais
masque, proie, mort
Liette
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à toi mon visage, mon palabre, mon rhizome, ma passerelle, il est
jubilatoire chaque matin de t'apprivoiser, j'ai enfin une boussole je ne
cherche plus, tu es là toi, mon visage,
Le vent s'attable sur le banc, le ciel bleu et le nuage sont fait de rhizome
cristallins, Il y a toi et eux avec leurs visages malléables et leurs nuits
qu'ils défendent à chaque tempête. Ils palabrent sans fin sur les lisières
de tes forêts, sur les crêtes de tes sommets, tu passes, ils jubilent, ils
te décrivent la passerelle où tu pourrais les rejoindre, tu passes sans
boussole, sans tact, sans voir, sans rien dire, ils t'oublient.
Philippe
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Réservoir de mots pour
Tact :
T : ténu, tenace, tranchée, trachée, tirer, tisser, tasser, tosser, tirade, terre, terrible, torturer, tumulus, tumulte, traverse, tiroir, tonnerre, torréfier.
A : antique, amer, aride, attirance, arbre, alerte, ample, aboutir, accrocher, armure, aube, arrière, avant, attiser.
C : côte, cartilage, carrure, chaleur, contrée, connaissance, corvée, courbe, cri, caractère, calligraphie, cratère, cru, cerveau, certitude, cadre, calumet, Coulée, crouler, cautériser, chœur, cœur, corne, carbonisé.
Sur la terre, un cratère de caractère
Tranchée dans le cru, coulées ténues
Cœur carbonisé, dans le tumulte attisé
Alerte à l'armure de la terre.
Alice
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Corne au courbe des cornées
et un cri cru de certitude
un cratère comme une calligraphie
un cartilage avant l'amertume en arrière dans la bouche
sous le tumulus tenace la trachée
tisse des mots et l'aube attise l'aride attirance
où la terre torsade le tumulte torturé
j'ai le cœur en chaleur et je croule
en traverse dans le tiroir aux souvenirs
Philippe
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Apprivoise le langage illisible de ton visage, oublie les palabres
sans fin avec les traces de l'ange et celles du diable à la surface
de ta peau.
Observe les rhizomes de vie, serpents de sang, d'eau, de chaleur sous les parois de ton corps. Ils chassent le spectre
de la mémoire historique.
Sans savoir, ose t'attabler à cette nouvelle langue jubilatoire,
approche l'ombre
des piquants, prends la lumière des fleurs, l'amer et le suave.
Toi, accroché à la passerelle vers le noyau de ton âme, sans boussole,
Lis et peints tes tempéraments. Toi, autrement.
Alice
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l'arrière amer comme l'aube d'un tumulte
j'attise le cratère aride du tiroir
sur la terre le vent crie sa tirade ample
et s'accroche au cerveau les rides crues
d'un choeur carbonisé
laisse couler l'os du cartilage, l'attirance d'une chaleur courbe
la corvée d'une calligraphie absoute
avant la certitude
je tisse et je tasse sans me torturer l'armure coulée dans le sang
où je torréfie le tenu têtu qui m'habite
Philippe
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si d'illisible ton visage n'oublie pas les palabres dont a besoin la trace à la surface de ma peau
la vie ne sait pas les rhizomes qui donne chaleur sous le vide des mémoires sans passé
sais-tu, oses-tu te mettre à la table des jubilatoire échanges où le sombre se tient
et prend les lumières des fleurs douces, les passerelles suspendues vers l'âme sans noyau de la boussole
où tu sais trouver et lire en moi
Philippe
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Dans la solitude du froid, tu t'attables sur un rayon de soleil, une boussole à demi-effacée gît à tes pieds. De tes racines coupées, bras desséchés, des bouts de rhizome flottent vers un désir de lumière. De longs palabres sont entamés entre toi et ton ciel intérieur. Une lumière mentale apparaît sur ton visage, des traits jubilatoires naissent devant les passerelles semées. Des yeux purs te regardent et t'aident à apprivoiser avec tact les bourgeons à venir.
La solitude du froid
Racines coupées
Bras desséchés
Désir de lumière
Ciel intérieur
Lumière mentale
Yeux purs
Alice
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aux pieds d'une boussoles à demi effacée
couper les rhizomes et les bras secs
aux désirs de lumières pas de longs palabres
seules solitude froides et bouts de rayons solaires
n'entame pas en toi l'intérieur de ton visages
tire les naissances aux passerelles celées de traits jubilatoires
regarde et apprivoise avec tact les bourgeons de tes yeux purs
Philippe
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envisage de vivre envisage de rire
vie sage, envie du visage fleur lovée dans le creux du coeur
cueillir le visage du rêve, les pétales, en faire un bouquet lié,
visages d'étoile, jardins d'étoiles
ces visages brillants, visages fantômes venant marquer notre corps
mémoire
eau sans eau, naître en corps de rêve, en corps poétique
envisage l'âge de vive, vis sans âge
vis ange
vidons les anges, les granges, que le visage soit, figure masque face
cachée visage à tiroirs, à secrets
ton visage est fané, brisé, pétale tombé, perdu, écrasé... il peut en
ton visage comme pluie de pétales
automne au vent, pages en avant, le souffle s'embarque, débarque,
souffle du dedans, jardin du dedans, jardinier des visages, laissez-
les fleurir, pousser, prendre ride et racine...
petit début à poursuivre... histoire d'ouvrir un visage au silence!
Liette
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La
Langue de Travers(E) : qu'est-ce que c'est
?
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