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Un poème parfaitement nerudien avec sa fougue lyrique où la nature et les questions du monde s'embrouillent dans un cosmos de mots de touts les jours ... et ce chien qui vient poser son museau dans la main du lecteur.... quel grand moment !
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************************************** Ah cette chère table. Ici Neruda nous fait une sorte de dissertation poétique autour de la table. *** Ode à la table. Ode à la table. Sur les quatre pattes de la table j’éparpille mes poèmes étale le pain, le vin, le rôti (navire noir des rêves) j’y pose ciseaux, tasses, clous oeillets, marteaux. table fidèle porte-rêve, porte-vie titan quadrupède. C’est la table du riche imposante et caracolante telle un paquebot fabuleux chargé d’abondance. C’est la table du gourmet belle et bien mise dans son décor de langoustes gothiques C’est la table solitaire dans la salle à manger chez notre tante quand s’ouvrent les rideaux et pénètre un rayon de l’été fin comme une épée pour saluer sur la table sombre la paix transparente des cerises. C’est aussi la table lointaine, la table pauvre où l’on prépare la couronne pour un mineur mort, et de cette table monte l’odeur froide de la dernière douleur. Tout près, il y a la petite table dans cette alcôve sombre où brûle l’amour et ses incendies et sur la table un gant de femme encore tremblant comme l’écorce du feu. Le monde est une table entourée de miel et de fumée couverte de pommes et de sang. La table est dressée elle attend les banquets ou la mort et nous savons quand elle nous appellera: invités à la guerre ou au repas il nous faut décider savoir comment s’habiller pour s’asseoir à la grande table si nous mettrons les pantalons de la haine ou la chemise d’amour fraîchement lavée mais il faut faire vite on nous appelle déjà: les enfants, à table ! **************************************** Traduction des poèmes de Pablo Neruda par
Aaron
septembre 2003
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Créé le 1 mars 2002
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