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L'homme à
l'harmonica joue nos notes passées, présentes et à venir. "Où vont les chevaux des manèges ?" François Vigneault, éditions le Loup de gouttière, Québec, 1997.
***Chronique dédiée à Joanie et à son coeur à étages.***
"Et si tu restes éveillé dans l'ombre, la lumière, c'est toi" (El Chura). L'écriture et l'enfance, c'est un petit peu comme un western spaghetti: Il y a les bons, qui écrivent des choses bien lisses avec des petits noeuds dans les cheveux. Il y a ensuite les brutes, qui, sous prétexte qu'ils s'adressent`aux plus jeunes d'entre nous, en profitent pour dire strictement n'importe quoi, du moment qu'il y a un lapin explosé de rire et trois couleurs d'un coup dans un même vers. Il y a également les truands, qui ont compris la recette, la dose d'infini, de lunes, de questionnements sur la vie et d'ombres mouvantes à mettre dans un texte pour qu'il soit considéré comme un "grand texte". Et puis, comme dans "Il était une fois dans l'Ouest", il y a l'homme à l'hamonica. Celui-ci échappe à toute classification. Il se tient dans l'ombre et la lumière, les deux à la fois. Il n'est ni "bon", ni "brute", ni "truand", il est vivant, tout simplement. Il n'écrit pas "pour l'enfance", mais "avec l'enfance". L'homme a l'harmonica s'appelle aujourd'hui et dans cette chronique François Vigneault. Les enfants de François Vigneault sont un peu des enfants carnivores avec
des rêves à coulisse, dans lequel on peut se coincer l'indice Dow-Jones,
mais ce sont aussi des enfants tendres, prodigues en petites perles futées
et visionnaires "Où vont les chevaux des manèges ? ".
"L'heure plonge dans l'heure Les adultes sauront également apprécier ce livre, enfin pour les décideurs du complexe militaro-industriel de Bush, je ne garantis pas à 100% qu'ils vont tripper dessus mais les autres subdivisions de l'espèce humaine risquent d' adorer. D'ailleurs, comme toujours chez le Loup de Gouttière, la présentation est simple et belle, riche de sa richesse mais aussi de la nôtre. Moi, j'ai mis un petit moment à rencontrer ce recueil, je l'avoue. Au début, je ne sais pas pourquoi, je l'ai un peu pris du mauvais profil, parce que je le trouvais inégal, aussi parce que la simple idée de "poésie pour enfant" a tendance à me disjoindre un peu les plaques tectoniques par crainte d' y retrouver bien vite du chamallow pour les yeux. "Quand les hommes vivront d'amour", chantaient Félix, Gilles
et Robert, peut-être un début de réponse à la question-titre
? "Il faudrait prier le soleil Être discret, pour voir où vont ces fameux chevaux, se tapir comme
s'ils étaient des animaux sauvages, le soir dans la savane ? "Petite peur Celui qui ne craint pas l'immensité de la Vie n'a pas tout compris et restera
petit. Les chevaux nous le disent, en tournant dans un cercle apparent. "Bout de ciel Alors, on peut fermer un instant les yeux qu'on avait gardés trop "Petit train du monde Peut-être n'y a t-il en réalité pas de manège ? Mais des enfants qui courent plus vite encore que les chevaux, vont plus loin, rêvent plus loin. Avec des mots toujours trop courts, toujours plus petits qu'eux pour le dire : "Je file mot à mot Ça fait cinq extraits au lieu de trois, comme les doigts d'une main ?
Stéphane Méliade, 31-10-2002 Ou vont les chevaux des manèges ? François Vigneault, éditions le Loup de gouttière, Québec, 1997. |
Créé le 1 mars 2002
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