Octobre 2017
Quelques réflexions sur Calder et
son exposition à Rodez
par Michel Ostertag
Ce type est un génie comme je les aime.
Il trouve dans la simplicité la plus extrême matière à
innover, au point d’apparaître unique, précurseur, créateur d’œuvres
jamais vues auparavant. Pensez, il prend du fil de fer, il le noue, le
dénoue, le tord avec ses doigts, l’incurve, en boucle, en lignes droites,
il suspend des plaques d’acier aux extrémités de ces fils tendus vers le
ciel, il dispose le tout sur un socle mouvant et voici que l’ensemble se met
à tourner au gré de l’air, en avant, en arrière et fascine les gens qui
sont là ébahis de tant de poésie jamais vue auparavant. C’est Calder,
l’américain francisé qui émerge du monde de la création.
Fort de sa trouvaille, il persévère, choisit comme modèle
une vache, un buste d’homme, plus rien ne l’arrête. Il pense à Daumier, cré des silhouettes et des animaux à l’apparence
désarticulée. Il s’élance dans le ciel, fait tournoyer de plus en plus de plaques
de métal, le ciel de la Côte d’Azur lui appartient. À la Fondation Maeght sont exposées, depuis le début, ses œuvres que
j’appellerai « aériennes ». Il affirme « I think best
in wire. Je pense mieux en fil de fer. »
En voyant Marcel Duchamp, il invente en 1932, au cours d’une expo d’art
cinétique à la galerie Vignon à Paris ces sculptures aériennes, les Mobiles qui seront plus tard équipés
d’un moteur électrique.
Alexander Calder est né près
de Philadelphie, en 1898, il décède à New York en 1976 à 78 ans. Il a reçu
une formation d’ingénieur en mécanique, ceci explique le chemin qu’il a
pris ensuite dans son expression artistique.
Sa peinture est des plus simples : des à-plats aux
formes géométriques élémentaires, ici point de perspective, de recherches
académiques, les couleurs sont primaires, les formes se joignent les unes
entre elles, se bousculent en créant des liens et finissent par
combler la surface du cadre. C’est le règne de la magie.
Sa sculpture est métallique, grande,
imposante, conçue pour des esplanades, des carrefours, le centre des
grandes villes. Ici le mobile est le Flamengo de Chicago, inauguré en 1974.
Ce mobile est en acier rouge de 16 m de haut et pèse 50 tonnes. Il est
placé à la federal Plaza.
Calder a su diversifier son œuvre en
créant des portraits en fil de fer, saisissant de vérité.
Un mobile de Calder (60 × 190 cm) réalisé, en 1952 et
dédicacé à Jean Vilar a été vendu le 31 mai 2010
à un collectionneur suisse pour un montant de 2 287 000 euros,
plus haute enchère obtenue par l’artiste en France[].
Ce qui m’impressionne chez cet artiste, c’est sa liberté
de création, son attirance pour l’innovation, ses perpétuelles recherches,
son goût de l’innovation. Un génie, vous dis-je !
Son exposition a lieu jusqu’au 29 octobre de cette
année, au musée Soulages, à Rodez.
À ne pas manquer, si possible.
http://musee-soulages.rodezagglo.fr/agenda/exposition-calder-forgeron-de-geantes-libellules-au-musee-soulages/
Michel
Ostertag
octobre 2017
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