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ARCHIVES FRANCO-SEMAILLES

 


Mars-avril 2018

 

 

Dana Shishmanian, Néant rose

dans la lecture de Gertrude Millaire

 

(éditions de L’Harmattan, collection Accent tonique, 2017)

 

Néant rose, oui mais il n’y a pas juste le Néant qui est Rose, la couverture du recueil est rose… et même l’illustration, Va nu pied tête haute par Da Cruz (graffiti dans Paris 19e, rue de l’Ourcq (photo prise par l’auteur en 2012).

Et je ne sais si cette couleur nous lie plus facilement à cette poésie de l’auteure mais on y entre doucement Au JOUR LE JOUR, en plein lundi, nous le suivons et c’est là que nous apprenons que le sommeil profond est dépourvu de rêve et que c’est là aussi que la puce intervient… et nous traversons le mardi et on y retrouve l’aurore boréale du jour d’avent… et le mercredi c’est la bouteille de Klein…le jeudi, on se questionne mais l’ange à vélo s’acharne à se taire et le vendredi est jour de passion, oups, on devine un peu que l’auteur veut nous conduire à ce samedi à la découverte de la plus belle fille qui, de grâce remplie chante un  noël de jadis dans le métro de ma vie   et le dimanche, c’est la lucidité… les lumières de la ville clignotent … et on recommence une autre semaine…puis une autre.

Mais ma section préférée est  BALADES URBAINES, oui , on y rencontre  L’homme à la serviette : bien sur sa mission est de veiller sur la serviette qui contient les secrets des chefs, les sentences du  Bon Dieu … etc. et  puis, Homme debout : il critique, engueule harangue… nous sommes responsable de tous : les massacres, les crises, les guerres etc. et nous  arrivons sur la Jeune fille aux écouteurs dans le métro, J’ai vu ses yeux  entr’ouverts me regarder, aqueux, visqueux , Les filles en noirs, aux grands sourires conquérant confiant, chevelures qu’on devine nouée en conques, Femme assise, frêle, nerveuse, alcoolique. Femme de pouvoirs, elle bosse  -  Femmes couchées, fauteuil de chimio – Le joueur d’échecs du métro, il en est drogué… et tous les autres… Hors du chemin, Sur la berge, ect.

Oui une belle variété d'émotions et de rythmes...

Et ce recueil se termine sur ces pages :

Cent et un haïkus en quête d’auteur
qui noue emmène aux quatre saisons

Oui, un très beau recueil... mais on sent toujours chez cette auteure, et pas juste chez cette auteure, chez les Français et certains européens, une blessure, un chagrin, un manque, une absence ou je ne sais trop... mais le bonheur tout simple, ne se voit pas, cette légèreté de vivre... cette légèreté de l'être, cette douceur qui nous enveloppe parfois... ces moments courts de plein bonheur... ces fou-rires qui éclatent... ces rires étouffés...   

Oui il y a de belles pousses...  plus joyeuses :

Laisse pousser l'arbre
de la racine de ton corps
des oiseaux viendront

Tu ne peux voler
plus loin que ton aile. Pourtant
tu peux l'agrandir

Ils sortent du marché
se dandinent dans le même rythme
une vieillesse heureuse

Une belle générosité, l'auteur nous offre en prime, de très beaux haïkus à découvrir…

et le dernier est mon préféré mais à vous de le découvrir.

 

Gertrude Millaire

 

 

 

 

 

Francosemailles  
mars-avril 2018 

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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