La Solitude CARAVAGE de Yannick Haenel
(Fayard, 2019)
Ce qui reste
au crépuscule
C’est le geste de refermer le livre.
Autrement il n’y a rien.
Il s’est refermé dans sa gloire.
Tous les mots d’incandescence brûlent encore.
Il a saisi l’indemne à même le corrompu,
Et la lumière de l’invisible et de l’obscur.
Il a saisi ce qui ne fait que nous frôler,
à chaque instant, de l’aube à l’aube, et qu’on
écarte, sans cligner…
Solitude : Caravage
Solitude de la vrille amoureuse
De ce face à face avec la naissance :
Perle de rien, azur, rosée
Ou bien larme,
L’effroi est une bouche ouverte,
Un cri dans l’ombre étroite qui étreint.
Le plus qu’intense est proie du gouffre,
Le plus que beau rejoint la faille,
Le désir infini t’éblouit
Démesure de la quête qui jamais ne
s’arrête :
tu lis, tu peins, écris et meurs.
Tu te tiens au plus près du peintre, Yannick
Haenel !
©Dominique Zinenberg
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