Billet d'humour ou ballade d'humeur
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Aglaé - Michel Duprez - Michel Ostertag...  et plus




Trilogue

Une autre façon d’apprendre

par Michel Ostertag



GEORGES.
Quand on voit, aujourd’hui, cette nouvelle façon d’apprendre, comparée à notre temps, quel changement ! Dorénavant, on peut apprendre chez soi, devant son ordi, sans se déplacer, plus besoin d’aller à la faculté, se taper une heure de métro…

PAUL.
Et puis copier le cours à l’aide de l’imprimante, l’enregistrer sur le disque dur et tout ça devant une boisson chaude, c’est épatant non !

MARCEL.
Si après tout cela, on n’est pas cultivé, je n’en veux rien !

GEORGES.
Miracle de l’Internet, l’ordi guide notre vie, du matin au soir… Bien que cela ne concerne que les matières théoriques… Je vois mal un médecin formé de cette façon, un malade sur écran d’ordinateur, ça reste qu’une image numérique.

MARCEL. Et moi, quand j’ai mal au ventre, ça n’a rien de numérique !

GEORGES.
Pourtant on nous montre des opérations où le malade est aux Philippines et le chirurgien à la Pitié-Salpêtrière à manipuler des grandes sondes devant un super ordi avec plein d’écrans dans tous les sens. 

MARCEL. Le type on l’endort, car sinon, moi à sa place je « flipperai » à mort. Me retrouver tout seul dans une salle d’opération avec seulement des informaticiens à mes côtés, c’est un coup à faire un infarctus !

PAUL. La médecine a bigrement changé, on ausculte plus vraiment, on radiographie, on dopplerise à tout va, on scanne sans hésiter, on veut voir à l’intérieur des artères, de l’estomac, on lance des mini caméras là où on ne peut aller, les gros intestin n’a plus aucun secret pour les médecins.

MARCEL. Ils sont curieux de tout, ces gens-là !

GEORGES. Un jour, ils feront comme les policiers qui recherchent un coupable, ils regarderont en nous comme dans un disque dur, même les traces de nos excès !

PAUL. « —Dites voir, il y a trois mois vous avez pris ce qu’on appellerait une « cuite » n’est-ce pas ? Avouez, je le sais. »

GEORGES.
Et je ne vous dis pas, si le patient a trompé sa femme, alors là, il sera mal, impossible d’expliquer le pourquoi du comment…

PAUL
.
Allez trouver une épaule compatissante auprès d’un chirurgien…

GEORGES.
Le nombre de maris ou de femmes qui refuseront de se faire soigner…
Pourquoi cela ? Demandera le médecin, on lui répondra : « parce que… » Sans donner davantage d’explications.


MARCEL.
La sécu sera renflouée, comme par miracle ! Et si le patient à bu comme un trou pendant les trois-quarts de sa vie, il n’a pas intérêt à présenter une cirrhose du foie, sinon, il risque d’être mis en quarantaine et se voir refuser le remboursement de ses frais médicaux.

PAUL.
Triste perspective, mes amis ! Il va falloir les calmer tous ces bons apôtres, ils vont nous rendre encore plus malades que nous le sommes. Le secret professionnel rompu pour raison d’équilibre financier de la Sécu, il n’est pas beau le progrès !

GEORGES. Et je ne parle pas des accrochages dans les rues des grandes villes :
« —Etiez-vous à jeun ? —Euh, pas vraiment… — Alors, attendez-vous à payer l’intégralité des frais de réparation des voitures que vous avez endommagées. — Comment le savez-vous ? — Votre foie a parlé ! »

MARCEL. Au secours, j’en peux plus !




Trilogue
par Michel Ostertag
pour Francopolis février 2013




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Créé le 1 mars 2002

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