HUMEUR
Petits Moments Poétiques...
suite 2
par Michel Ostertag
*
Je ne demande pas un « je t’aime », pas davantage un aveu,
juste un sourire appuyé, celui qui va droit au cœur, que l’on
garde au chaud pour sa propre éternité.
*
Enfant, ta poésie est le jeu ; l’inspiration le moment qui
passe. Tu souris à la vie et la vie te le rend bien. Garde bien
à ce qu'elle ne te le reprenne jamais, cet instant.
*
Assis au bord du lac, la tête dans le vague, je ne pense à
rien, à mon passé, peut-être, il coule au rythme de
cette eau. Ainsi va la vie, au hasard des songes.
*
À la terrasse du restaurant, je regarde passer les gens.
Spectateur des autres. J’aime me prouver que j’existe. Moment de paix
offert par le hasard.
*
Je prends un livre au hasard, je l’ouvre, lis une phrase parmi tant
d’autres, elle me rend heureux pour la journée. Bonheur simple.
*
À l'aplomb du champ, une montgolfière, je vois comme
jamais l'horizon, je plane dans le bleu du ciel. Je suis autre. Ma vie
en bas ne compte plus.
*
Deux petites filles à nattes jouent à la marelle. Un
rayon de soleil vient inonder le carrelage où sont tracé
à la craie : enfer, ciel, paradis… Instant lumineux.
*
Le noir se fait dans la salle ; le silence nous recouvre ; le rideau
rouge s’ouvre, la chanteuse apparaît. On applaudit. Le silence
revient. Elle chante et le temps se met en pause. Sublime
étrangeté.
*
Après avoir pleuré l’enfant s’endort, la bouche
entr’ouverte, les yeux mi-clos. Le sourire revient sur les
lèvres du père. Bonheur indicible qu’il espérait
sans y croire vraiment.
*
Du puits, j’ai tiré une larme d’eau ; je l’ai
déposée sur la margelle et le soleil est venu la caresser
avec tendresse. Elle a aussitôt disparu dans son royaume.
*
La nuit est venue. Pareille et à chaque fois différente.
Elle me prend avec elle et au jour me rend à moi-même
vieilli de douze heures, sans m’en apercevoir, fou que je suis !
*
Le temps qu’une phrase vienne jusqu’à vous et vous caresse les
sens et le temps a filé. Ne pas retenir les choses de la vie ;
ne garder en mémoire que ces moments instantanés.
*
Imperceptibilité de la chose passée ; renouveau des
moments défunts. Ne voir que l’instant poétique en toutes
choses.
*
La pluie ne compte pas ; pas davantage le soleil ou la nuit, pas plus
le jour. Seul vaut l’instant teinté de poésie.
*
J’ai abusé du champagne. Je vois la vie en rose. La meilleure
illusion du bonheur.
*
Assise à côté de ma table. Vous parlez, je fais
semblant de ne pas écouter. Ce que vous dites me plaît. Je
souris. Vous me souriez de me voir sourire. Nous pourrions devenir amis.
* VOIR
Petits Moments Poétiques I (octobre 2014)
pour Francopolis novembre 2014
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