Billet d'humour ou ballade d'humeur
Ici dire vaut mieux

que se taire...










 
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avril 2007

  Aphorismes    

  


par Aaron de Najran

-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : «Tout est là» (Jules Renard)


Aphorismes de FÉLIX LECLERC

Ce qu'il faut de saleté pour faire une fleur!
 
*
On court à celui qu'on aime
A celui qui nous aime, on marche.
 
*
Tout s'use: les habits, les célébrités, les maisons, l'amour. La seule inusable: l'espérance.

*

Le chameau ressemble au désert avec ses dunes, son élasticité, sa bosse d’eau, son mouvant.
*

Ce n’est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes
*

Même si l’habit de ton père te va comme un gant, brûle-le.
Commence ta vie dans du neuf, comme il a fait.
*

La civilisation a besoin d’hommes.
Pour la reproduction, des mâles suffisent.
*

Que dit l’automne aux arbres ?
- Jetez vos diplômes !
*

Il y a toujours un Jésus et un Barrabas à l’affiche. L’amour et le scandale ont toujours attiré les foules.
*

Pour Lévesque, le Québec est une locomotive, pour Trudeau, un des dix wagons…
*

Comment expliquer qu’un prince soit haï de ceux qu’il enrichit et aimé de ceux qu’il appauvrit ?
*

Le chant qui saute la frontière naît souvent dans la prison.


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LES APHORISMES  DE WERNER LAMBERSY

Déjà le sacré n'est plus possible.

*

On cherche l'ersatz de soi
dans les produits
sur affiches.

*

Les conseils d'administration
crachent
leurs bénéfices
à la face d'un peuple qui veut
du travail
et un sens au travail bien fait.

*

L'eau devient rare mais pas
les inondations ni
les tornades
l'air tue autant que le mazout
les cormorans.

*

Se nourrir n'est plus une fête
ni  le plaisir
une façon de rire avec la mort.

*

L'esthétique est toujours
la fin d'une époque.

*

Rien ne sera perdu tant
qu'on attend
ce quelque chose qu'on n'a pas.


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LES APHORISMES DE PIERRE-ALBERT JOURDAN

Croire aux mots comme souliers et non comme épingles de fixation.

*

 Il faudrait parler au-dessus de soi, comme on aide quelqu'un à franchir un mur.

*

De la façon dont tu peux te couler en ce monde dépend la façon dont ce monde coulera en toi.

*

Ce ne sont pas les nuages qui sont menaçants. C'est la fixité du regard qui les ignore.

*

Le vide de ton esprit porte l'échelle.

*

Je rêve d'une pensée qui m'accomplirait...
Fleur ou bâton ? Bâton, sans doute, pour m'éviter l'assoupissement.

*

Avec, pour compagne, une courbe de colline dans la brume du soir. S'effacer devant elle. S'efforcer de rendre cette politesse toute naturelle, sans effort.

*

Tu as tout le feuillage pour disparaître. Et quand disparaîtra le feuillage, c'est toi qui deviendras feuillage.

*

C'est aussi une cathédrale l'amandier en fleurs tout bourdonnant d¹abeilles.

*

Offrande, comme glissée d'une main absente.

*

N'ajoute rien. Garde en toi le retrait. Ne laisse pas l'émotion submerger ce paysage.

*

Célébrer, célébrer, pas autre chose.

*

Avec l'herbe et le feu : voilà l'échelle.

*

 Les nuages dessinent le Souffle.

*

Toute une philosophie à portée d'herbe. Savoir mâcher cet enseignement.

*

Faire sa place à la nudité, à la confiance, à l'offrande. Savoir, en face, se simplifier.

*

La voie est libre où tu circules, prisonnier.

*

Quelle réponse voudrais-tu entendre ? Inutile de poser des questions, dis-moi simplement quelle réponse tu voudrais entendre. Cherche.

*

Amulettes de paroles, allumettes usées.

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LES APHORISMES DE PAUL-JEAN TOULET

Aimer moins, ou ne plus aimer, c’est tout de même.

*

Il  y eut un pays charmant, naguère. Celui où l’on n’allait pas.

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On a dit de la beauté que c’était une promesse de bonheur. On n’a pas dit qu’elle fut tenue.

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La plus cruelle absence est celle que l’on peut toucher avec sa main.

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Les Japonais disent qu’on peut faire un éventail de fer, mais non pas un sabre de soie.

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Les arrivistes sont des gens qui arrivent. Ils ne sont jamais arrivés.

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C’est un forgeron bien paresseux qui ne se lèverait pas pour faire une fausse clef.

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D’être sans noyau, c’est un progrès pour la prune, mais du point de vue de ceux qui les mangent.

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Peut-être qu’il est doux d’être mort. Il ne l’est pas assurément de mourir.


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responsable Jean-Marc La Frenière                    
pour francopolis avril 2007                      

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Créé le 1 mars 2002

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