février 2008
Aphorismes
par Aaron de Najran
-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- :
«Tout est là»
(Jules Renard)
Aphorismes
de
PAUL VALET
Un
regard qui fait mouche
voit double
*
Être à la hauteur
de sa déchéance
*
Sur le ballast des mots
la parole déraille
*
Le langage se ride
comme le vieux cuir
*
Dans la tourbière des adjectifs
le verbe s’enlise
*
Au fond, tout est silence
Le reste n’est que du bruit
*
Des mots des mots des mots
hérissés de rechutes
*
Crains ton ombre
Elle voit clair
dans ton faux grimoire
*
L’Horreur est généreuse
Elle offre plus qu’elle n’en peut
*
Le risque abolit le hasard
*
C’est le fragile
qui l’emporte
*
Les arbres piétinent sur place
où leurs ombres glissent
*
Chacun porte sa mort
comme un talisman tordu
*
Le visage du sacré est béant
*
L’Essentiel est complice
du médiocre
*
À plat ventre
ils commandent !
*
Dans l’inavouable
l’aveu resplendit
*
Le végétal croît en silence
L’Homme végète avec bruit
*
Le bien et le mal
mangent
dans la même écuelle
*
À travers le mur de mes sens
je pressens d’autres emmurés vivants
*
Les dieux ont soif
d’impuissance
*
Il n’y a pas de nobles ambitions
*
Le vent se met debout
pour affronter la tempête
*
Déhancher le poème
c’est le mettre sur pied
*
La voix se tait
Le silence éclate
*
Se nourrir d’impensable
est le plat du poète
tiré de "Mémoire
seconde "
***
Aphorismes de FERNANDO
MENÉNDEZ
Se baigner dans l'obscurité de soi-même.
*
Le monde possède une infinité de dictées (ou de
titres) et de dictateurs.
*
Les charlatans expliquent l'inexplicable.
*
Il existe une écriture sans méthode à
l'intérieur de tout texte.
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La sentence du passé est le plaisir de la pensée.
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La vie est une infraction tragique de l'ironie.
*
Il n'est pas possible de mourir en toutes circonstances.
*
L'impossibilité d'être nous conduit à l'absurde.
*
La clé de l'homme est dans sa privation de futur.
*
Tout est possible sauf l'argent propre.
*
Les anecdotes, comme les ombres, résistent à
l'effacement.
*
Tout art exhume sa perfection.
*
L'ombre, la métaphore continue de soi-même.
*
Celui qui écrit rêve le temps de sa solitude.
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