Ne dites pas à la rose qu'elle doit son parfum à
l'engrais.
*
Les gens les plus insupportables sont ceux qui font boutique de leurs
humeurs.
*
Le mot de trop est une sorte de sparadrap dont on a le plus grand mal
à se défaire.
*
Le souvenir de ma mère est tout entier dans la douceur de ce
brin de laine.
*
Angoisse se dit en anglais agony.
*
Malheureux en amour, malheureux toujours.
*
Baisse les yeux devant la mer tellement elle en impose.
*
A un certain âge, même l'orgueil du pire paraît fade.
*
Nous vivons un âge d'argent qui se voudrait l'âge d'or.
*
Seuls les mystiques s'abîment et s'en sortent indemnes.
*
Le cinquième jour Dieu créa les animaux. Et comme ils
avaient faim :"Mangez-vous les uns les autres", dit-il.
*
J'ai connu un petit oiseau amoureux d'une pince à linge de
couleur.
*
Ne pas croire les épines, la rose est innocente.
Extraits
de "Minimales et Maximiennes", Climats, 2002
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LES APHORISMES
DE CLAUDE FRISONI
Les grands hommes sont soucieux d'éthique,
les petits d'étiquette.
*
Pour survivre,
les sociétés ont plus besoin de futures mamans que
d'experts.
*
Espérer ce qu'on n'aura pas, se plaindre de ce qu'on a et
regretter
ce qu'on n'a plus sont les trois mamelles de la nature humaine.
*
Dieu est un étrange berger,
qui attend de ses agneaux qu'ils soient dévots.
*
Les hommes politiques feraient bien d'écouter nos voix,
avant de les compter.
*
Entre le désir de bien faire et la peur de mal faire, il y a la
même différence qu'entre la bonne volonté et la
mauvaise conscience.
*
Parmi tous les astrologues, tarotologues, numérologues
et autres machinologues, les cancérologues
restent les plus capables de prévoir l'avenir.
*
Qu'il s'agisse de la terre ou du coeur,
c'est quand on s'aime qu'on récolte.
*
Répartir, c'est nourrir un peu.
*
C'est leur ego
qui empêche les hommes d'être égaux.
*
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
Mais si on retire science à conscience, qu'est-ce qui reste?
*
Un converti en vaut deux.
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L'odeur, c'est le porte-jarretelles de la bouffe.
*
Ceux qui n'aiment pas les bêtes,
n'aiment pas les animaux.
*
L'époux légitime de la Mère Patrie,
c'est toujours le Père Lachaise.
*
Il y a trop d'eau, trop de froid et pas assez de pétrole dans
les pays froids
et pas assez d'eau, trop de chaleur et plein de pétrole dans les
pays chauds.
A part ça, Dieu n'est pas alcoolique.
*
Extraits
de Pièces montées chez PHI Éditions.
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LES
APHORISMES DE GILLES POUTRAIN
L'Ennui, à force de décupler les secondes, est devenu
l'haltérophile du Temps.
*
Si j'avais dû être une femme, je l'aurais faite à
l'image
de celles que j'ai aimées. Éloge de la moyenne, diront
certains,
culte de la personnalité diront les autres. La science tranchera.
*
La solitude se nourrit des herbes folles de l’imaginaire. Tu es partie.
Petit
matin dans son rond de serviette. L’amour en fit trente-cinq recueils,
Coltrane
tout un poème.
*
Plus l'écrivain semble misanthrope et renfermé, moins il
semble
parler du monde qui l'entoure et plus l'époque se
dévoile.
Le corps apparaît quand la strip-teaseuse se rhabille.
(aphorismes
inédits)
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LES
APHORISMES DE UMAR TIMOL
L'esprit est pressé de vivre alors que le corps est
pressé de mourir.
*
Les dessous de l'histoire nous révèlent que l'histoire
est souvent une histoire de dessous.
*
On peut considérer qu'un mariage est réussi quand,
à
l'heure des bilans, on découvre qu'on s'aime plus qu'on ne se
déteste.
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Vieillir c'est quand on commence à se demander (si ce corps est
bien le mien).
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Les gens qui prétendent se moquer de ce qu'on pense d'eux sont
généralement
ceux dont tout le monde se moque.
*
L'homme est un nœud de contradictions que la mort seule parvient
à dénouer.
(aphorismes
inédits)
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