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JUIN 2007

  Aphorismes    

  


par Aaron de Najran

-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : «Tout est là» (Jules Renard)


Aphorismes de CLAUDE ALBAREDE

La poésie découvre, mais ne préserve rien. Elle donne à naître, et ne sera donc jamais un préservatif.

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Si dans l’arbre les feuilles n’avaient que le vent à raconter, toutes les branches s’écrouleraient d’inattention.

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Je pense qu’aujourd’hui le poème doit couper court à travers mots.

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Au fond de la forme il y a la forme du fond.

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Si le diable est dans les détails, dieu est dans les nuances.

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Méfions-nous des poètes généreux, ils laissent trop de gratuités dans leurs poèmes.

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Beauté qui souffre tient moins longtemps que sa douleur.

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Il n’y a plus de pourquoi devant la douleur, ni de comment devant l’innocence.

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Tout écran fait écran.

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Aujourd’hui la pensée au lieu de réfléchir réverbère.

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Pensée unique et langue de bois sont dans un bateau. Un insubmersible bateau. Le bateau de leurs idées-bateaux.

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Depuis que l’homme existe il massacre. Il s’est donné des dieux pour s’imposer le respect, et même l’amour. Mais au nom de ces dieux, il continue de massacrer de plus belle. Son âme est un fer de hache.

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Entre s’envoyer en l’air et se foutre en l’air, il y a toute la gamme de la passion. 

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L’homme ne passe pas à la toise de ses exploits. Ce sont ses limites qui le mesurent. 

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Qui arrondit les angles courbe aussi un peu l’échine.

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Même si on se contente de peu, quand on ne reçoit rien on est déçu.

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Tout visage emporté, que reste-t-il pour faire face? 

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Dans ce monde, qui a tendance à se défiler, je me demande si la poésie n’est pas la seule à tenir parole... 

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Aphorismes de FERNANDO MENÉNDEZ

Le monde appartient au vent.
Il n'est rien de plus poétique qu'une feuille qui tombe.

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La souffrance est l'aveuglement de la félicité. 

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Je cherche à être le poète de la distance intérieure.

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Le coeur n'échappe jamais à son ombre.

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L'amour est une métaphore sur la métamorphose. 

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Nous allons vers l'espace en laissant derrière nous l'espace.
L'espace est l'endroit strictement extérieur à nous-mêmes.

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Nous nous promenons dans les limites de notre vide intime.
Nous ne sommes qu'un brin de songe sur le néant.

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Je veux m'immortaliser moi-même en moi-même. 

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Le coeur: un nid précaire.

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L'oeuvre est une émigration intérieure. 

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Penser est comme se souvenir.

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L'infini existe seulement dans l'instant.
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Mon voyage va de la présence à l'absence.

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Il est des poètes qui, plutôt que de s'adonner à écrire des poèmes, se vouent à l'élevage de coqs de combat.

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L'ombre du soir est plus lourde que celle du matin.

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Parler d'autrui est parler de soi-même.

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Je suis une ombre de mon vide

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Au travers de l'écriture, la distance intérieure s'accroît

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La mort est la toile d'araignée de la vie. 

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J'écris un vers et je sens l'écho de l'éveil.

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Le poète oeuvre comme une source de lumière dans le jardin de la vacuité.

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Chaque arbre est une parole de silences. 

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Le chemin de la poésie peut être long, il conduit toujours au silence du néant.

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extrait: In Dunes



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responsable Jean-Marc La Frenière                    
pour francopolis juin2007                      

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Créé le 1 mars 2002

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