Billet d'humour -aphorismes-pensées
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JUIN 2011
Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : [Tout est là]
(Jules Renard)


par Aaron de Najran


Le Journal des frères Goncourt V et FIN
tiré des notes de lecture de Michel Ostertag

Dans cette dernière sélection du « Journal des frères Goncourt », ceux-ci se montrent de parfaits analystes du  monde qu’ils côtoient au quotidien. Un tantinet méchants, ils savaient voir au-delà des apparences et pour un mot d’esprit n’hésitaient pas à devenir cruels.

Je vous invite, une nouvelle fois, à déguster ces petits moments si particuliers de la vie littéraire de la fin du XIXe siècle.


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Il y a des hommes, il y a une femme.

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Il en coûte encore plus de trouver du talent à ses amis qu’à ses ennemis.

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Une femme qui n’a pas été jolie n’a pas été jeune.

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Revoir est toujours triste.

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Les mères, sublimes aveugles !

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Quelquefois une dernière innocence reste à la femme perdue : le rire.

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A un certain âge, la nuit, c’est l’ennui de ne pas être au lendemain.

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Lu aujourd’hui les projets de ce que projetait Balzac. Il méritait de vivre dix ans de plus comme Hugo dix de moins.

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Les tapisseries, c’est mieux qu’une peinture, c’en est le rêve.

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Elles sont bien noires, les pensées des nuits blanches.

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Catulle Mendès : c’est bien la tête d’un Christ qui aurait eu la chaude-pisse.

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Une erreur de trois centimes dans les comptes d’une année, il y a cinq ou six ans, a fait passer cinq jours et cinq nuits aux sept employés de la fortune privée des Rothschild.

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Manet : Un modèle qu’il fait poser lui a raconté qu’à treize ans, elle avait perdu sa grand-mère, qu’on l’avait fait monter dans l’unique voiture de deuil avec un vieux parent et que ce vieux parent l’avait dépucelée dans le trajet au cimetière.

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Moi, il n’y a que les parisiens qui m’intéressent… Les paysans, tout le reste de l’humanité enfin, c’est pour moi de l’histoire naturelle.

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Zola dit, que sa mère étant morte à Médan et que l’escalier se trouvant trop petit, il a fallu la descendre par la fenêtre et que jamais il ne rencontre des yeux cette fenêtre sans se demander qui va le descendre, de lui ou de sa femme.

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En revenant de Médan, je me dis qu’un ménage peut se passer d’enfant dans un appartement de Paris, mais non pas dans une maison de campagne. La nature appelle des petits.

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Je disais ces jours-ci, à propos d’Hérédia, chez lequel la terrible sonorité du verbe sort avec effort d’un bégaiement : « C’est un feu d’artifice sur lequel il a plu. »

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L’amour du mari chez l’Américaine diffère de celui de la femme française ; l’Américaine préfère toujours son mari à son enfant, la Française, toujours son enfant à son mari.


Note


Les frèresGoncourt, Edmond (1822-1896) (photo) et Jules (1830-1870) romanciers français et auteurs d'un célèbre journal à quatre mains. Edmond de Goncourt légua toute sa fortune à une académie qui porte son nom. L'auteur Edmond Goncourt est indissociable de son frère Jules, avec lequel il compose, dès 1850, des ouvrages d'histoire, notamment sur la peinture, comme L'Art du XVIIIème (1859-1875). Peu à peu, le travail collaboratif des deux frères se diversifie et ils se mettent à écrire des romans naturalistes tels que Soeur Philomène, en 1861 et, Edmond seul, La fille Elisa en 1877.

L'oeuvre littéraire majeure du duo reste cependant leur Journal, tenu à deux depuis 1851. Repris par Edmond à la mort de Jules en 1870, il présente un témoignage détaillé de la vie au siècle dernier. Dans son testament, Edmond demande à ce que soit créée une académie littéraire en mémoire de son frère. Le prix Goncourt est, depuis le plus grand prix littéraire français.

Quelques sites:
Site académie Goncourt
Site consacré aux frères Goncourt

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Journal des Frères Goncourt
notes relevées par Michel Ostertag

     pour Francopolis juin 2011
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Créé le 1 mars 2002

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