Billet d'humour -aphorismes-pensées
Ici dire vaut mieux que se taire.
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MARS 2011
Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : [Tout est là]
(Jules Renard)


par Aaron de Najran


Le Journal des frères Goncourt II
tiré des notes de lecture de Michel Ostertag

Suite de ma lecture du Journal des frères Goncourt. Ce que j’aime particulièrement dans un Journal comme celui-ci, c’est que cela part dans tous les sens ! Rien n’est classé, hiérarchisé par thèmes ; non, c’est l’événement comme un mariage, un enterrement qui incite à une réflexion, une remarque, un trait d’humour :


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Quand je vois une pharmacie homéopathique, il me semble que l’homéopathie est le protestantisme du médicament.

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Il y a deux choses qui font un chef-d’œuvre d’un tableau ; la consécration du temps et sa patine, le préjugé qui empêche de le juger et le jaunissement qui empêche de le voir.

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Le quartier de Saint-Sulpice est le quartier de Paris où les épiciers vendent des cierges.

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Le mariage est la croix d’honneur des putains.

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Il mourut en odeur d’Orient, comme d’autres meurent en odeur de sainteté.

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Michelet me fait l’effet de voir l’histoire comme un homme qui, de la Butte Montmartre, verrait Paris par un temps de brouillard, avec  quelques éclaircies.

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Il en est des petites filles jolies trop jeunes comme de ces journées où il fait beau trop matin.

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Il a trouvé des papiers pêle-mêlés.

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Ne pas s’occuper des autres, c’est toute la distinction ; s’en occuper, c’est toute la politesse. C’est deux contraires, appliqués selon les lieux, les personnes, les circonstances, font tout l’homme bien élevé.

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Le peuple déjeune, la bourgeoisie dîne, la noblesse soupait. L’estomac se lève plus ou moins tard chez l’homme, selon sa distinction.

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Les choses, depuis le commencement du monde, vont en étant  toujours aussi mauvaises, mais en paraissant un peu meilleures.

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Il n’y a de bon que les choses exquises !

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Un auteur doit être dans son livre  comme la police dans une ville ; partout et nulle part.

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Un livre n’est jamais un chef-d’œuvre ; il le devient. Le génie est le talent d’un homme mort.

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Le travail est le lest de la vie.

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Tout homme qui ne se croit pas de génie n’a pas de talent.



Note


Les frèresGoncourt, Edmond (1822-1896) (photo) et Jules (1830-1870) romanciers français et auteurs d'un célèbre journal à quatre mains. Edmond de Goncourt légua toute sa fortune à une académie qui porte son nom. L'auteur Edmond Goncourt est indissociable de son frère Jules, avec lequel il compose, dès 1850, des ouvrages d'histoire, notamment sur la peinture, comme L'Art du XVIIIème (1859-1875). Peu à peu, le travail collaboratif des deux frères se diversifie et ils se mettent à écrire des romans naturalistes tels que Soeur Philomène, en 1861 et, Edmond seul, La fille Elisa en 1877.

L'oeuvre littéraire majeure du duo reste cependant leur Journal, tenu à deux depuis 1851. Repris par Edmond à la mort de Jules en 1870, il présente un témoignage détaillé de la vie au siècle dernier. Dans son testament, Edmond demande à ce que soit créée une académie littéraire en mémoire de son frère. Le prix Goncourt est, depuis le plus grand prix littéraire français.

Quelques sites:
Site académie Goncourt
Site consacré aux frères Goncourt

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Journal des Frères Goncourt
notes relevées par Michel Ostertag

     pour Francopolis mars 2011
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Créé le 1 mars 2002

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