Billet d'humour ou ballade d'humeur
Ici dire vaut mieux

que se taire...










 
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  Aphorismes    

  


par Aaron de Najran

-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : «Tout est là» (Jules Renard)

 

APHORISMES  DE  JACQUES ROLLAND


Parler pour ne rien écrire…

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Voici des mots : la poésie est la fête éblouie de leur alliance.

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Le mot galet n’épousa-t-il pas la paume de ma main un jour que la poésie se jouait de mon incrédulité ?...

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Nous pouvons bien jouer avec les mots puisqu’ils se jouent de nous.

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Ceux qui s’écoutent en écrivant.
                              Ceux qui écrivent en écoutant…

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Cette conscience de l’écriture qui interdit l’écriture. Alors il faut desserrer l’étau, oublier ce regard sur soi tour à tour coupable, dénonciateur, désabusé.

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Je suis né avec un bec de lièvre au cœur, le cœur en marmelade  comme un chignon défait.

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J’emploie les mots pour me dédire de mon peu de talent à vivre, ma grâce retournée comme un gant.

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Inquiet, j’écris pour me mettre d’accord.

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Nous laissons des traces sur le ciel glacé comme cette silhouette dans la brume appuie sur le silence l’ombre bleue du passé.

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Rien n’est éblouissant (?)
                  Il n’y a que des yeux éblouis (?)

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Ma petite Chloé, trois ans,  s’étonne : « tu as des petites lunes dans les yeux, comme moi.»

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Il est dangereux de se pencher sur une page blanche.

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Ménager une part de soi qui se laisse porter par le courant dans la confiance du précipice.

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Quelque chose à l’intérieur s’écrit.
                                 Glisse une ombre, complice

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Mes mots se souviennent de ce que j’ai oublié. Tout ce que j’écris est écrit depuis longtemps mais tout ce qui est enfoui est-il promis à la lumière ?


photographie Jacques Rolland

*

Mes mots sont des miroirs sans tain : je vous vois sans être vu. 
Puissiez-vous vous reconnaître.

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L’océan ne saura jamais qu’il est ivre de sa liberté.
Mais l’homme a cette faculté étrange de rêver la vie, de vivre éperdument à côté d’elle.

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Tout poète est dépositaire.
                      Tout acte poétique est dépossession.

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Au fond on écrit toujours de la même chose.

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                     Chacun possède une vérité nue qui avance masquée.

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Toute poésie est convoquée par l’en deçà des mots.
                      Dans l’œil de la baleine, elle interroge notre vanité.

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On ne fait que s’approcher par des chemins différents, des vérités que d’autres ont déjà tenté de débusquer et dont la révélation si elle était possible, nous inciterait à nous taire, enfin.

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Écrire ce n’est pas donner, c’est rendre

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                      Le bonheur est aphone : il a scellé ma bouche.





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Créé le 1 mars 2002

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