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ARCHIVES: APHORISMES

 

Septembre-octobre 2020



Confidences de confinés…

 

par Jérôme Fleuret

 

 

–As-tu lu beaucoup de livres pendant toutes ces semaines ?

–Non, pas vraiment !

–As-tu fait l’amour avec ta femme plus souvent ?

–Non, les enfants toujours présents m’en ont empêché

– À quoi as-tu passé ton temps ?

– À rien, surtout à rêver à une vie plus agréable !

 

–J’ai relu des anciennes lettres d’amour de ma femme qu’elle m’avait envoyée, j’ai explosé d’amour pour elle, je l’ai rendu heureuse toute la nuit qui a suivi et j’ai repris la lecture les jours suivants et son amour pour moi n’a fait qu’augmenter…Vive le Covid !

 

–Les enfants ne vont plus à l’école, quoi de mieux pour eux ! Ils souhaitent que cela continue toute l’année…Qu’on ne me dise pas le contraire !

 

–La découverte en profondeur de mon appartement, ses défauts, son inconfort, l’insonorisation, le bruit des voisins, tous ces défauts qu’on ne voulait pas voir ordinairement, je les vois en pleine face, aujourd’hui…

 

–Être seul avec ma maison, moi qui l’aimais tant jadis, je vais finir par la détester, je vais la revendre…Oui, mais pour aller où ? A la campagne, loin de Paris, pourquoi pas ?

 

–Seul sans femme, sans amour au quotidien, la pire des choses ! Avoir une femme a ses côtés, avec soi, qu’on aime et qui vous aime, mais c’est comme un paratonnerre  à la mélancolie, au désespoir, au chagrin…Croyez-moi !

 

–Je ne comprends plus rien à la vie et celle-ci me le rend bien. Elle se fout de moi et ne s’intéresse pas du tout à moi, je ne compte pas pour elle, me laisser seul en télétravail, loin des potes et copines  du bureau, est-ce humain ? Moi, je dis NON !

 

–Mon père, à faire du vélo comme un forcené tous les jours s’est luxé le genou et il ne peut plus marcher…Alors, disons : a bas le Covid !

 

–Pendant toutes ces semaines de confinement, à la maison, ma femme a pris quelques kilos, de maigrelette elle est passée à rondelette, mais tous ces kilos en plus, elle a su les placer aux bons endroits (je ne sais pas comment elle a fait !). Et le bénéficiaire, c’est moi, depuis, je l’aime encore plus…

 

–Mon mari est au chômage et moi en télétravail, il est peiné de me voir tant occupé sur l’ordi ; il est tout vigoureux de partout et ne pense qu’à ça ! Et moi, je ne peux pas m’occuper de lui tout le temps, je lui dis de passer l’aspirateur, de remplir le lave-vaisselle, mais il le fait en rechignant et veut aussitôt sa récompense ! Je suis doublement fatiguée.

 

–Mon grand fils et sa copine sont séparés par le Covid ;depuis,il ne tient plus en place, il embête tout le monde et reste des heures au téléphone, on ne peut plus rien en tirer ! dit sa mère. On en est arrivé à lui souhaiter qu’il attrape le Covid et qu’il aille rejoindre sa copine à l’hôpital !

 

–Au moment du déconfinement, mon mari, fou de joie, s’est précipité sur ses baskets et il est parti comme un fou au Bois faire « du marathon », comme il dit. Il en est revenu cassé, fourbu, ne tenant plus debout, il s’est couché, malade, il a fallu appeler le médecin, il aurait un début de bronchite… Bravo, ah les effets du Covid, ne m’en parlez pas !

 

–Toute la journée, les mômes à se disputer, pour un oui ou un non, « Maman, il n’arrête pas de m’embêter » et c’est comme ça jusqu’au couché, je plains les institutrices, toute l’année comme ça, toute une vie comme ça et quand elle rentre chez elle, c’est la même chose avec leurs propres enfants, y a quoi se flinguer !

 

 

 

 

©J. Fleuret

     pour Francopolis – septembre-octobre 2020

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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