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HUMEUR

Paris en pointillé

par J. Fleuret

 

Je me souviens de ses rues, ses monuments, squares et impasses, ses lieux où vécurent des hommes connus dans l’histoire, je me souviens…

 

1

Lutece

Je me souviens de la rue de la Colombe, au n° 6, à droite du café, une inscription signale qu’à cet endroit se situait autrefois un rempart romain. Vestiges découverts en 1898. Au sol, un pavage différent et transversal correspond à l’ancien tracé de l’enceinte gallo-romaine de Lutèce lors de l’invasion des barbares.

2

Lutece

Je me souviens de la rue Massillon, au n°8, la Maîtrise de la Cathédrale et à l’intersection avec la rue Chanoinesse une plaque précise l’emplacement de la maison où est mort le poète Joachim du Bellay, à 37 ans, le 1er janvier 1560.

Quelle triste idée de mourir un début d’année ! Lui qui a introduit en France le sonnet amoureux avec un lyrisme élégiaque qui annonce le romantisme.

3

B2

Je me souviens du quai aux fleurs au n°1 où vécut le philosophe Vla­dimir Janké­lévitch décédé en 1985. Héritier de Bergson il a tenté de définir une morale fondée sur l’altruisme. Ici, aussi vécurent René Coty et sa femme Germaine. Il avait acquis l’appartement 3 semaines avant d’être élu président (le dernier de la IVe République).

4

BP6

Je me souviens de la place Dauphine et du n° 15 où vécut le couple Signoret-Mon­tand, aujourd’hui occupé par une galerie de peintures. La maison traverse toute l’épaisseur de l’immeuble et débouche au quai des Orfèvres.

 

5

Je me souviens du n° 28 de la place Dauphine où Madame Roland, née à Paris, en 1754, morte en 1793 a été guillotinée à l’âge de 39 ans. Elle fut élevée dans cette maison.

6

Je me souviens du square du Vert Galant, en forme de proue et qui s’est appelé île aux Juifs. On y brûla vif Jacques de Molay, grand maître de l’Ordre des Templiers. Il est précisé que son niveau est le niveau réel de Lutèce, soit 7 m de dénivelé par rapport à aujourd’hui. Impressionnant, non !

7

Je me souviens du portail de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, cette rose des vents fixée au sol, devant le portail, sur le parvis, en bronze, sorte de point imaginaire et qui marque le départ de toutes distances kilométrique entre Paris et n’importe quel point du pays.

8

Je me souviens du square Henri-Galli ; ce square, ignoré des parisiens car ils passent ici plus souvent en voiture qu’à pied, présente des pierres venant de la tour de la Liberté, de la forteresse de la Bastille. Ces pierres ont été découvertes, en 1899 au moment des travaux du percement du métropolitain et transportées sur cet emplacement. Le mot Liberté inscrit sur la pierre doit être pris ici en un sens limité, en fait, il donnait droit aux prisonniers enfermés à sortir se promener dans la cour d’honneur ou le jardin de la prison.

9

Je me souviens de la rue Chanoinesse, le n°14 et de la plaque apposée sur une petite maison de deux étages sur laquelle on peut lire – deviner plutôt car les lettres sont effacées – le nom de Bichat, (il était médecin à l’Hôtel-Dieu) Il meurt ici en 1802, à l’âge de 31 ans… Cette maison aurait été également habitée par Jean Racine de 1672 à 1677. De cette époque datent les pièces Baja­zet, Mithridate et Phèdre.

10

Je me souviens de la rue Chanoinesse au n° 17 d’une maison dans un renfoncement, c’est celle du prédicateur Henri Lacordaire (1802-1861). Il fut prédicateur et écrivain. Il fut ordonné prêtre en 1827. Prédicateur à Notre-Dame pour les jours de carême.

11

Je me souviens de la place du père Teilhard de Chardin au n° 21 du boulevard Morland, un bâtiment qui m’est cher, je veux parler du Pavillon de l’Arsenal ou Centre d’urbanisme et d’architecture de la Mairie de Paris.

 

Et juste devant ce pavillon, une statue en bronze, d’une facture aérienne, inspirée, célébrant Arthur Rimbaud et intitulée : "L’homme aux semelles de vent".

 

 

12

Je me souviens de l’ancienne gare de la Bastille, ligne inaugurée en 1859. La gare était l’œuvre de l’architecte Berthelin. Dès les premiers jours, elle offrit aux Parisiens la possibilité de goûter aux charmes des environs de la capitale, mais aussi et surtout aux banlieusards de pouvoir venir travailler à Paris. La gare fut construite en pierre et briques dans le style des maisons de la place de la Bastille. Elle reliait dans un premier temps Paris à la Varennes-Saint-Hilaire, si chère à Charles Trenet et atteignit, en 1875, Brie-Comte-Robert et ensuite Verneuil-l’Etang.

La ligne fut fermée en 1969, soit cent dix ans après.

 




©J. Fleuret - novembre 2017

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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