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ARCHIVES: APHORISMES

 

NOVEMBRE - DECEMBRE 2019



Le Père Noël est en arrêt maladie…

 

par Michel Ostertag

 

Au fil des dernières décennies le Père Noël était de plus en plus fatigué et malade. À un point tel qu’il lui était maintenant pénible de se déplacer, même en traîneau.

L’année dernière, il ne put aller au-delà des grandes villes, bien qu’il fût aidé par sa femme et ses deux plus fidèles amis. Son absence sema la détresse dans tous les petits villages de notre chère campagne. Toute la nuit de la Nativité, partout, il fut attendu, en vain.

Cette année, à l’approche de Noël, dans le petit village aveyronnais de Salles, tous les habitants, bien qu’ils ne fussent guère nombreux, s’émurent de la visite du Père Noël qu’il devait faire la nuit du réveillon. Allait-il venir ou pas ?

Se référant à ce qui s’était passé l’année précédente, Monsieur le Maire eut la bonne idée de rassembler tout le Conseil municipal en une réunion exceptionnelle. Une heure tardive avait été choisie. Le plus grand secret fut demandé. Les conseillers prirent une mine de circonstance et lampe de poche à la main se retrouvèrent dans la plus grande salle de la mairie.

Le Maire n’y alla pas par quatre chemins :

         – Messieurs, l’heure est grave ! Nous savons tous que Noël approche et ne nous voilons pas la face, cette année comme l’année dernière, le Père Noël ne viendra pas nous rendre visite…

         – Que devons-nous faire ? demanda un conseiller.

         – Nous devons nous-mêmes remplacer le Père Noël, c’est pas plus compliqué que cela !

         – Vous croyez ?

Persuadé de sa bonne idée, le maire réussit à convaincre ses conseil­lers. Une fois obtenue l’unanimité, il répartit les tâches. À chacun un travail précis. Au menuisier, la tâche de fabri­quer une hotte pour placer les jouets ; aux dames de coudre un habit dans la meilleure étoffe ; au paysan de prêter sa jument la plus docile pour tirer le traîneau ; au cafetier de remplir une ou deux gourdes pour l’aider à passer les moments difficiles de son périple ; au garagiste de faire l’impossible pour cons­truire un traîneau ; au marchand de jouets la charge de garnir la hotte pour tous les enfants du village et même ceux du village voisin…

Des crédits furent octroyés : le maire avait fait et refait ses comptes : il pouvait délier un tant soit peu les cordons de la bourse municipale.

L’ancien facteur se souvint qu’il avait été Père Noël, une fois, jadis, au moment de la remise des prix à l’école. Il dit qu’il savait tenir le rôle. Donc, on n’eut pas de scrupule à le lui octroyer !

Ainsi, tout fut mis en place pour jouer au Père Noël.

Et c’est le cœur joyeux que la nuit de Noël tout ce monde fut pris d’une intense activité.

À l’heure dite, le Père Noël, pour la plus grande joie des enfants, se présenta devant les maisons du village, les bras encombrés de cadeaux, de jouets de toutes sortes. Accueilli par tous, jeunes et moins jeunes, il obtint un vrai triomphe !

Et le lendemain, tous les habitants voulurent que l’opération se renouvelle à chaque fois. Le vrai Père Noël était devenu celui-là et pas l’autre !

On ne sut jamais si l’autre, celui qui venait tous les ans depuis des décennies, apprit la chose, toujours est-il qu’on ne le revit jamais plus… Seul celui que le village avait choisi reçut le titre de Père Noël officiel !

 

Moralité : Ne jamais hésiter à remplacer ce qui existe depuis des décennies voire des siècles. La vie est mouvement. Les traditions sont appelées à être renouvelées. Et, ce qui est bâti aujourd’hui vaut souvent aussi bien ou mieux que ce qui l’a été jadis…

 

 

©Michel Ostertag

     pour Francopolis – novembre-décembre 2019

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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