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André JEAN, sélection février 2004


Il se présente à vous.


RED

 



Assez. Déblaie les mouvements pubères, tétanise-les un à un, dès cette naissance si drue que tu disais louer, louve puis servante... Car c’est ici que tout se doit d’être repris, et maintenant : l’ébauche d’invasion, la sente culminant aux sabliers, le sang nouveau...
Pour nous, se jouant des lisières du fumier superbe, tes restes : le bec d’un improbable aigle désenclavant les cils, éperonnant les miroitements. Au bord de l’eau simple, le venin. Comme toujours. Une main gantée, le mendiant de tes paysages rouvrent impérieusement la lèpre. Rumeurs des galets, à la nuit. Reculs, parmi les gestes des femmes. L’avenir trépané consume l’ongle, crisse sous la lenteur. Toi tu laisses faire, comme on s’abouche de blessure à blessure, dans le feu inversé, là où fument irréversiblement, épaule contre épaule, tumeurs et rixes, neiges et fables, sous le couteau de fiel d’une houle encore à prendre...
L’attente ranimée dans la clôture des paupières, escalade de rasoirs qui ne délivre pas, cadavres exquis se vendant bien, merci ! Regardez battre les tempes du silence...
Oblique bonheur, et tu n’en as rien su : plus d’intrus à ensorceler, repus jusqu’aux souffles criblés du poison des enjeux, des ambages...


Je suis vieux, je me souviens comme dans la lueur différée, je sers l’Impatience.


Bonheur d’être qui tu es, qu’il ne te soit advenu que ce que tu voulus, les levains et les rives, le foulé et l’avide, le rejet et le clos, les sucs et la soif, les tièdeurs des confins, l’accru reflué, ce qui longe et dévie, coupe et tance, t’efface en ce qui fut mais jamais ne sera : ni ton enfant, ni ta noce, ni ton gîte, ni ton ombre...


Non pas la coulée cheminant sur le visage désert, la promeneuse rejointe dans sa faim, et qui te lie.
Non pas le fruit de profil recueillant les soubressauts à ton insu, ou le partage des meules, sans enjeu, impalpable.

Pas même l’intrus, dedans l’enclave mal taillée, jaloux du pas de l’épervier sur la dalle, avec sa frayeur et ses armes, son versant, ses preuves, peut-être, du côté pacifié des souches.


Mais le jour de mer, innombrable, l’histoire de la mer d’un seul tenant gravie et repliée : toi, méridien de ses règnes, n’exigeant pas moins que la mémoire des rives d’herbes chaudes, et qui sont elle, et plus loin qu’elle.
La mer, attendue à pleine gorge, qui calcine l’alliance des mâts, engloutit le dernier tison, son invasion affleurant l’étrave, loin du matin de ronces et de mésanges ; la mer miroitant aux tempes du bestiaire, la mer qui soutient ton insémination, te dévêt des confins, te renverse dans sa tumeur d’écume.


Tu n’en est qu’aux débuts, à la cime des crues. Car il te faudra nager longtemps, à l’affût du foyer perfide, résigné au rythme de cette race des eaux, avant qu’elle ne consente à ta fatigue, et t’inaugure
.

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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