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Carl Lacharité   sélection mars 2004

 


La fêlure minérale

 des heures

 

 

en ce temps-là

il n’y avait que les chiens pour errer



anneau de fille se soulevant

aux parois corail de midi

narguant l’insupportable des déserts

qui nous séparent pour ne plus nous quitter

belle mort de grenaille

frappant dans son corps même

la fêlure minérale des heures

pour conjurer le feu dans ses cendres



le jour déverrouillé dessinait des cuisses nues

avant que les mains dispersant d’autres mains

empalent les soleils que nous ne devions plus jamais voir

ni l’un ni l’autre



des boussoles vidaient le matin de ses cendres

alors que la ville

amarrée par des paquebots éventrés

refaisait le supplice des heures



près du port

elle se jetait dans les remous sous le réverbère

à cet endroit précis où le sang

par les boulevards et les klaxons

avait coulé



disparaître eût été un jeu



ce jour-là

elle m'avait raconté une à une

les phalanges qu’elle tenait secrètes

et comme des chiens dans les réveils exacts des
trottoirs

ses seins



puis je lui ai demandé si elle voulait faire l’amour

si elle saurait abriter les nuages

elle a répondu:

quel nuage saurait se dissoudre en cris aigus

au milieu de l’éblouissant désir de disparaître

puis elle a ouvert les jambes


pour jouer au déluge où nul ne serait sauvé

 

 

Carl Lacharité

 

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Créé le 1 mars 2002

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