Il n'y a de pourquoi que pour l'homme qui marche.
La neige fond comme elle fond
au soleil des causes sans raison.
Pourquoi gravir ne laisse-t-il de traces
sur la pente des jours,
Vivre (vois !) retire ses voyelles
et souffle sur son nom!
De quoi va-t-elle naître
tandis que tu respires?
Va-t-elle étonnamment
passer sur l'autre rive
et prendre dans ta chair
pour la deuxième fois
l'indélébile pont?
Les truites vont vers les frayères;
les eaux s'enroulent vers leur sources
comme la langue des Yankees.
Tu la vois dans tes pleurs marcher à reculons
et tu cries :C'est moi qui te trahis,
moi qui dusse partir la première.
On ne joue plus, enfant,
ta poupée sur le lit
a perdu la raison.
                                                                             (à la mémoire de…)