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il se présente à vous.
J'ai enfoui mes mains dans la terre vierge Et noire de mes montagnes Cousu les lèvres du temps Dissipé la violence sourde du silence J'ai tracé avec mes pieds nus le chemin Etroit des rêves illusoires saturés de braise Et d'égratignures insignifiantes Qui me poussent à écrire Plutôt qu'à hurler Les gris du matin sont sans appel Il y a un mal-entendu Qui nous contraint à ne rien voir A coudre les paupières du soleil Et raturer tous les mots tendres Que les années passées ont avalés De toutes les écumes Réveillant notre amnésie Il nous reste quelques perles salées Constellant nos visages Annonçant le sourire Épaulant le deuil insoutenable Des ricochets de la vie J'ai beaucoup de haine enfouie De violence aussi C'est ainsi, brûlant de vérité D'insoumission totale Une roche éclatée par le dégel Qui nous rappelle notre fragilité Essentielle Cette coupure septique Qui gangrène nos pensées les plus pures Cet optimisme incongru Qui nous fait espérer Une mort meilleure Elle ne sera jamais meilleure Elle estompe les contours D'un rivage où nous prenions pieds La constance de l'inconstance Nous aveugle Il faut bâillonner le Réel Tricher à la vie, à la mort S'imposer la révolte S'imposer le bonheur
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Créé le 1 mars 2002
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