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de Jean Guy, sélection août 2003
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Quand le chant ne sera qu'un intime murmure
Que le froid se fera dans ton coeur enfantin
Plus froid que froid de pôle à l'instant de se taire
De la nuit surgira ce rêve qui le hante
Le bouquet de Pablo qui peignait le futur
Trois gouttes de rosée dans le petit matin
Le raisin bleu qui saigne et les bruits de la guerre
Que le vent d'Est dépose à chaque heure tapante
Sur tes lèvres un baiser douce et ronde brûlure
Le rire dans ses yeux la pointe de son sein
Un oranger en fleurs des soldats qu'on enterre
Car il faut bien qu'ils meurent ceux que la femme enfante
Aujourd'hui il fait beau tu repeindras le mur
Les enfants sont à table il faut couper le pain
Là-bas tout est couleur de feu de sang de terre
Toi tu verses le lait dans la tasse fumante
La paume de sa main sur l'ancienne blessure
Ce cri dans la mémoire quand le feu s'est éteint
Là-Bas les enfants fuient sous l'orage de fer
Ici il faut bien vivre il faut bien que tu chantes
Le froid se fait plus froid et tu crains sa morsure
Ne te retourne pas regarde le chemin
Avance encore un peu souviens-toi de cet air
Que nous chantions à deux dans notre valse lente
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