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Kelig Nicolas
  sélection mai 2006

il se présente à vous.

Au fil d'avant la lettre

Phil, la vie, on la regarde, on la saisit ; on attend, on espère. Et puis un jour, on regarde derrière, pour voir la traînée de poussière lumineuse qu'elle a laissé filer. On se retourne alors.

 

On l'aime, la boule ronde qui nous parle depuis le ventre. On la sent là qui s'émeut là, quelque part, qui tourne tout doucement… Et qui chantonne, un peu mélancolique. L'air est bleu, des bruissements d'oiseaux l'accompagnent. Ca ressemble aux chants des noirs qui cultivaient la canne à sucre, ça raconte le temps des moissons, les bottes de foin portées à même les bras.

On voit aussi dans la nuit un sacré ciel constellé d'étoiles qui scintillent sans musique. Avec des yeux de chat. Ses étoiles nous chavirant l'âme. Phil, on part... On vacille. On chancelle... on bascule.

Regarde, Phil, le ciel nous fait signe ! Un ciel qui s'en va mourir juste sous nos yeux. Il est magnifique, n'est-ce pas ? S'ouvrant, limpide, tel un cygne qui étendrait ses ailes au dernier soupir. Un papillon multicolore en jaillit.

Et puis, tous ces dégradés, ces bleus mauves. Ce sont tous les coups qu'on a reçu, ces beaux bleus qui s'en vont se délayer dans l'océan de l'Ouest... Terrible.

Et parmi les nuages qui s'éparsent comme les vagues de nos moutons, regardons, ensemble, bien au fond, tout au fond. On verra toutes ces fichues couleurs violacées qui déchiraient le ciel même si, derrière, y a toujours eu le soleil.

Mais soudain écoute, la musique en filigrane, elle s'estompe. On entend encore un violon, un air de quatre saisons, et aussi une trompette, un jazzy en forme de blues... Juste en dessous des nuages. Et puis plus rien. Fini. Un silence étrange comme quand on s'endort à poings fermés.

Le soleil ? On ne le voit plus clairement. Les notes du carillon ? On ne les distingue plus qu'à peine. Notre enfance est repartie loin derrière, enfouie au fond de son puit étrange, elle s'est redécousue entre les lignes de la vie. On se souvient des images, elles deviennent un peu floues. On sent comme c'est doux

et on reprend le fil de la vie.


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Créé le 1 mars 2002

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