Je lançais les mots
Je les envoyais en l'air
J'espérais
Mais ils me retombaient au coin de la figure
Une mauvaise habitude
En petits éclats de lettres
Ils revenaient trempés dans mes souliers
Ils me retournaient
En minuscules flaquelettes
Des morceaux de miroir
Se bousculant en Internet
Sur ma veste pelée, obsolète
Scories noires, dérisoires
C'est loin, je me disais
Bon dieu c'est loin !
De tous les mots vains taillés dans la paille
Il ne restait que faille
Un crachin têtu, atone
Et une neige de carbone
Chagrinant sur la ville sur pile à ma face
Là haut, ça les faisait rire
Ou ça les ennuyait
Je n'en sais rien
Je m'en fiche
M'en contrefiche, en friche
Je les ai toutes reçues, jusqu'à la dernière goutte
Acides, rides en crue
Maudites vrilles au verglas des arts taire
Je l'ai bien senti
Ils m'avaient rejeté
Du miroir aux milliards d'étoiles
Ils m'avaient largué
En bas d'un pathétique piédestal
Ah, me faire pousser des soupirs longs sur ma vie
Au gros rien du tout du lit où mon pouce
S'élevais, avant.
Il s'est arrêté de pleuvoir, maintenant
De pleurer sur ma tête
Sur le port de Brest l'échec ne claque plus
Mes dent ne font plus clac clac dans le vent.
J'ai lancé les mots
Je les envoyé en l'air
J'espérais encore, une dernière fois
Et puis j'ai arrêté
Maintenant je les laisse
S'échapper sur le papier.
Là haut
Il y a un endroit magnifique
Parait-il
Où il y a plein musique
Dans les nuages
Les nuages des poètes
Derrière les fenêtres
Un endroit magique
Où pleut la musique
Où les étoiles rient
Et brillent
A mille lieues, féeriques.
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