Les grandes encyclopédies prennent parfois des allures de grands seigneurs, se roulent dans un orgueil démesuré, veulent en remontrer à tous les livres, les considèrent comme petites quantités négligeables ; fortes de leur savoir, elles étalent leurs grandes pages en vélin du temps ancien.
Mais comme rien n’est parfait en ce bas monde, elles se plaignent du peu de commerce dont elles bénéficient de la part des lecteurs. Elles ne comprennent pas l’assiduité qu’ils font preuve vis-à-vis des petits livres, des romans – la pire des insultes – elles souffrent du peu de temps où elles restent ouvertes, le temps de trouver le mot que l’on cherche et les voici déjà refermées et replacées sur l’étagère où elles se meurent victimes du peu d’intérêt qu’elles suscitent.
Que pouvons-nous y faire, l’obésité en toute chose est mauvaise et trop de connaissances nuisent à l’amabilité que nous aimons trouver dans les livres. Je connais des personnes qui savent tout sur tout et je peux vous assurer qu’ils sont fuit comme la peste tant leur conversation est ennuyeuse. Nous aimons mieux l’ignorance de celui avec qui nous conversons, ce qui permet de rendre brillant le peu de connaissance que nous avons, que de rester muet devant un puits de science et passer son temps à acquiescer.




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