Un jour, il prit à un lion la fantaisie de devenir médecin des animaux. Fort de sa vocation, il s’inscrivit dans la meilleure des universités du pays et une fois obtenu son diplôme après de longues années d’études et de pratique, il s’installa au milieu de la savane et fit savoir à tous que son cabinet de consultation était ouvert nuit et jour.
Malheureusement, la réputation du lion n’est pas synonyme de compassion et d’amour du prochain : les animaux commencèrent par se méfier de lui. Ils passaient au loin du lieu, ralentissaient le pas et ne s’arrêtaient pas.
Prenant conscience de cela, le lion se déplaça ; marchant de son pas tranquille, il parcourut de nombreux kilomètres allant au devant de ses coreligionnaires, leur parla en des termes avenants, mais, à chaque fois, c’était la même peur, la même fuite, rien n’y faisait, les animaux  ne voulaient rien savoir, le meilleur discours ne suffisait pas à vaincre leur peur.
Pris de chagrin, il passait ses journées à pleurer sur son sort, ne comprenait rien à rien de ce qui lui arrivait jusqu’au jour où un éléphant malade de la trompe vint lui rendre visite. Il le soigna avec promptitude et dévouement, le guérit dans la semaine et la nouvelle se répandit à la vitesse d’un feu de savane. « Le lion guérisseur » avait soigné l’éléphant… Les mères-éléphants n’eurent plus aucune crainte à venir consulter pour leurs petits.
Cette publicité favorable au lion ne suffit pas à convaincre ni la gazelle ni l’antilope des bienfaits du roi des animaux. Le risque était trop grand à s’approcher d’un tel animal.
Croyez-moi, la même situation existe chez les humains. La réputation n’est pas un habit qu’on découd facilement. Ce que vous avez fait est toujours plus important que ce que vous faites.



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