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Silvie Piacenza
    sélection novembre 2005

 elle  se présente à vous.


 Une chaise pour t’asseoir

Dis encore ton nom, Jeanne, et, la fenêtre, ouvre-la grande à l’odeur des sauges.
Dis-moi tout de dehors, de ses caprices. Et peu m’en importe le sens.
Frotte encore l’air de tes dentelles, du souffle de tes candeurs
- Petite cerise - fraîcheur à l’assaut de mon vieux corps.
Dis-moi de toi, de tes amours de paille, de tes baisers sans langue,
et chacune de tes premières rougeurs.
Pour toi, je resterai docile à la grand-messe de ma toilette.
Quand bien même devrai-je offrir mes dignités et mes travers de nuit,
à ton regard de jeune fille. Ma honte.
N’aies crainte Jeanne, mes tourmentes, jamais ne se lassent de tes lavandes. 
Dis-moi encore de la vie, quand le ventre te serre et que perlent tes sueurs,
et tout de tes ronces et de tes boutons de fleurs. Tes mots. 
Quand je tremble, au silence des aubes incertaines, ce sont tes mots que j’égrène. Jusqu’au squelette.
J’ai froid aux appels de la terre. Et si, sans fièvre, je m’agite, c’est dans un gouffre que je respire.
J’ai peur. Enfant que seule rassure la chaleur de ses urines, j'ai peur.
Jeanne, dis-moi de tes tiédeurs.
Dis-moi tes capucines et, comme elles palpitent aux ailes des désirs.
Qu’à ton aurore, elles rêvent encore, mes chairs défaites, et qu’à ton chant, je puisse mourir.

Parle-moi du temps, Jeanne, prends une chaise pour t’asseoir,
et qu’alors, il te plaise, de déposer tes pieds - les mignons -
à l’autel de mon coeur.



***



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Créé le 1 mars 2002

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