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il se présente à vous.
En avant la musique Je me rappelle… Il y avait eu du soleil bien avant l’orage. En ces temps, je me parlais gentiment. Le lundi, à la curée des petits chefs, je me sermonnais tendrement : dis bonjour à la dame, mouche ton nez, aie l’air gentil, retrousse tes manches, baisse les yeux… Je me disais : fais lapin et tu verras, côté coeur ça fait toujours mouche. C’est sûr, l’Autre, celui qui habite les nuages, le dompteur d’anges, ne t’aura pas dans le nez. Je me disais : le clown a un pied beau coincé dans les portières du vent, des rires harassés dans les prisons de l’attente, un nez rouge dans la chasse aux minutes. L’arc-en-ciel est en pente, il glisse. Sur la palette des bleus, le nez rouge est bredouille. Le clown parcourt la vie à cloche-pied, le soir venu sur scène, il rit. Je me disais : fais l’oiseau, la colombe, l’autruche, souris dans le blizzard, vois des étoiles dans le noir.Je me disais : si c’est loupé, s’Il fait tempête, appelle le printemps et fuis l’hiver. Le clown a une tête lourde, le regard froid, des trous de mémoire, des coups de blues, la l’âme à l’œil, des bleus aux armes, une épée dans le cœur. Je n’aime plus les clowns à nez rouge. Quand je me reverrai, je me fusillerai du regard. Pas chaloupé, j’irai me voir danser comme on pleure sur ce dernier tango égaré à Vienne dans les contre-chants d’une valse à quatre-temps éperdument triste, qui rêve d’un Buenos-Aires qui ne connaît rien du Musette. Et moi dans la peau de l’Auguste, j’aurai du plomb dans l’aile, du givre en été, une bosse des maths, des boyaux torsadés, le regard creux, je rirai et, me regardant, je m’écrierai : En avant la musique ! ******** ->
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Créé le 1 mars 2002
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